7 - Bunker : 4 novembre 2019

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-Merde, mais où est-ce qu'il est ? Ça fait plus de deux heures qu'il est parti, ça ne peut pas être normal !

Dean ne pouvait plus tenir en place depuis une demi-heure et même la présence de sa mère ne suffisait plus à calmer son inquiétude. Ce n'était pas dans les habitudes de Stiles de s'éterniser pendant ses commissions, lui qui savait probablement mieux que quiconque à quel point il pouvait être dangereux de se retrouver seul et exposé face à un éventuel ennemi pendant trop longtemps. Il avait pleinement confiance en son fils et en ses capacités, mais avec Dieu qui venait de montrer le bout de son nez et semblait nourrir de mystérieux desseins, il ne pouvait plus être sûr de rien.

Castiel était arrivé au Bunker un peu moins d'une heure auparavant et il avait réagi comme le chasseur avait pu s'y attendre en apprenant la résurrection de Mary : avec un étonnement calme et une sévérité bienveillante qui était bien digne de lui. Il avait écouté attentivement le récit de Dean sans même hausser ne serait-ce qu'un sourcil, puis avait serré Mary dans ses bras comme si elle était sa propre mère, ce qui n'avait pas manqué d'égayer encore plus la journée de Sam et de Dean. Une fois que les présentations avaient été faites et que la matriarche Winchester avait fini par endosser le fait que les anges existaient bel et bien et que l'un d'entre eux se voulait même comme le protecteur personnel et le meilleur ami de ses fils, la petite famille avait entrepris d'attendre le retour de Stiles dans la salle de séjour, où l'ambiance joyeuse et légère était représentative de l'humeur de chacun.

Mais voilà que Stiles tardait et rien ne pouvait expliquer ce retard. Le garçon était assez consciencieux pour appeler son père ou son oncle pour les avertir du délai s'il en avait la possibilité, mais les cellulaires des Winchester restaient épouvantablement silencieux et l'adolescent ne répondait à aucun de leurs appels. Quelque chose clochait, c'était évident.

-Vous pouvez me dire pourquoi j'ai accepté de le laisser aller faire les courses tout seul ? se réprimandait Dean sans arrêt alors qu'il continuait d'arpenter la pièce pour tenter de se vider l'esprit et de penser à autre chose qu'à son fils qui était possiblement en train de se faire agresser par l'un de leurs nombreux opposants tandis que lui restait dans le Bunker à se la couler douce.

-Peut-être parce qu'il a 20 ans et que tu lui fais confiance, répondit Sam pour tenter de rassurer son aîné. Arrête de t'inquiéter, Dean. C'est loin d'être la première fois qu'il sort seul et je vois pas pourquoi aujourd'hui ce serait différent. Il avait peut-être seulement besoin de temps pour réfléchir, ou alors il a reçu un appel de Lydia et il a oublié que le temps passait. Tu vas voir, il va faire son entrée dans quelques minutes et va probablement nous donner la raison la plus stupide qui soit pour expliquer son retard.

Dean finit par s'asseoir autour de la table où siégeait déjà sa famille en soufflant d'anxiété. Il se savait beaucoup trop surprotecteur envers son fils depuis son enlèvement par le polymorphe d'Hopkins un peu plus d'un an plus tôt qui avait eu des conséquences presque mortelles pour Stiles, mais il ne pouvait faire autrement que donner raison à Sam pour le moment. Il détestait lorsque son petit frère se montrait plus sage que lui, ce qui arrivait beaucoup trop souvent à son goût.

-Tout va bien aller, Dean, ajouta sa mère en posant doucement sa main sur la sienne. Je connais à peine Stiles, c'est vrai, mais s'il est un minimum comme toi et comme ton frère, alors il ne risque rien.

Le chasseur se détendit quelque peu face au toucher et aux bons mots de sa mère, mais ça ne suffit pas à lui couper l'envie de foncer vers l'Impala et de rouler jusqu'à l'épicerie pour aller y trouver son fils au plus vite. Il se préparait à soumettre l'idée de partir à sa recherche lorsque la porte du garage s'ouvrit pour y laisser apparaître un Stiles tout penaud qui s'approcha d'eux en traînant les pieds et sans jamais lever les yeux du sol. Dean bondit immédiatement de son siège et fonça sur le garçon en vérifiant d'un rapide coup d'œil s'il ne portait pas de blessures visibles, puis posa ses deux mains sur chacune des épaules du garçon pour le forcer à le regarder.

Au nom du PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant