𝐋𝐢𝐚𝐦.
— Elle ne reviendra pas.
Je ne vois pas grand-chose à travers les quelques centimètres du battant entrouvert, si ce n'est qu'Ethan est assis à son bureau, la tête entre ses mains. Neve doit être debout quelque part hors de mon champ de vision. En revanche, sa voix me parvient parfaitement. Chaque mot prononcé d'un timbre qui se veut rassurant est une lame de rasoir aiguisée qui égratigne ma peau, la perce, la marque de sa plus dure signature.
— C'est sa réponse aujourd'hui Ethan, laisse-lui du temps, d'accord ?
— Du temps. Oui, déclare-t-il d'un ton las.
— C'est encore trop frais.
— Je sais. Mais je pensais que... enfin, que j'arriverais à la convaincre.
— J'aurais réagi de la même manière à sa place, tu sais. Ça et le reste... Ethan, c'est juste trop pour n'importe qui. Laisse-la souffler, réfléchir à tête reposée, rebondir.Je devrais retourner dans mon bureau. Je devrais, mais je ne fais pas toujours ce qu'il faut, en particulier ces derniers temps. Et quand bien même le voudrais-je vraiment, je suis englué dans le sol, pris dans du béton armé coulé par ma curiosité. Un coup d'œil dans le couloir : personne, c'est forcément un signe. Ou alors... après mon petit éclat de voix, plus personne n'ose quitter son bureau. Enfin sauf erreur, je les paie pour bosser, pas pour prendre des pauses longues comme la journée, et encore moins pour jouer les commères de bas-étage au plus haut niveau de la tour !
— Tu lui as bien fait la proposition dont nous avons parlé ? reprend Neve après un silence.
Ils complotent dans mon dos.
Mais tu as fait la même chose.
Argh, ça ne s'arrêtera donc jamais dans ma tête ?— Évidemment. J'ai tout essayé, argumenté, répété. Je crois bien que je l'ai même supplié, à un moment donné.
— Pourtant sa réponse est restée inchangée, suppose-t-elle l'évidence.
— Elle ne veut plus le voir, je n'ai pas pu lui promettre un tel miracle.
— C'était prévisible, vu ce que ce crétin lui en a fait bavé depuis son arrivée. Mais est-ce qu'elle sait qu'on est au courant pour... enfin, elle et lui ?
— Non, lâche-t-il d'abord simplement.« Lui », c'est moi. Le « crétin » aussi. Suis-je satisfait d'avoir atteint mon but ? Je ne suis plus sûr de rien.
Ce foutu frissonnement sous ma chemise revient me prendre la tête. Puis tout mon corps. Mal à l'aise de les épier ainsi, trop en besoin d'infos pour me tirer, je passe une main dans le bordel de mes cheveux, me retient de soupirer, de grogner, et même de respirer.
— Elle me demanderait comment je le sais et même si elle a confiance en moi, je ne sais pas si elle croirait que je l'ai juste deviné. Je ne peux pas lui expliquer...
— Que tu nous as fait un défilé d'assistantes pour un pari aussi débile que macho, Ethan ? grince-t-elle sur le ton du reproche en me confirmant qu'il lui a (presque) tout raconté, et que Liam a couché avec elle par pur esprit de compétition. C'est sûr que si elle apprend ça, on ne la reverra plus ! Même moi, j'ai envie de vous faire interner tous les deux ! Et après vous dites qu'on est jeunes et immatures ? Bon sang, mais quelle blague ! Deux gros hypocrites, ouais...
— Tu t'égares, là, lui fait-il remarquer.
— Non, je te fais un rappel des faits : Liam et toi avez merdé, tous les deux. Sans ce jeu...
— Mais même sans Liam elle ne veut plus foutre les pieds ici ! lève-t-il le ton en se redressant. Nous sommes l'une des plus grosses boîtes du pays et malgré ça, elle ne veut pas revenir bosser avec moi. Les ragots puérils, les tensions inutiles, les regards en coin et les messes basses de collégiennes jalouses, voilà ce qu'elle retiendra de notre collaboration.
— Je suis certaine qu'Elly n'a pas dit ça, tu extrapoles. Elle t'a remercié dans son mail et c'est toi qu'elle a appelé.
— Peu importe les mots qu'elle a choisis, ça fait quoi de nous ça, hein ? C'est quoi, l'image que l'on renvoie ?
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Devious BOSS | En pause jusqu'au 6 octobre 2024
Любовные романы[Romance Enemies To Lovers ∞ Slow burn ∞ romance psychologique *** Dominateur, arrogant, sexy. Insupportable ! Un nouveau boss incompétent qu'elle déteste passe encore, mais découvrir que sa vie n'est qu'un mensonge, c'est la goutte d'eau ! Fraîchem...