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- C'est quoi ton problème ? Tu n'étais pas obligée d'être aussi désagréable avec lui !

- Mon problème ? C'est plutôt moi qui devrais te poser la question, car après tout, c'est toi qui as déserté sans que je ne sache pourquoi.

- Ce n'est pas le sujet.

- Dis plutôt que tu essaies de l'éviter. Allons en parler ailleurs.

Je le suis jusque dans sa chambre, et lorsque la porte se referme, il vient se planter devant moi.

- La raison pour laquelle j'ai réagis comme ça, c'est que je n'aime pas te savoir avec d'autres mecs. J'ai déjà dû supporter le fait que tu étais proche de Gabriel mais si maintenant je dois surveiller Cina ce n'est pas possible.

- Mais ce sont seulement des amis.

- Des amis qui veulent plus.

- Ce qui n'est pas mon cas.

Il ouvre la bouche, mais semble ravaler les paroles qu'il était prêt à prononcer. Nous restons là, en silence, et je sens qu'il est plus que temps de briser la glace.

- Ecoute Castiel, par rapport à hier soir...

- Je sais tout.

Je le regarde sans comprendre.

Comment ça il sait tout ? Et si je ne m'étais pas trompé et que c'était bien lui l'homme de la conversation ?

- Pendant que tu n'étais pas là, Rosa est venue me voir et m'a raconté ce qu'il s'est passé. D'ailleurs, attention, peut-être que je suis en train de te mentir non ? Vu qu'apparemment, je fais partie du complot.

- Je n'ai jamais dit que j'étais sûre de ça, mais j'avais des doutes. Tu étais absent, et j'avais dans l'idée de te chercher près du volcan, lorsque j'ai surpris un entretien entre deux personnes.

- Et l'idée que je sois bel et bien là-bas t'est totalement sortie de la tête, c'est ça ?

Je me sens tellement idiote que je n'ose répondre.

Il a raison bon sang, à aucun moment je me suis dit que mon hypothèse de base pouvait être la bonne.

- Mais que faisais tu dehors à une heure pareille ?

Je le vois baisser les yeux, fuyant mon regard.

Est-il en train de chercher une excuse ? Était-il avec une autre fille ?

- En fait je... je te préparais quelque chose. Je devais te le donner ce soir, mais j'ai passé la journée à tourner en rond, vu que je ne savais pas où tu étais. Du coup, c'est toujours au volcan. Si tu n'as pas peur que je tue quelqu'un entre temps, je peux aller le chercher.

- Très drôle. Je t'attends là, fais vite.

Il disparaît par l'embrasure de la porte, me laissant seule dans cette chambre qui me rappelle les péripéties de la veille.

J'en profite pour faire le tour de cet espace et remarque que plusieurs choses m'ont échappés hier : il ne possède pas de petit salon mais seulement un long canapé en cuir noir avec une table basse sobre de la même couleur. Je m'assois sur le lit, et de façon très naturelle, laisse ma main se balader sur la couverture sombre, tout en promenant mes yeux aux quatre coins de la chambre.

Tiens, je n'avais pas du tout remarqué la petite table de chevet à côté du canapé.

Curieuse, je m'approche de cette dernière et tente d'ouvrir le premier tiroir.

Des livres ? Je ne savais pas que Castiel aimait lire, cela est tellement... pas lui.

- Je te laisse cinq minutes et tu ne peux pas t'empêcher de fouiller partout.

Je me sens blêmir d'un coup.

Depuis quand est-il là ? Je ne l'ai même pas entendu entrer !

Je me tourne vers lui, remarquant ses deux mains jointent dans son dos. J'essaie de me pencher discrètement pour apercevoir l'objet qui attise ma curiosité, mais semblant remarquer ma manœuvre, il ramène ses bras devant lui, dévoilant ainsi ce qu'il était parti chercher.

- Castiel, il est magnifique ce bouquet de ... fleurs ?

Cela y ressemble grandement, mais si ce sont bien des fleurs, elles font partie d'une espèce que je ne connais pas. La tige est longue, jaune et dépourvue d'épines, les pétales quant à eux, sont noirs, fins et repliés sur eux-mêmes. Je le regarde, attendant un complément d'information de sa part.

- Ce sont des rosalias. Leur particularité est qu'elles se développent seulement la nuit, près des endroits à fortes températures. Il y a quelques jours, j'ai rendu visite à un ami du village Ignisalis, qui les cultive. Je lui ai pris quelques plans et les ai laissé grandir près du volcan. D'où le fait que je n'étais pas là quand tu t'es réveillée. Je n'arrivais pas à dormir, donc je suis allé voir où en était la floraison.

Tout semble tellement plausible et je ne vois pas pourquoi il mentirait.

- Au risque de passer pour une personne exigeante, je ne pense pas que les rosalias soient prêtes.

- Pourquoi dis-tu ça ?

- Elles sont fermées.

Un sourire se dessine sur ses lèvres pendant que je le regarde se diriger vers la table basse, sur laquelle est posé un vase. Il pose son bouquet à côté de ce dernier, et fait apparaître au creux de sa main droite, une petite boule de feu qu'il dépose au fond du récipient. A peine les tiges entrent-elles en contact avec la source de chaleur, que les pétales s'ouvrent un à un, laissant apparaître au cœur des fleurs, de petites flammes.

Je n'en crois pas mes yeux, c'est bien la première fois que j'assiste à quelque chose comme ça. Je regarde Castiel, admirative, et le prends dans mes bras.

- Je vois que le bouquet plaît à Madame.

- Il est parfait, je l'adore. Je suis vraiment désolée d'avoir douté de toi, si j'avais su...

- Tu ne pouvais pas savoir. J'aurais juste aimé que tu me fasses confiance avant de tirer des conclusions hâtives. D'ailleurs, maintenant que je te tiens, Madame Soleno nous a annoncé que la grotte s'ouvrira dans deux jours. Ce qui veut dire que demain, nous avons tous entraînement toute la journée, afin de bien nous préparer.

- Je vois, nous allons avoir un entraînement commun en quelque sorte ?

- Il sera surtout centré sur Dimitry, Gabriel et toi, car Rosa et moi-même n'aurons pas à nous servir de nos pouvoirs ce jour-là. Nous ferons seulement de l'escalade, et travaillerons notre endurance.

- Encore une grosse journée qui s'annonce si je comprends bien.

- Justement, je pense que nous devrions aller dormir, afin d'être au meilleur de notre forme.

- Je suis d'accord avec toi. Je peux emporter le bouquet avec moi ?

- Bien sûr, c'est pour toi que je l'ai emmené après tout.

Je saisis le vase à pleine main, et embrasse Castiel avant de quitter sa chambre.

En me laissant tomber sur mon lit, j'essaie de faire un récapitulatif de ce que j'ai appris aujourd'hui.

Madame Soleno n'est peut-être, et je dis bien peut-être, pas coupable. Castiel n'est pas mêlé à tout ça. Quelque chose de mal se prépare, et risque de nous tomber dessus le jour de l'ouverture de la grotte. Pour l'heure, je devrais débrancher mon cerveau afin de bien dormir, et être d'attaque pour la journée de demain qui s'annonce horrible. Après tout, le jour le plus important de Royaume arrive et il serait imprudent de me concentrer sur autre chose.

Sentant mes yeux se fermer petit à petit, je laisse l'obscurité m'envelopper lentement.

Le Royaume d'Aleyna T.1 [ EN REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant