Je me réveille en sursaut et comprends alors que tout ceci n'était qu'un rêve. Je décide de sortir prendre l'air et, une fois dans la cour, je me trouve un petit coin tranquille sous un arbre et profite de ce moment de calme en regardant le soleil se lever. Il repeint le ciel d'une couleur rose orangé, et au fur et à mesure, les oiseaux se lèvent avec lui.
- Tu me fais de la peine la nouvelle ...
Je me retourne et suis surprise de trouver Castiel en face de moi, prêt à s'asseoir à mes côtés.
- Toi ? Avoir de la peine pour quelqu'un ?
- Aussi étonnant que cela puisse paraître, je te comprends car je n'ai jamais voulu de tout ça moi non plus.
Je le regarde avec curiosité. Son regard est plongé vers l'horizon et s'illumine grâce aux rayons du soleil levant.
- Comment ça ? Les autres ont plutôt l'air de bien le vivre.
- Tout simplement parce qu'ils n'ont pas vécu ce que j'ai vécu.
Il tourne sa tête dans ma direction et me regarde.
Castiel qui se confie... Cela relève du miracle.
Je réfrène mon envie de l'assaillir de questions car je ne veux pas gâcher les chances que j'ai de l'entendre parler de lui.
- Vraiment ? Tu ne vas rien me demander ? Venant de toi cela m'étonne.
Il retourne sa tête face à l'horizon, s'apprêtant à poursuivre.
- Je viens du village Terrenumis et comme tu as pu le voir lors de ta mission, ils sont très portés sur ce qui touche à la terre. Je viens d'une famille assez spéciale et mon père est quelqu'un qui ne supporte pas l'échec. Il ne le supporte tellement pas, qu'il m'est arrivé de me prendre des coups quand je faisais mal quelque chose. Si bien qu'à mes 10 ans, le jour de la manifestation de ma faculté, je devais cultiver des buissons de courgettes et il s'est enflammé au contact de mes mains. Malheureusement pour moi, mon père n'était pas loin : il est arrivé en courant et voyant ce qu'il venait de se passer, il a levé la main pour me frapper. Ce jour-là j'eus un réflexe que je n'avais encore jamais osé. J'ai levé ma main pour intercepter la sienne, et en attrapant son poignet, je lui en ai brûlé une partie. Ce fût le dernier jour où j'ai vu mon père car il m'a mis à la porte de chez lui. Je me suis réfugié à l'institut et j'ai obtenu le droit de rester ici alors que d'ordinaire, nous devons attendre nos 18 ans. Depuis tout ça je ne suis plus retourné là-bas. Madame Soleno connaît la situation, donc elle demande aux autres de s'y rendre à ma place.
Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça. En l'écoutant me raconter son histoire, je ne sens pas une once de colère ou de peine et je comprends mieux pourquoi il est comme ça.
- Aurai-je réussi l'exploit de te faire taire ?
S'il peut encore faire des blagues de ce genre c'est qu'il ne va pas trop mal. Je serais même prête à parier que c'est un sourire que je vois se dessiner au coin de sa bouche.
- Je me suis trompée sur toi la nouvelle. Ce n'est pas si terrible de parler avec toi. Mais ne va pas croire que nous serons proche pour autant.
Nous nous levons, et je me dirige vers ma chambre pour me préparer à mon cours de la matinée. Quelques minutes plus tard, je rejoins Dimitry devant la forêt où nous attendons notre professeur. En pénétrant tous les trois dans la forêt, Monsieur Sakeras se tourne d'abord vers Dimitry.
- Même parcourt que la dernière fois. Tu vas devoir t'entraîner seul aujourd'hui. Léna, viens avec moi.
Je le suis en regardant Dimitry qui, à mon plus grand soulagement, ne manque pas de m'encourager. Je suis le professeur un peu plus profondément dans la forêt, où les arbres sont encore plus gros et grands. Il me fait signe de m'asseoir sous l'un d'eux, et vient se placer en face de moi.
- Je suppose que tu as dû avoir une nuit compliquée, je me trompe ? Lorsque tes camarades ont eu leurs premières manifestations, ils ont eu des nuits assez agitées. Je me dois de m'assurer que tout va bien pour toi.
- Il est vrai que la nuit n'a pas été de tout repos, mais j'ai connu pire. Je me suis juste réveillée un peu tôt. Rien de bien méchant ne vous en faites pas.
- Et comment digères tout ça ? Avec les évènements de la veille, tu dois te poser énormément de questions.
- Effectivement. Je ne le montre peut-être pas mais je dois avouer que tout ça me terrifie un peu. Mais je crois que je n'ai pas le choix que de vous faire confiance à vous tous pour trouver le pourquoi du comment.
-Et c'est une très bonne réaction de ta part. Tu peux compter sur nous. D'ailleurs, nous avons quoi ? Une dizaine d'année d'écart ? Tu peux me tutoyer, je l'autorise pour tes camarades donc ne te sens pas obligée de me vouvoyer.
Il m'adresse un sourire chaleureux et je lui rends aussitôt.
- Maintenant, passons aux choses sérieuses. Tu fais partie intégrante de l'élément Terre dorénavant, ce qui signifie que tu dois être en parfaite harmonie avec tout ce qui touche de près ou de loin à la terre. Nous allons faire un premier cours relativement calme pour ne pas trop brusquer tous ces changements. Tu vois ce parterre dépourvu d'arbre et d'herbe ? Tu vas juste poser tes mains dessus.
Non loin de là où nous nous trouvons, j'aperçois un petitmonticule de terre. Je me place devant et pose mes mains comme il me l'ademandé.
VOUS LISEZ
Le Royaume d'Aleyna T.1 [ EN REECRITURE]
FantasíaLéna est une jeune fille banale mais ambitieuse de 23 ans, vivant avec sa mère. Elle a déjà planifié sa vie il y a plusieurs années : finir sa fac de lettres, écrire son premier roman, être publiée, se trouver un gentil petit ami ... Mais ça, c'éta...