57 - Entre-Deux-Mers : 24 décembre 2019

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Dieu s'était remis de l'attaque surprise de Dean avant que l'armée du SAS n'arrive jusqu'à lui, et même s'il ne paraissait plus au meilleur de sa forme et qu'il semblait plus effrayé qu'agacé par les attaques répétées de ses ennemis, il n'avait pas l'air d'être prêt à s'avouer vaincu.

            -Vous me blâmer de ne jamais jouer franc-jeu contre vous, mais vous ne faites pas preuve de moins d'hypocrisie que moi, pitoyables humains, gronda-t-il en posant ses paumes face contre terre. C'est à mon tour, maintenant, de vous faire une petite surprise !

            Les guerriers présents sur le champ de bataille sentirent une sorte de vibration bouger sous eux. Ce n'était rien en comparaison avec ce qui avait provoqué les fissures au début des affrontements, mais ce fut suffisant pour en inquiéter plus d'un, qui ralentirent pour regarder autour d'eux dans l'attente de la prochaine embûche que leur réservait Dieu. Des craquements résonnèrent bientôt un peu partout en provenance de la forêt, comme si le bois des arbres se fendait, et ils virent les branches et les troncs commencer à bouger, ou plutôt...à prendre vie.

            Sam, Stiles et Mary étaient beaucoup trop occupés à courir vers Dean pour s'intéresser à ce qui se passait autour d'eux. Leur frère, leur père et leur fils était beaucoup trop près de Chuck à leur goût et ils devaient s'assurer qu'il soit mis hors de danger avant de continuer l'affrontement.

            -Stiles, je veux que tu t'occupes d'amener Dean loin d'ici pendant que Mary et moi on distraira Chuck, lui ordonna durement Sam. Et cette fois, je veux que tu m'écoutes et que tu ne t'en mêles pas, d'accord ? Tu n'es pas armé pour participer à ce combat, et ton père non plus.

            -Qu'est-ce que tu comptes faire, Sam ? La boîte de Ma'lak est hors d'usage et vous ne pouvez pas tuer Dieu, alors est-ce que t'as au moins un plan autre que de foncer dans le tas dans l'espoir que les armes légendaires l'assomment suffisamment cette fois-ci ?

            Sam ne répondit pas, ce qui inquiéta dangereusement le jeune Winchester. S'il refusait de lui dire ce qu'il prévoyait, c'était qu'il savait que Stiles n'adhèrerait pas à son idée.

            -Contente-toi d'amener mon frère en sécurité, répondit-il finalement dans un souffle alors que l'adolescent pouvait déjà voir derrière lui les premières lignes foncer sur Chuck. On vous gagnera le temps qu'il faut. Si vous pouviez seulement contacter les gouvernements mondiaux pour les avertir de l'état de la situation...ils pourraient peut-être sauver des vies en alertant la population et les gens auront au moins une chance de se préparer à affronter le pire.

            Stiles aurait voulu répliquer quelque chose – n'importe quoi – pour convaincre Sam de les accompagner plutôt que de se jeter volontairement dans la gueule du loup, mais ça aurait été peine perdu, puisque à peine eut-il prononcé ses derniers mots que son oncle s'était élancé dans la mêlée à son tour sans jeter un regard en arrière, le marteau de Thor brandi au-dessus de sa tête et prêt à éclater la tête de Chuck.

            Une partie de lui aurait voulu désobéir à Sam et se jeter à son tour parmi tous les soldats qui étaient prêts à donner leur vie dans le mince espoir de sauver l'humanité, mais un seul coup d'œil en direction de son père suffit à lui rappeler le bien-fondé de sa propre mission. Dean était toujours allongé sur le sol et bien qu'il essayât de ramper pour s'éloigner le plus possible des affrontements, il était toujours à la merci des morts-vivants et même des Chasseresses qui ne le remarquaient pas et manquaient près de l'écraser tant ils étaient pressés de se joindre à l'action. Le garçon courut le rejoindre en sautant par-dessus les cadavres qui se réanimaient à peine après avoir touché le sol grâce à la magie du médaillon qu'il portait encore autour du cou et en enjambant les fissures que les tremblements de terre avaient creusé dans le sol. Enfin, il parvint à atteindre Dean et à contrôler la circulation autour de lui pour éviter qu'on lui pile dessus et il comprit pourquoi son père n'avait toujours pas eu le réflexe de se relever : ses pieds étaient immobilisés par d'étroits bracelets de fer liés entre eux par une solide barre d'acier, ce qui l'empêchait de marcher. Néanmoins, malgré sa mauvaise position, il trouva le moyen de lui sourire sincèrement lorsque Stiles s'agenouilla à ses côtés, et il le serra dans ses bras avec une vigueur dont le garçon ne l'aurait pas cru capable compte tenu de son état.

Au nom du PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant