Le Royaume d'Aleyna T.1 [ EN REECRITURE]

𝙻'𝚒𝚗𝚜𝚝𝚒𝚝𝚞𝚝 ( 𝟷/𝟹 )

Une fois devant l'entrée, Gabriel et Dimitry me proposent de me faire visiter l'intérieur de l'établissement. J'accepte de bon cœur car il est vrai que je ne connais aucun recoin de l'institut, et quoi de mieux qu'une visite guidée dans ces cas-là ? Nous nous engouffrons alors par la grande porte qui débouche sur le hall où Dimitry vient se placer devant nous trois.

- Alors Léna : à ta droite tu as une porte qui mène à la salle d'alchimie, là où sont fabriquées toutes les potions de soin, de sommeil, de tests et j'en passe. Normalement c'est mon frère qui s'en occupe mais il est en mission et en son absence, ce sont les professeurs qui prennent la relève quand il le faut.

Je reconnais la porte : c'est celle que j'avais franchi la veille après mon réveil. Ce souvenir me fait un pincement au cœur surtout quand je repense à comment toutes ces péripéties se sont déroulées.

- A côté de la salle d'alchimie, tu as le chemin sous terrain qui mène aux cachots. Ce passage est seulement autorisé aux professeurs et à la directrice. Nous n'avons jamais eu l'occasion de nous y rendre par conséquent, nous ne savons pas ce qu'il s'y trouve. A notre gauche, la première porte est celle de la bibliothèque : on peut y trouver de nombreux livres sur les différents éléments, sur les mondes parallèles et sur l'histoire du Royaume. Il y a même une petite section sur des livres terrestres car l'ancien directeur était un passionné de l'endroit d'où tu viens. Il s'était donc permis de ramener quelques livres pour les partager avec nous.

Je me demande bien quels livres je pourrais trouver. C'est un peu mon domaine donc quels qu'ils soient, je suis sûre que je les connaîtrais.

- La deuxième porte est celle de la salle des tableaux d'honneur. Tous les portraits des meilleurs détenteurs d'éléments sont affichés là-bas pour que nous ne les oublions pas. Et à côté, nous avons la salle la plus populaire ici : la cantine. Je vous propose d'ailleurs que nous y allions car je ne sais pas pour vous, mais j'ai faim moi.

Je porte une main sur mon ventre en me rendant compte que je partage son avis. Il se précipite vers la porte suivit de Rosa, me laissant seule avec Gabriel.

- Suis moi, je vais t'expliquer comment cela fonctionne. Je suppose que tu connais déjà le principe mais sait-on jamais.

En entrant, ce qui me frappe en premier est la petite taille de la salle : il doit y avoir cinq tables pas plus, ainsi que le buffet où tout le monde se précipite pour se servir. Je suis surprise de constater qu'à ce niveau-là, tout se passent comme dans le self de ma fac. J'ai le choix entre plusieurs entrées, plats et desserts ainsi que plusieurs boissons. Je passe avec mon plateau devant l'ilot débordant de nourriture, et continue de suivre mon accompagnateur.

- Mais Gabriel, vous ne payez pas votre nourriture ?

- Non nous ne payons rien au Royaume. Tout est basé sur l'échange : les habitants du village Terrenumis récolte les aliments, ceux du village Aequoris récolte l'eau, et tout ceci est envoyé dans les autres peuples ainsi qu'ici. Et nous, nous les protégeons, les aidons et réglons leurs problèmes quand il y en a.

- Donc personne n'est jamais payé pour son travail ?

- Non à quoi cela servirait ? Cette méthode est instaurée depuis la création du Royaume et ça a toujours fonctionné. Nous avons une relation très étroite avec l'ensemble des habitants, et pour nous, c'est ce qui compte le plus.

Un monde sans argent... je suis un peu perplexe mais s'ils arrivent à s'en sortir comme ça tant mieux pour eux. Nous rejoignons les autres à une table ronde située près de la première fenêtre de la salle, et je me retrouve obligée de m'asseoir entre Dimitry et Rosa, en face de Castiel. Nous commençons tous à manger et je suis surprise de constater que les aliments sont identiques à ceux qu'il y a chez moi. Sauf peut-être pour leur couleur : elle est plus intense. Je plante ma fourchette dans une des tomates de ma salade, et mords dedans avec appétit. Je sens alors une explosion de saveur dans ma bouche. Tout comme la couleur, le goût est beaucoup plus prononcé. Je jette un coup d'œil à Dimitry et engage la conversation avec lui :

- Tout à l'heure tu as dit que ton frère s'occupait de la salle d'alchimie, du coup lui aussi possède un pouvoir ?

- Ce n'est pas vraiment un pouvoir mais plutôt un talent. Depuis tout petit, il s'est toujours intéressé à la chimie, aux potions, donc le jour où j'ai intégré l'institut en tant que patrouilleur, il a demandé s'il y avait une place pour lui en tant qu'alchimiste. Il a subi pas mal d'épreuve pour voir s'il serait à la hauteur et c'est à ce moment-là que son talent s'est révélé au grand jour.

- Je vois. Tant mieux pour toi non ? Au moins tu n'es pas vraiment séparé de ta famille.

- Je t'avoue que parfois ce n'est pas si mal de se retrouver sans elle. Cela te permet de souffler un peu. Mes parents ont toujours été envahissant donc le jour où je suis arrivé ici je me suis senti libre pour la première fois de ma vie. Mais cela ne m'empêche pas de les aimer profondément.

J'ai un peu du mal à comprendre où il veut en venir, moi qui suis si proche de ma mère. En quittant la salle, nous nous dirigeons vers le grand escalier, et une fois en haut, nous nous arrêtons devant la grande table où nous avions fait les présentations ce matin même, Rosa m'explique que le couloir de droite dessert les chambres et que, les portes du côté gauche du couloir sont celles des chambres des professeurs et de la directrice, et que celles de droites sont les nôtres. La chambre de Dimitry est la sixième, son frère a la septième, Gabriel la huitième, Castiel la neuvième, Rosa la dixième et par conséquent, je suppose que la onzième est la mienne.

- Tout se passe bien Léna ? Comment trouvez-vous l'institut ?

Nous sommes interrompus par Madame Soleno qui arrive dans notre direction.

- C'est très grand. Ils m'ont expliqué dans les grandes lignes les zones d'entraînements, et là ils me faisaient visiter le reste.

- C'est parfait. J'en profite que vous soyez là pour vous dire que votre chambre est prête et j'aimerais configurer la tablette digitale de votre porte. J'ai donc besoin de votre vous, et plus précisément, de votre main.

Nous allons tous devant ma porte, qui porte effectivement le numéro « 11 », et regardons Madame Soleno pianoter sur la tablette en m'invitant à poser ma main dessus. Après avoir répété l'opération deux fois, la configuration semble terminée.