𝟖 - 𝐈𝐧𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐨̂𝐥𝐞𝐬. 𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟐

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𝐄𝐥𝐥𝐲.
Le matin.

Face au miroir du dressing, j'inspecte une dernière fois mon reflet, satisfaite du résultat. J'ai décidé de changer de tenue alors que je m'apprêtais à partir.

J'espère qu'il a de la mémoire, Tyran Insupportable.

Mon traitement est terminé pourtant, une idée farfelue danse dans la folie de mes méninges depuis plusieurs jours. J'ai besoin d'éradiquer ce minuscule grain de sable qui enraye la machine compliquée qu'est mon cerveau, ce doute non raisonnable. Une infime poussière capable de vous pourrir une journée tant elle devient obsession. Je dois comprendre ce qu'il se passe depuis que Mec Stalker a frappé à ma porte, la première fois.

Je me trompe forcément. C'est un connard, rien d'autre, et il n'y a aucune ambiguïté entre nous.

Aujourd'hui, je vais pouvoir prouver une bonne fois pour toutes à mon cerveau un peu trop libidineux qu'il a tort sur toute la ligne. Puis passer à autre chose. Enfin, presque. J'ai découvert que cet homme développe à lui seul ma plus belle rancune. Je trouverai bien un moyen de le battre à son propre jeu, mais je dois avant comprendre pourquoi il a changé d'attitude si soudainement.

Il doit bien avoir une autre raison.

◆◆◆

Qu'est-ce que je fais là, déjà ?

Ma sérénité s'est envolée dès que je me suis retrouvée au pied d'un building de verre et d'acier qui me donne le vertige. Mon cœur s'est mis à battre à tout rompre quand j'ai passé les deux postes de sécurité, et c'est pire depuis que j'ai fait une halte obligée par l'étage des ressources humaines.

Je profite d'être seule dans ma cage de fer pour tenter une technique de relaxation respiratoire que j'ai entendue à la radio, sans succès.

Plus que quatre étages.

En ultime recours contre mon anxiété grandissante, je me répète pourquoi je suis encore là. Pourquoi je viens d'aller récupérer ce fichu contrat, pourquoi M. Darmont m'a fait signer autant de papiers. Pourquoi je porte autour du cou deux badges d'accréditation KMC. Les plus hauts niveaux de sécurité, avantages d'être l'assistante particulière du vice-PDG. Pourquoi je n'ai pas fui à l'autre bout du monde – en dehors du fait que je ne peux pas m'offrir plus qu'un billet de bus pour le Delaware, pour le moment. Je détends ma nuque, roule des épaules, soupire, arrête de respirer puis remplis mes poumons.

Deux étages.

Des flashs s'invitent à ma fête pour combler ma solitude. La première fois que je suis montée dans cet ascenseur de malheur. Celles où je l'ai partagé avec Iceberg PDG, et la fois où j'ai osé lui balancer sa plus grande vérité. Mon boss est un connard, ce n'est pas à moi de m'en excuser.

Un étage.

Le dos droit dans une posture assurée qui doit refléter ma combativité professionnelle, les portes de l'ascenseur s'ouvrent, sur un Ethan souriant et un PDG aux yeux... baladeurs. Mon hôte semble à un doigt de l'apoplexie. Qu'il ne compte pas sur moi afin de lui faire du bouche à bouche !

Merde, il n'infirme rien du tout, là.

Je garde une contenance pour ne rien laisser paraître, rappelant à mon traître de corps qu'il ne doit pas jouer les passoires en public. Pour me défendre du pouvoir qu'il a malheureusement toujours sur mes hormones, je choisis l'attaque en lui assénant mon regard le plus incisif. Qu'il ne s'imagine pas que les choses vont être différentes dans cette tour du penthouse, ce ne sera pas le cas. Même si sa prestance m'ensorcèle. Que son charisme me happe. Même si le bleu de ses yeux m'envoûte. Même si j'ai envie de serrer les cuisses pour déloger une tension qui s'installe entre elles. Même si... Stop, Elly.

Devious BOSS | En pause jusqu'au 6 octobre 2024Où les histoires vivent. Découvrez maintenant