Le Royaume d'Aleyna T.1 [ EN REECRITURE]

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- Où voulez-vous qu'on aille maintenant ?

- Continuez à aider les villageois, rassurez-les, faites de votre mieux. Madame Wylia est partie dans les autres villages pour demander si certains habitants peuvent héberger les Terrenumis, comme nous l'avions fait pour les Aequoris. L'inconvénient dans la situation actuelle est que ce village est formé autour de la plantation, des forêts, du bois, cela va donc nous prendre un petit peu plus de temps pour tout restaurer.

- Combien ?

- Je dirais bien deux semaines.

Mais il est impossible de construire autant de maisonnettes, de replanter des arbres et de la végétation, de restaurer le terrain de plantation en seulement deux semaines !

- Excusez-moi mais vous ne sous-estimez pas l'ampleur des travaux ?

- Il est vrai que chez vous il y a des travaux qui sont assez longs apparemment. Ici ce n'est pas pareil. L'eau de la cascade des Aequoris est non seulement pure, mais elle possède également la propriété d'avancer considérablement n'importe quelle plantation, et la sève a la propriété de coller n'importe quelles choses entre elles.

- Donc si je comprends bien, dans deux semaines tout sera comme neuf ?

- Pour ce qui est des maisonnettes et de la végétation oui mais pour toutes les plantations, il faudra patienter quelques jours de plus. Heureusement que chaque village à ses réserves de nourriture sinon cela aurait été encore plus problématique.

J'acquiesce et le regarde se replonger dans sa conversation avec monsieur Eagleton. Je me dirige vers Rosa et Dimitry qui ont l'air aussi désemparé que moi.

- Léna comment tu vas ? Tout va bien ? Vous n'avez pas eu de problèmes ?

- Non tout va bien ne t'en fais pas. Et toi ? Tout s'est bien passé ?

- Oui, j'ai trouvé des villageois qui semblaient perdu donc je les ai emmenés ici. Cela t'embêterait de rester avec Rosa pour t'occuper des habitants ? Je vais aller aider Castiel et Gabriel à enlever les décombres pour faire un état des lieux de la situation.

- Bien sûr, tu peux y aller.

Je la vois, accroupie devant un gros groupe d'enfants pleurant à chaudes larmes.

- Comment vont-ils ?

- Ça dépend, certains habitants sont en état de choc, d'autres moins, et les enfants ne cessent de pleurer et ça c'est vraiment le plus embêtant car j'ai mal à la tête.

- Tu veux que je m'occupe d'eux ? Et toi tu t'occupes des adultes.

- Ca m'aiderait énormément, tu me sauves Léna.

Je prends avec moi tous les enfants présents et leur demande de s'asseoir en face de moi.

- Alors les enfants, nous allons nous amuser tous ensemble en attendant que mes amis s'occupent de vos familles d'accord ?

Je n'obtiens aucune réponse, mais au moins, ils ont arrêté de pleurer.

Si je pouvais faire des tours de passe-passe comme faire apparaître des fleurs au creux de ma main ou un petit arbre, cela m'aiderait certainement à capter leur attention.

Mes yeux se posent alors sur ma main.

Si une branche peut en sortir, pourquoi pas autre chose ? Autant tenter le coup, je n'ai rien à perdre. Dans le pire des cas je me taperais une honte monumentale et cela fera peut-être rire les enfants.

- Dîtes-moi, combien d'entre vous aiment la magie ?

Bingo ! Je vois plusieurs paires d'yeux se tourner vers moi, et de nombreuses petites filles se rapprochent en ouvrant grand les mirettes. Je tends mon bras devant moi et serre mon poing. Je me concentre sans détacher mon regard de ce dernier, et en pensant aussi fort que je peux à un petit arbre. J'ouvre alors lentement la main et je pense avoir, à ce moment-là, la même expression que tous les enfants qui sont maintenant tous regroupés autour de moi. Flottant quelques centimètres au-dessus du creux de ma main, un petit arbre s'anime en faisant des signes à mes admirateurs. Je ne peux m'empêcher de sourire à la vue de leurs regards ébahis. Ils ne tardent pas à applaudir ce qui attire l'attention sur nous, et je vois Rosa se rapprocher discrètement lorsque les enfants se mettent à crier : "Encore, encore !". Je referme ma main pour faire disparaître l'arbre, et me concentre à nouveau pour obtenir des fleurs. J'ouvre à nouveau mon poing et plein de petites fleurs apparaissent, se mettent à danser. Des " Oh !" et des "Ah !" se font entendre, et je remarque que certains adultes se sont mêlés aux plus jeunes.

Il est vrai que je n'aide peut-être pas à les soigner, ni même à déblayer les décombres, mais au moins, je peux dire que j'arrive à leur changer les idées.

Tous les spectateurs applaudissent en cœur, Rosa compris.

- Excusez-moi de devoir interrompre le spectacle mesdames et messieurs et vous les enfants, mais nous avons des informations à vous communiquer.

Nous nous tournons tous vers Monsieur Sakeras, dans l'attente de ses paroles.

- Madame Wylia est revenue des autres villages, vous allez pouvoir vous installez dans les différentes maisonnettes disponibles pour vous. Tous les habitants de l'Est du village, dirigez-vous vers madame Wylia...

Cette dernière se manifeste.

-... Ceux qui se situent au Nord, allez avec monsieur Eagleton...

Il lève la main à son tour.

-... Et ceux habitant à l'Ouest et au Sud je vous invite à venir vers moi. Léna et Rosa, vous pouvez partir aider les garçons, merci de votre aide.

Les habitants nous applaudissent et se dirigent vers leur guide respectif. Rosa s'approche de moi et chuchote à mon oreille :

- Je veux trop que tu m'apprennes à faire ce que tu as fait, c'était impressionnant ! Tu peux faire apparaître tout ce que tu veux ?

- Je ne sais pas trop, je n'étais même pas sûre de réussir. J'ai juste essayé.

Elle continue à s'exclamer comme ça jusqu'à ce que nous ayons rejoint les garçons. Elle s'empresse alors de leur raconter mon nouvel exploit et je leur promets une démonstration dès le retour à l'institut. Heureusement, ils ont bien avancé avec les décombres, ce qui nous laisse peu de travail à Rosa et moi. Nous les aidons à ramasser les derniers débris, et quand nous retournons à l'entrée du village, Monsieur Eagleton nous fait signe de le rejoindre.

- Dans les prochains jours, Castiel et Gabriel vous serez chargé d'emmener les décombres chez les Ignisalis, Dimitry vous resterez ici pour tout replanter, et Rosa vous récupérerez de l'eau à la cascade pour arroser les nouvelles plantations. Castiel et Gabriel quand vous reviendrez, un de vous aidera Rosa et l'autre aidera Dimitry. Au mieux, il faudrait que demain soir tout ça soit finit pour que nous puissions nous occuper des maisonnettes. Le départ s'effectuera demain à 8h00. Léna, vous resterez à l'institut avec Monsieur Sakeras car vous devez vous entraîner. Votre cours commencera comme à son habitude à 9h00. Comme il est tard je vous conseille à tous de ne pas trop traîner, et surtout, faites attention sur le chemin du retour.

C'est alors que sous mes yeux, Monsieur Eagleton commence à grandir et grossir. Des griffes poussent sur ses pieds et sur ses mains comme sur les pattes d'un aigle. Son corps s'allonge comme celui d'un serpent recouvert d'écailles, de grandes ailes surplombées de piques apparaissent sur son dos. Sa tête s'allonge également, et sa bouche laisse place à une grande gueule semblable à celle d'un alligator. Pour la première fois de ma vie, j'ai un vrai dragon devant mes yeux. Je le regarde s'envoler et partir en direction de l'institut, puis me tourne vers les autres, la bouche encore grande ouverte.

Le retour se passe sans encombre, et lorsque nous arrivons, chacun part directement en direction de sa chambre. Rosa me prend dans ses bras avant d'aller se coucher, et à mon grand étonnement, Castiel me raccompagne à ma porte.

- Je crois que je devrais partir, je me lève tôt demain. Bonne nuit la nouvelle.

- Bonne nuit Castiel.

Je remarque un petit sourire en coin sur son visage pendant qu'il part. Je commence à refermer la porte derrière moi lorsqu'un pied vient la bloquer. Prise de cours, je l'ouvre à nouveau pour regarder ce qu'il se passe.

- Castiel ? Tu ne devais pas aller dormir ?

- J'ai oublié quelque chose.

- Comment ça ? Tu n'as rien laissé...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il me prend par la taille et m'attire vers lui, appuyant sa bouche contre la mienne. Personne ne m'a jamais embrassé avec autant de passion, si bien que je sens des frissons dans mon dos et sur mes bras, et lorsqu'il s'écarte, il me regarde droit dans les yeux puis part, me laissant seule et totalement sonnée par ce qu'il vient de se passer.