Stiles ne découvrit qu'au terme de ses recherches que le jet ainsi que plusieurs véhicules manquaient à l'appel. Les occupants du bunker avaient donc eu le temps d'évacuer les lieux avant que toutes les issues soient bloquées, et comme les Winchester étaient hautement considérés par les travailleurs de l'agence, ils avaient dû être les premiers à monter dans les véhicules de secours. Néanmoins, aux dernières nouvelles, aucun membre de sa famille ne savait qu'il s'était éclipsé dans les laboratoires en plein milieu de la nuit, donc si l'effondrement les avait pris par surprise, ils n'avaient peut-être pas su où le chercher et avaient été forcés d'évacuer sans lui.
« Dean ne serait jamais parti sans toi. Il t'a prouvé plus d'une fois qu'il était prêt à mourir pour toi » soufflait la voix de sa conscience pour tenter de le rassurer, mais elle fut bientôt imitée par le doute qui s'immisça dans son esprit. « On ne lui a peut-être pas donné le choix de partir. Ou alors peut-être que son entreprise lui a coûté la vie... ».
Néanmoins, il eut beau chercher encore et encore dans les ruines de l'usine et dans les profondeurs du quartier-général, la grande majorité des dépouilles qu'il trouva étaient celles de soldats morts dans ce qui avait tout l'air d'avoir été une sorte d'affrontement. Certains agents de bureau et des techniciens avaient succombé eux aussi, mais la plupart se trouvait dans la salle des communications principale, celle sur laquelle s'ouvrait l'ascenseur qui menait directement à l'usine. Cette section du refuge avait dû être la première touchée par l'affaissement de la structure, surtout si l'écroulement avait été provoqué volontairement par un puissant et habile ennemi qui savait exactement où trouver le point faible de l'abri secret.
Après de longues, désespérantes et exténuantes heures, il convint enfin, soulagé, que sa famille et lui-même n'avaient pas succombé à l'effondrement du bunker, mais cette conclusion entraînait une nouvelle problématique : l'adolescent ne savait pas où ils s'étaient réfugiés, et s'il ignorait cette information primordiale, il ne pourrait jamais retrouver son corps et regagner le monde des vivants. Autrement dit, il était de retour à la case départ.
« Dean... », marmonna-t-il dans un souffle, les yeux fermés pour retenir ses larmes et le cœur serré par l'angoisse de ne jamais pouvoir revenir auprès de ceux qu'il aimait. « Papa, où est-ce que t'es ? Où est-ce que vous êtes tous passés ? »
Le garçon tomba à genoux et tâcha de reconstituer les moindres traits du visage de son père, comme si cette visualisation pouvait le mener directement à lui. Si ça lui avait permis de retourner jusqu'au quartier-général du SAS depuis Port Arthur, alors il y avait toujours une chance que ce tour fonctionne encore s'il se concentrait suffisamment sur l'image de celui auprès duquel il souhaitait le plus se trouver en ces moments troublants et alarmants.
Au départ, il ne sentit pas ses genoux se soulever du sol. Ce ne fut que lorsqu'il rouvrit les yeux, découragé par l'inefficacité de sa tentative, qu'il réalisa qu'il se trouvait désormais à plusieurs dizaines de mètres au-dessus des décombres et que son âme se dirigeait mécaniquement en direction du nord, vers les États du Dakota. Il s'apprêtait à passer la frontière du pays et à entrer au Canada lorsque son âme effectua une soudaine chute libre, comme s'il avait tout à coup perdu le moyen de propulsion qui le maintenait dans les airs. Le garçon ferma les yeux pour se préparer à l'impact imminent avec le sol, mais la collision ne vint jamais. Il se trouva plutôt en train de voler au ras des champs, des vallées et des forêts vers une destination inconnue, éloignée des routes et de toute autre forme de civilisation.
C'est alors qu'il l'aperçut : le jet du SAS, celui avec lequel il avait déjà parcouru le monde entier à la recherche des fameuses sept armes mythiques. Telle une figure fantomatique, il pénétra sans aucune difficulté dans la cabine principale et fut plus soulagé que jamais en voyant toute sa famille saine et sauve, bien qu'un peu amochée, réunie dans la carlingue en compagnie de quelques agents du SAS. Sam et Mary, qui semblaient avoir été les plus touchés par l'effondrement du bunker, avaient été soignés et pansés, puis couchés sur des lits provisoires, sur lesquels ils reposaient. Les vêtements de Castiel étaient quant à eux souillés et déchirés de toutes parts, mais autrement il ne paraissait pas avoir été blessé lors de l'attaque.
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Au nom du Père
FanfictionDepuis maintenant près d'un an et demi, Stiles évolue en tant que Winchester auprès de sa nouvelle famille de chasseurs et profite du temps perdu avec Dean, son père biologique, avec qui il est devenu pour ainsi dire inséparable. Un présent plus qu'...