45 - Quartier-général du SAS : 19 novembre 2019

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Sam crut bien qu'ils allaient y passer jusqu'à la dernière seconde. Ce n'était pas qu'il n'avait pas confiance en Castiel et en ses capacités pour les sortir de ce mauvais pas, mais toutes les probabilités jouaient contre eux. L'ange attendit longuement avant de s'attaquer à la masse de débris qui leur bloquait le chemin pour donner le temps à Dean, à Stiles et à Caleb de se mettre en sécurité. « De cette manière, au moins une partie d'entre nous pourra survivre à cette merde » songea-t-il avec pessimisme bien qu'il restait confiant à l'extérieur. Pour le bien de Dean, de Mary et de Castiel, il ne pouvait pas se permettre de montrer qu'il perdait lui aussi espoir, sans quoi c'en serait fini pour de bon pour eux.

-C'est bon, nous pouvons y aller, souffla l'ange au bout d'un moment en levant les bras vers l'amas de décombres. Je vais percer une brèche à travers le béton pour que vous puissiez vous y glisser, puis vous devrez courir le plus rapidement possible vers le hangar. Je vais essayer de vous gagner du temps en retenant la structure de tomber, mais je ne pourrai pas tenir longtemps et la charpente restera plus qu'instable, alors restez vigilants.

-Et toi ? demanda Mary avec inquiétude. Si tu retiens la structure pour nous permettre de sortir, comment comptes-tu t'y prendre pour nous rejoindre ? Je ne te laisserai pas sacrifier ta vie pour la nôtre, Castiel, c'est hors de question !

-Je ne compte pas faire ce plaisir à Chuck, Mary, rassure-toi, sourit doucement l'ange. Je suis plus rapide, plus fort et plus résistant que vous, donc ce n'est pas l'effondrement d'un bâtiment sur moi qui causera ma perte. Je saurai éviter et repousser les débris, ce ne sera pas un problème pour moi.

Sam et Mary opinèrent pour faire comprendre à Castiel qu'ils étaient prêts et qu'ils ne remettraient plus son plan en question. Le reste des événements restaient embrouillés dans l'esprit de Sam, d'abord parce que l'adrénaline pompait dans ses veines, mais aussi parce que sa chute lors de la deuxième explosion lui avait probablement causé une nouvelle commotion cérébrale. Il se souvenait que Mary lui avait pris la main, puis qu'une bruyante détonation lui avait déchiré les tympans et avait fait trembler l'ensemble du bâtiment. Ensuite, il se rappelait avoir couru, la main de sa mère toujours enchâssée dans la sienne. Ils avaient traversé plusieurs corridors, sauté par-dessus des gouffres et des débris de toutes les grosseurs, puis ils avaient enfin perçu la lumière du hangar au bout d'un couloir. Le chasseur se souvenait avoir repris espoir et accéléré le pas, puis une vive douleur l'avait atteint à l'épaule et il avait freiné sa course.

Castiel et Mary lui apprirent un peu plus tard qu'un pan de mur lui était tombé dessus et l'avait cloué au sol. Il avait crié à Mary de partir, d'aller rejoindre Dean à l'avion, mais sa mère avait refusé de partir sans lui et avait résolu de l'aider à se relever, mais elle s'était trouvée incapable de soulever le morceau de béton qui empêchait Sam de bouger. Les choses avaient commencé à se compliquer lorsque Castiel, qui jugeait leur avoir laissé suffisamment de temps pour rejoindre le jet, cessa de retenir la structure. Les blocs de béton et les armatures de l'édifice n'avaient pas tardé à pleuvoir autour d'eux et Sam se souvenait avoir songé qu'il était bien ironique de mourir alors qu'ils ne se trouvaient qu'à une dizaine d'enjambées de la source de leur salut.

L'air commençait sérieusement à manquer. Sam sentait ses poumons se vider, mais ne parvenait plus à les remplir suffisamment pour le bien-être de son organisme. Des points noirs dansaient désormais devant ses yeux, le moindre effort l'essoufflait plus qu'il ne le serait normalement après avoir couru un demi-marathon. Il n'était pas loin de sombrer dans l'inconscience, il le savait pour avoir vécu l'expérience plus d'une fois au courant de toutes ses chasses, et à voir Mary qui faiblissait de seconde en seconde, il se doutait que ce ne pouvait pas seulement être dû au bloc de béton qui lui compressait la poitrine.

Au nom du PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant