Devious BOSS | En pause jusqu'au 6 octobre 2024

𝟐𝟏 - 𝐔𝐧 𝐩𝐞𝐮 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞𝐬.

𝐋𝐢𝐚𝐦.

— Respire, lui intimé-je à l'oreille.

Je devrais probablement appliquer ce conseil, mais sa main vient de se poser sur ma mâchoire. Elle remonte vers mon oreille, se déploie à l'avant de ma nuque, migre dans mon cou. Je fais preuve d'un self-control à toute épreuve pour rester immobile, mais impossible de feinter l'impassibilité. Ma peau tressaille sous la sienne, vibre à chacun de ses gestes. Je n'ai jamais été autant rongé par le désir qu'à cette seconde.

Lyanor inspire d'abord profondément puis expire longuement. Mais très vite, sa poitrine se soulève avec plus de rapidité. Ses tétons pointent sous le tissu fin de son chemisier blanc sans manche, dévoilant la ligne de ses épaules nues. Je ne sais pas si elle avait dans l'idée de me torturer ce matin, mais c'est chose faite. J'avais une érection d'enfer tout le long de la réunion, je suis à présent dur comme du marbre. Dans le bureau d'Ethan, quand nous débriefions avant que nos assistants ne prennent leurs pauses déjeuners, j'ai dû planquer mon entrejambe sous une pile de dossiers.

Ils ne sont jamais allés déjeuner, réalisé-je soudain.

— Tu as encore sauté un repas ?

Lyanor sort de sa coquille, braque son regard tempétueux sur moi.

— Qui vous l'a dit ? Aaron ?

Je soupire, exaspéré par la tonne de conneries que j'ai pu penser à son sujet. Je m'étais bien planté, elle n'arrête jamais de bosser. Je me demande même si elle ne ramène pas du boulot à la maison pour s'occuper, avoir des raisons supplémentaires de rester cloîtrée dans sa chambre.

— On réglera ce problème en sortant d'ici.

Mon ton ne laisse place à aucune possibilité de négociation. Étonnamment, elle n'essaie même pas. J'imagine que la faim la tenaille, mais je décrypte dans ses iris scintillants qu'un autre appétit l'a récemment prise en otage. Ça tombe bien, je me sens brusquement frappé par une crise de boulimie, et cette femme est le plat que je convoite pour me calmer.

Peut-être que je me berce d'illusions. Rien n'est moins sûr...

Lyanor creuse mon désir d'elle en me coulant un regard sensuel. Je n'ai qu'une envie : me fondre en elle pour tout oublier. Tout sauf elle, mon obsession. J'ai posé les mots sur mes maux, reste à les faire entendre, plus tard. Le moment que nous partageons est rare, je ne peux pas le laisser filer. Les Hampton étaient un pas impulsé par Ethan, elle ne l'a pas interprété comme une tentative de conciliation et ça a foiré. Tout comme les nombreuses fois où j'ai essayé de la faire descendre dîner avec moi.

Cette nuit était un acte manqué : j'avais prévu de ne rester qu'une minute, le temps de m'imprégner un peu de sa chaleur, et de la regarder aussi. Mon subconscient avait un autre dessein et je me suis endormi, contre elle. Je me souviens maintenant avoir perçu qu'elle me touchait ce matin. Ça n'a pas duré, je pensais même avoir rêvé.

— Et tout de suite, on fait quoi ? me demande-t-elle dans un chuchotement.

— J'ai quelques idées à te soumettre.

— Vraiment ?

Son sourire en coin, insolent, bandant, me donne l'assurance qui me faisait défaut.

J'effleure son buste par le dernier bouton ouvert de sa blouse. Une de ses dents agrippe sa lèvre inférieure, je me retiens difficilement de m'en emparer à mon tour. Je remonte sur sa nuque, sa respiration se bloque, ses yeux ne me quittent plus. Leur vert emprisonne mon bleu. J'avance mon visage pour assouvir ce besoin qui me grignote de l'intérieur, caresse sa bouche de mon pouce. Comme je m'y étais préparé, espérant néanmoins me tromper, Lyanor stoppe mon élan, son index dressé entre nous pour que nos lèvres ne se frôlent pas :