40 - Jet du SAS : 18 novembre 2019

64 5 3
                                    

Il ne restait que quelques heures de vol avant que le jet n'atteigne le Kansas lorsque Stiles, incapable de tenir plus longtemps, s'endormit. Il passa à travers les premières phases du sommeil sans encombre, sans cauchemar. Pour une rare fois, les rêves qui l'assaillaient étaient même agréables, voire utopiques. Il rêva d'un monde où Lydia et lui étaient fiancés et étudiaient tous les deux au MIT. Sa mère n'était jamais décédée, Dean ne l'avait jamais quittée et le garçon avait grandi en l'appelant « papa ». Ils vivaient une existence tout à fait normale, le genre de vie à laquelle ses parents avaient toujours aspiré pour lui et pour eux-mêmes. Le genre de vie qui n'était plus possible pour aucun d'entre eux, dorénavant. Le genre de vie que l'on mène lorsqu'on ne combat pas le surnaturel au quotidien.

La petite famille célébrait les fiançailles des amoureux à la pizzéria de Margaret, où il n'y avait de la place que pour la joie et le bonheur, un bonheur que Stiles ne connaissait pas jusqu'alors et qui le grisait à un tel point qu'il en perdit l'envie d'un jour se réveiller. Il se laissa prendre au jeu et profita du moment tel qu'il s'offrait à lui, observant avec ferveur la fierté que ses parents lui témoignaient, puis les regards remplis d'amour et de tendresse avec lesquels ils se regardaient. Les mêmes regards que Lydia portait sur lui, elle qu'il n'avait pas pu voir depuis des semaines dans la réalité et qui lui manquait atrocement. Dans cette existence que son rêve dépeignait, Stiles et elle n'avaient jamais eu à vivre leur relation à distance et à surmonter continuellement des obstacles qui mettaient toujours leur amour à l'épreuve. Dans cette existence, tout était simple et beau. Tout était parfait.

-Tu sais, Stiles, cette vie pourrait devenir la tienne si c'est vraiment ce que tu désires, résonna une voix derrière lui qu'il semblait être le seul à entendre. Pourquoi te contenterais-tu seulement d'un rêve alors que ça pourrait devenir ta réalité ?

Le jeune Winchester se retourna pour trouver Chuck, assis à l'une des tables du restaurant, en train de déguster une pointe de pizza. Cette seule vision suffit pour rappeler le chasseur à la réalité et il se leva de son siège, le ventre noué par la colère, en réalisant que tout ce qu'il voyait n'était probablement qu'une nouvelle tentative de la part de Dieu pour le remettre dans le rang. Bien décidé à confronter son puissant ennemi une bonne fois pour toutes, il quitta sa table pour aller prendre place auprès de Chuck, ce que sa famille ne parut même pas remarquer. Comment avait-il pu être assez stupide pour croire qu'on le laisserait vivre ce futile moment de bonheur en paix ?

-Qu'est-ce que tu veux, Chuck ? cracha-t-il avec le plus grand dégoût. Tu veux que je me mette à genoux devant toi comme un bon petit fidèle et que je prie pour que tu apportes la joie et le bonheur dans mon existence ? Non merci, c'est trop peu pour ce que j'ai à perdre. Je préfère mille fois vivre mon quotidien misérable auprès de ma famille que de passer l'éternité soumis à un monstre tel que toi pour une simple illusion. Tu n'arriveras pas à me convaincre, alors fous le camp de mon rêve et laisse ma famille tranquille, t'entend ? Peu importe tous les coups tordus que tu porteras contre nous, tu n'arriveras pas à nous arrêter, alors je te conseille de réserver tes forces pour le combat final.

-Tu n'es donc ouvert à aucune négociation, même si ça pourrait sauver tous ceux que tu aimes ? Après tout, tu sais aussi bien que moi, au fond de toi, que ta famille ne parviendra pas à me vaincre en combat au corps à corps, que tu fasses partie de la mêlée ou non. Le nombre sept a toujours eu une signification de la plus haute importance à mes yeux, c'est vrai, et tes amis du SAS se sont bien renseignés : il faudra bel et bien que vous m'attaquiez simultanément avec sept armes légendaires pour espérer me freiner. J'ai détruit la plupart d'entre elles il y a des millénaires pour éviter que l'on en arrive un jour où nous en sommes aujourd'hui, ils avaient également raison à ce sujet, mais tes amis se sont trompés en prétendant qu'il en restait encore sept sur Terre. Excalibur, la dernière arme que vous cherchez, a été détruite par ma main il y a maintenant près d'un millénaire.

Au nom du PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant