44 - Quartier général du SAS : 19 novembre 2019

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La fumée s'était maintenant introduite à l'intérieur des quartiers réservés aux Winchester, qui durent rester au ras du sol pour éviter de suffoquer. Dean avait tiré Stiles jusqu'à lui pour le protéger de son corps au cas où l'ennemi s'introduisait dans leur chambre.

-Tout le monde va bien ? demanda-t-il, la voix enrouée par l'inquiétude, en se tournant vers les autres membres de sa famille.

Castiel était déjà debout et aidait Mary à se relever. Sam, quant à lui, s'était visiblement cogné la tête en tombant et il avait désormais de la difficulté à se remettre sur ses pieds. Caleb se mouvait pour sa part comme s'il n'était jamais tombé et il se dirigea jusqu'à la porte de la chambre pour aller vérifier la source de cette nouvelle explosion. La porte refusa d'abord de s'ouvrir, probablement parce que le cadre de bêton au-dessus d'elle était sur le point de céder. Dean dut tirer avec lui sur la poignée pour qu'elle cède enfin, leur faisant découvrir par le fait même la scène d'horreur qu'elle leur cachait jusqu'alors. Tous les soldats qui gardaient la porte gisaient au sol et le corridor s'était effondré à leur gauche, leur bloquant ainsi le passage vers les couloirs principaux du bunker...et le hangar où se trouvait le jet, leur seul moyen d'échappatoire.

-Il faut qu'on s'en aille, et vite, avant que la structure nous tombe dessus et nous enterre tous vivants, avertit l'archiviste en s'agenouillant au milieu des gardes pour vérifier leur état.

Son constat n'annonçait rien de bon : tous les soldats étaient morts, sans exception, ce qui pouvait paraître difficile à croire. Peu importe ce qui les avait tués, ce n'était sûrement pas cette simple explosion, mais bien quelque chose qu'ils ne pouvaient pas voir ni percevoir. Tout portait à croire que Dieu avait percé leurs défenses et qu'il s'approchait dangereusement de son but. Sans plus attendre, Caleb s'empara des armes accrochées à la ceinture des trépassés pour finir avec un attirail suffisamment important entre les mains. Il divisa ses trouvailles entre chacun des Winchester et tous finirent en possession d'un fusil de précision à la dernière pointe de la technologie, une machette et quelques grenades qu'ils regroupèrent dans un sac. Dean fit passer le corps de Stiles sur ses épaules de manière à pouvoir utiliser ses bras tout en portant et en protégeant son fils. Les couteaux magiques du garçon pendaient toujours à sa ceinture et l'aîné Winchester fut tenté d'en dégainer un pour se donner du courage en prévision de la suite des choses. Ces couteaux les avaient sortis de tellement de situations désespérées depuis le début de leur quête qu'il en venait à croire qu'ils pouvaient encore les sauver cette fois-ci.

-Je connais un passage par des allées détournées pour nous rendre jusqu'au hangar, les informa Caleb, qui s'était lui aussi armé pour le combat, signe qu'il savait étonnamment comment s'y prendre avec de l'artillerie. Ce sera plus long, mais c'est notre seule chance de survie.

-Montre-nous le chemin, gamin, lâcha Dean, qui se lança à sa suite, bientôt suivi de Mary et de Castiel, qui aidaient un Sam encore désorienté à marcher. Je croyais que ce site était inconnu de Dieu et qu'il avait été conçu pour que ce fils de pute ne puisse pas nous localiser. Comment peut-il être ici, dans ce cas ?

-Il a dû trouver l'endroit en fouillant dans l'esprit de Ben et de Lucas, ce doit forcément être ça, théorisa Mary. Si j'étais un dieu mégalomane qui souhaitait asservir le monde à ma volonté et que seul un petit groupe gouvernemental résistait à ma volonté, ce serait le premier obstacle que je rayerais de la carte, surtout si les humains qui sont censés mettre fin à mon règne et prendre ma place sur le trône divin s'étaient réfugiés dans le même abri sous-terrain que cette agence.

Personne n'osa ajouter quoi que ce soit aux paroles de Mary. Qu'y avait-il à ajouter excepté que si ses dires étaient vrais, leur vie n'avait jamais été plus en danger qu'à ce moment ? Si Dieu se trouvait réellement dans le bunker, alors il était là spécialement pour s'en prendre à eux et considérant l'ampleur de ses capacités, il ne tarderait pas à les rattraper et à s'occuper de leur cas personnellement. Ce n'était pas tant l'idée de mourir qui effrayait les Winchester (chacun d'eux était déjà mort à de multiples reprises et ce n'était jamais parvenu à les arrêter définitivement), mais plutôt la pensée que si Chuck les mettait hors d'état de nuire d'une quelconque manière que ce soit, alors le sort de l'humanité serait scellé pour de bon, elle serait condamnée à vivre dans l'asservissement jusqu'à la fin des temps.

Au nom du PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant