𝐄𝐥𝐥𝐲.
Je ne sais pas ce que Neve a mis dans le biberon ce matin, mais je me note mentalement de me renseigner. Ivy est dans une forme olympique qui me ferait presque passer pour une octogénaire rouillée, alors que je rentre de deux semaines et demi de quasi-repos.
Sea, sex and sun.
Je ne peux pas blâmer la mini Walsh pour son excitation. Aujourd'hui est un jour spécial qu'elle a déjà commencé à célébrer, à sa manière. En revanche, ma grenouille pèse son poids. Le choix du métro au lieu du taxi n'était indéniablement pas la meilleure idée que j'ai eue. Personne ne m'avait prévenue que huit kilos de petite fille agitée dans un porte-bébé ventral correspondent à deux jours d'abdominaux, contractures musculaires à la clé. La prochaine fois, je ne me poserai pas la question « poussette ou métro ? ». Les deux sont en réalité compatibles, et vivement conseillés pour mes lombaires.
Pour ne rien arranger, je sue comme ce n'est pas permis. Faute à l'été qui débarque avec ses valises Canicule et Manque D'Air, mais surtout, à l'homme jaloux qui a trouvé judicieux de retirer toutes mes robes et jupe crayon de mon dressing. En collants, suivie par Ivy qui trottinait sur ses quatre pattes, je me suis retrouvée face à une penderie dépouillée de mes tenues de travail. Liam ne m'a laissé que des pantalons de tailleurs et quelques jeans pour aller bosser. Un comble, quand on se souvient que mon imbuvable boss critiquait mes choix vestimentaires, pas suffisamment working girl à son goût, il y a de ça quelques mois.
Tout a changé. Lui. Moi. Ce Nous que nous créons jour après jour, avec patience, persévérance et surtout : envie. Mais visiblement, nous avons encore des points à clarifier et des efforts à faire pour que cela fonctionne sur la durée, plus seulement dans une parenthèse enchantée gagnée sur le front de l'enfer. Il est d'autant plus nécessaire que nous avancions à deux, main dans la main et sans petits coups bas depuis que j'ai annoncé à Emily que je n'allais finalement plus avoir besoin d'un bail à mon nom... J'espère que le week-end thalasso que Liam lui a offert en compensation de son temps - et le joli chèque qui va avec - lui éviteront de me détester jusqu'à la fin de ses jours. Mais au fond, je crois qu'elle comprend que vivre sous le même toit que celui qui me donne envie d'aller de l'avant me semble la chose la plus naturelle qui soit.
- Ly-ly.
Ivy me ramène à ma condition de porte-bébé grandeur nature. La sueur perle le long de ma nuque et entre mes seins. Je ne comprends pas cette météo et à en croire les visages rougis autour de moi, je ne suis pas la seule. Ce que je comprends encore moins, c'est que l'homme qui partage désormais ma vie se permet de choisir ce que je peux porter pour me rendre au bureau. Dans ma combipantalon crème ceintrée, dont la coupe légèrement évasée aux niveau des mollets permet à un filet d'air moite de caresser ma peau, j'ai chaud, mal au ventre et j'ai soif. Une robe fluide aurait été idéale pour aérer mes jambes et mes aisselles, et me donner l'impression de ne pas être saucissonnée un jour où j'ai, au contraire, grand besoin de pouvoir respirer. La petite blague de Monsieur Jaloux me reste en travers de la gorge. Il va devoir apprendre à choisir ses batailles. En tout cas, cette guerre, je vais la gagner.
Ce que M. Kavanagh n'a pas envisagé, c'est que j'aurai le temps de filer dans une boutique après avoir confié sa filleule à sa super nounou. Bryanna devrait nous rejoindre au parc dans une heure, tout au plus. Un collectif de nourrices s'y donne rendez-vous trois fois par semaine pour des activités de motricité et d'éveil musical. Je dispose donc de cinquante minutes pour m'amuser tout en fomentant ma vengeance contre mon amant-patron. Liam est en déplacement à Washington, bloqué là-bas jusqu'en milieu d'après-midi. Au Pentagone. Rien que ça.
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Devious BOSS | En pause jusqu'au 6 octobre 2024
Romance[Romance Enemies To Lovers ∞ Slow burn ∞ romance psychologique *** Dominateur, arrogant, sexy. Insupportable ! Un nouveau boss incompétent qu'elle déteste passe encore, mais découvrir que sa vie n'est qu'un mensonge, c'est la goutte d'eau ! Fraîchem...