𝙻𝚊 𝚜𝚒𝚕𝚑𝚘𝚞𝚎𝚝𝚝𝚎 𝚎𝚗𝚌𝚊𝚙𝚞𝚌𝚑𝚘𝚗𝚗é𝚎

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- Vous !

Monsieur Eagleton !

Mon cœur tambourine de plus en plus fort, je cherche en vain des explications logiques à tout ça, mais je n'en vois aucune.

- Je ne comprends pas ! Vous étiez le meilleur ami de mon père et vous appréciiez ma mère ! Pourquoi ?

- C'est très simple ma chère, le pouvoir. Si cela peut vous rassurer, vous m'avez mis pas mal de bâtons dans les roues avec toutes vos questions. Mais vous savez pourquoi c'est moi qui gagne malgré ça ? Car vous êtes trop naïve, vous accordez trop facilement votre confiance. Il a suffi que vous sachiez que j'étais proche de vos parents, pour croire tout ce que je pouvais vous dire. C'est pour cela qu'il m'a été très simple de vous faire avaler, que votre chère directrice pouvait être mêlée à tout ça.

J'ai vraiment été idiote. Tous les indices étaient là : une personne interne à l'institut, qui peut faire entrer et sortir n'importe quoi grâce aux portails, qui maîtrise le feu pouvant ainsi causer les incendies. Je suis allée jusqu'à soupçonner Castiel, alors que pas une minute j'ai pensé à lui.

- Mais à quoi peut vous servir tous ces cristaux ? Vous êtes protégés par eux.

- Cela fait partie d'un plan élaboré méticuleusement par une personne bien plus puissante que moi. C'est d'ailleurs pour cette personne que j'opère.

- Est ce que c'est la personne qui parlait avec vous dans le hall un soir ?

- Oh c'est vrai, j'ai entendu parler de ça. La directrice s'inquiétait que tu te retrouves mêlée à des histoires qui te dépassent. Pour répondre à ta question, non ce n'est pas cette personne. Celle qui était présente ce soir-là, est un autre pion du plan, tout comme moi.

- Mais là vous mettez le feu à l'institut, pourquoi ? Les autres vous ont sûrement vu !

- Ils m'ont vu oui, car je l'ai décidé. De toutes façons, Mya et la directrice commençaient à avoir des doutes sur moi, et elles me surveillaient un peu trop. Mais elles essayaient aussi de vous protéger en vous écartant le plus possible de tout ça. Tout comme votre mère, vous avez un don pour mettre votre nez dans les histoires qui ne vous regardent pas.

C'est pour ça que Madame Soleno m'avait engueulé... Elle me protégeait.

- Mais pendant les incendies vous étiez à nos côtés, comment avez-vous pu être à deux endroits en même temps ? Vous aviez un complice ?

- Grâce à ceci.

Il fait apparaître un portail derrière moi, et je comprends alors.

- Vous avez utilisé ça. Vous alliez dans les villages grâce à eux, vous déclenchiez l'incendie, et reveniez comme si de rien était.

- Comme elle est intelligente.

- Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi vous me dites tout ça ? Même si vous arriver à vous enfuir à travers ce portail, je raconterais tout ça aux autres et je sais qu'ils me croiront.

- Encore faut-il que vous arriviez à les rejoindre. Qui a dit que ce portail était pour moi ?

Comment ça ? Qu'est-ce qu'il veut dire ?

Mon cœur bat plus vite que jamais. Je sens des gouttes de sueur perler sur mon front.

- Vous voyez Léna, ce portail à deux particularités. Il peut faire voyager entre les mondes, et effacer la mémoire de toutes personnes le traversant.

Je crois que je commence à comprendre, mais j'espère me tromper.

- Que voulez dire ?

- Une fois que vous l'aurez traversé, tout ce que vous avez récupéré par le biais de la magie, c'est-à-dire, votre nouvelle coiffure et vos vêtements, retrouveront leur aspect d'origine. Vous n'aurez plus aucuns souvenirs de votre venue ici, et en plus de cela, vous vous retrouverez à l'endroit même où nous nous sommes rencontrés.

La fac... Non !

- Vous serez légèrement déboussolée au départ, mais vous reprendrez bien vite le cours de votre vie, triste et insignifiante. Juste avant que vous en partiez, je vais récupérer ceci.

Il se déplace dans mon dos, et m'enlève le sac remplit de cristaux, avant de me faire face.

- Une dernière chose à dire avant le grand saut ?

- Je reviendrai. Je ne sais pas comment, mais je reviendrai soyez en sûr !

- Vous savez ce qu'on dit à propos de l'espoir ? Il n'apporte que le malheur. Au revoir, chère Léna.

Impuissante, je le regarde me pousser. Mon corps tombe. Et alors, je les revois. Les villageois. Les professeurs. Dimitry. Gabriel. Rosa. Castiel. Je sens un voile envelopper mes souvenirs, et bander mes yeux. La chute est lente. Mon cœur éclate. De peur. De tristesse. Puis d'un coup, l'obscurité.

Le Royaume d'Aleyna T.1 [ EN REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant