Le Royaume d'Aleyna T.1 [ EN REECRITURE]

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- Très bien, votre corps semble totalement insensible à toutes température inférieure à 1200°C. Je me suis permis de monter à 1300 mais cela vous a à peine affecté. Si vous me le permettez, j'aimerais encore essayer en démarrant à 1400 cette fois. Bien entendu, je compte sur vous pour me prévenir dès que ça picotera.

Je lui tends mon bras, non pas sans peur, mais surtout avec excitation. Je veux pousser les choses plus loin, voir jusqu'où je suis capable d'aller. J'attends patiemment, et sens que de petits picotements commencent à se faire sentir.

- Si je devais résumer tout ça, je vous dirais que votre corps peut supporter une température maximale de 2000°C. A partir de celle-là, vous deviendrez vulnérable à toutes attaques.

- Et vous Monsieur, quelle est la température maximale que vous pouvez supporter ?

- Je ne suis pas loin de la température du soleil à savoir dans les 5000°C. Généralement, la température que nous pouvons encaisser est sensiblement égale à celle que nous pouvons infliger.

- Vous êtes en train de dire que si je le voulais, je pourrais envoyer des flammes d'une température d'environ 2000°C ?

- C'est exactement ça, mais bien entendu à votre niveau actuel, vous ne pourriez uniquement blesser légèrement un humain normal.

- Ce qui est normal. J'ai hâte que vous m'appreniez à faire ça, mais c'est un élément tellement imprévisible le Feu, je ne sais pas si je serais à la hauteur.

Il s'avance vers moi en me fixant droit dans les yeux puis prend mes mains dans les siennes.

- Prenez confiance en vous Léna. Vos parents étaient de loin les meilleurs patrouilleurs de l'histoire du Royaume. Je sais que vous avez conscience de votre potentiel que depuis peu, mais vous êtes vouée à être un patrouilleur hors pair.

Cette remarque me touche plus que je le voudrais.

- Trêve de sensibleries s'il vous plaît. Pour ce premier cours, je vais vous apprendre à matérialiser une boule de feu dans votre main et à vous en servir en guise d'attaque, comme ceci...

Il tend son bras vers moi et je vois très distinctement une boule de feu se créer.

-... A vous maintenant. Essayer de faire la même chose.

Un après-midi, alors que j'étais avec Castiel, ce dernier avait tenté de m'expliquer comment il faisait cela. Selon lui, il suffisait de se concentrer sur la chaleur contenue dans notre corps, en essayant de la diriger au creux de la main.

Plus facile à dire qu'à faire lorsqu'on sait comment s'y prendre. Rien ne me coûte d'essayer après tout, c'est un cours, je suis là pour faire des erreurs et pour apprendre.

Je tends mon bras face à mon professeur, main ouvert et paume regardant vers le bas. Je laisse mon regard se perdre loin devant moi et tente de me concentrer sur ma chaleur corporelle. En me rappelant de ce que m'avait montré Castiel, je bouge mes doigts comme pour encourager cette dernière à les rejoindre. Je sens un frisson parcourir mon corps ainsi qu'une douce chaleur se répandre sur toute la surface de ma main ouverte. Un peu de fumée commence alors à s'en dégager formant petit à petit une petite flamme, qui malheureusement, s'éteint presque aussitôt. Je regarde Monsieur Eagleton, prête à me faire réprimander mais étrangement, j'aperçois un faible sourire se dessiner sur son visage.

- Je suis surpris de voir que vous saviez quoi faire.

- Castiel m'avait expliqué une fois, mais j'ai échoué. Je n'ai eu qu'une petite flamme qui a à peine tenu quelques secondes.

- Votre façon de faire était la bonne. Maintenant il faut y mettre du cœur. Comme vous devez vous en douter, le Feu est surtout destiné aux personnes caractérielles dotées d'une très forte personnalité.

Il n'a pas tort, quand je vois la personnalité de Castiel, je ne vois pas quel autre élément aurait pu être le sien.

- Pour maîtriser le Feu, vous devez maîtriser tous les souvenirs de colère, de haine, ou encore les moments de fortes émotions que vous avez vécu.

Cela me rappelle brièvement mon tout premier cours. Monsieur Sakeras m'avait dit exactement ce que Monsieur Eagleton vient de me dire. Je me souviens avoir peiné à réussir ce jour-là. Si je me débrouille bien, je devrais réussir plus facilement cette fois ci. Il ne faut pas que je me remémore ce que j'ai ressenti, mais plutôt que je laisse mes souvenirs m'envahir.

Maman, la salle des tableaux d'honneur, mon enlèvement, les mensonges de ma mère, la mort de mon père, les incendies, les vols.

Tout se bouscule dans ma tête. Tous ces moments difficiles que j'ai dû affronter, ce sont eux qui font la personne que je suis aujourd'hui. Une vague de chaleur parcourt l'ensemble de mon corps et mes yeux se concentrent sur ma main. Je mets toute mon énergie sur cette dernière, en me laissant envahir par tous ces douloureux souvenirs. Puis à nouveau, la fumée apparaît, suivie d'une flamme qui grossit encore et encore. Devant mes yeux ébahis, se forme petit à petit une boule de feu.

- C'est ça Léna, maintenez-la encore un peu et ne relâchez pas.

Je le vois du coin de l'œil s'avancer vers moi, scrutant cette apparition, puis sans que je ne m'y attende, il recule.

- Essayer de me l'envoyer maintenant, comme si vous vouliez m'envoyer un ballon.

J'essaie de bouger mon bras sans perdre ce globe de chaleur. Par chance, tout reste tel quel, mais le plus compliqué est à venir puisque maintenant, je dois envoyer tout ça vers mon professeur. En voyant la boule de feu se détacher de ma main, je ne peux m'empêcher de ressentir de la peur. Pas pour mon professeur, mais pour elle. Peur qu'elle se désintègre sur sa route, ce qui annoncerait que j'ai échoué une fois de plus. Je la suis du regard pendant qu'elle poursuit sa route vers Monsieur Eagleton. Ses mains l'attrapent fermement sans qu'elle ne perdre de son intensité.

- Je vais vous la renvoyer donc préparez-vous. N'oubliez pas, c'est seulement un ballon.

Je n'aijamais été douée en sport de balles. Volley, foot, basket, hand : rien n'yfait, je manque toujours le projectile. Cette fois ci, je ne peux pas mepermettre de le manquer.