47 - Port Arthur : 20 novembre 2019

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Sam et Mary reprirent leurs esprits quelques heures après leur départ pour Port Arthur, mais même s'ils avaient regagné la pleine conscience de leur environnement et que Castiel avait soigné la plupart de leurs blessures, chacun convint qu'il valait mieux qu'ils gardent le jet pendant que Dean, Stiles, Castiel, Caleb et trois autres soldats du SAS allaient secourir les deux prisonniers. Dean avait dans un premier temps contesté la participation de son fils à la mission, prétextant qu'il avait tout juste survécu à son expérience avec le cor d'Heimdall et qu'il avait été également blessé lors de leur fuite du bunker lorsqu'un pan de mur était tombé sur son corps inanimé. Il avait néanmoins dû accepter la défaite lorsque l'adolescent fit remarquer qu'il était le seul à connaître précisément l'endroit où Lucas et Ben étaient détenus.

Le pilote avait posé le jet dans une partie inhabitée de l'île, dans une baie tranquille de l'autre côté de la forêt où était situé le cachot secret, pour éviter d'exposer leur opération. Une longue marche à travers un environnement étranger et dangereux attendait donc l'équipe de sauvetage, qui prit la route dès le lever du soleil. La plupart du trajet se fit dans un silence tendu et inquiet, nul ne sachant réellement ce qu'ils trouveraient au bout de leur voyage. Stiles les avait bien informés que Lucas et Ben se trouvaient dans un sale état quand il les avait vus pour la dernière fois. Seraient-ils encore vivants lorsqu'ils arriveraient sur place ? Dieu serait-il présent pour leur barrer la route ?

L'expédition se passa somme toute sans heurt, excepté les dérangements qu'avaient occasionné la présence de serpents venimeux, d'animaux sauvages et d'insectes tueurs sur leur chemin. Un peu avant midi, ils étaient parvenus à atteindre la porte renforcée qui menait à la prison souterraine, gardée par un seul soldat qui somnolait à son poste. Tout portait à croire qu'il n'attendait pas leur visite, ce qui signifiait que l'adversaire n'avait pas eu vent de la visite astrale de Stiles et que les choses pouvaient donc encore jouer en leur faveur.

Castiel s'occupa facilement du garde en l'attaquant par surprise et il le fit taire avant qu'il ait pu alerter ses compatriotes. Il subtilisa ensuite ses clés pour ouvrir la lourde porte et l'ensemble de l'équipe s'engagea dans l'escalier étroit. Le reste des sentinelles n'eut aucune chance de réagir à l'assaut qui les frappa par surprise et ils furent facilement mis hors d'état de nuire. Trop facilement, peut-être. Stiles et Dean voulaient bien croire que Chuck ne suspectait pas leur venue, mais c'était tout à fait inconsidéré de sa part de laisser son plus grand point de pression contre son principal ennemi pratiquement sans surveillance.

Pour l'heure, toutefois, le groupe préférait profiter de la chance qui s'offrait enfin à eux après une superposition de défaites et secourir Ben et Lucas tant qu'ils en avaient encore la possibilité. Stiles et Caleb furent les plus pressés d'atteindre le cachot où étaient retenus les deux agents et furent ceux qui y pénétrèrent en premier. La vue qui s'offrit à eux fut encore pire que celle dont se souvenait le jeune Winchester : Lucas et Ben gisaient dans leur propre sang, inconscients, le teint blême comme la mort. Ils poussèrent à peine un gémissement lorsque leurs sauveteurs les secouèrent pour tenter de les réveiller, ce qui inquiéta considérablement le groupe de sauvetage. L'étendue de leurs blessures avait dû être mal mesurée par Stiles lors de sa dernière visite, lui qui avait considéré que s'ils étaient suffisamment conscients deux jours auparavant pour s'entretenir avec lui, ils auraient eu l'énergie nécessaire pour participer à leur propre évasion lorsque le SAS serait venu les secourir. S'ils n'étaient même pas capables de marcher ou de parler, Lucas et Ben seraient donc beaucoup plus difficile à transporter, ce qui compliquait leur mission.

-Il faut construire des brancards pour les déplacer, sans quoi leur état risque de se dégrader et ils pourraient bien ne pas survivre au voyage de retour jusqu'à l'avion, lança l'un des soldats qui les accompagnaient en faisant signe à l'un de ses collègues de le suivre à l'extérieur.

Au nom du PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant