Le Royaume d'Aleyna T.1 [ EN REECRITURE]

Cours de Feu (1/3)

Je suis prête pour mon premier cours avec Monsieur Eagleton, mais je dois admettre que j'angoisse un peu. Le Feu est l'élément le plus fascinant et le plus incontrôlable selon moi, et c'est également le seul dont je n'ai pas encore eu le cours. En arrivant devant la clôture, mes accompagnateurs me souhaitent bonne chance, me laissant seule face à la montagne de lave. J'aperçois mon professeur avancer dans ma direction avec toujours le même air glacial arborant son visage.

C'est assez ironique que quelqu'un maîtrisant un élément comme, soit aussi froid.

Plus il se rapproche, plus je distingue le bas de son long manteau noir virevolter au gré du vent, et lorsqu'il se place devant moi, je remarque que son regard c'est légèrement adouci.

- Bonjour Léna, ravi de vous avoir en cours. Ce matin, Castiel m'a appris qu'il vous avait déjà fait visiter la zone d'entraînement.

- Oui c'est exact enfin, il m'a montré les éléments importants.

- Très bien, veuillez me suivre dans ce cas.

Je lui emboîte le pas en contournant le volcan, jusqu'à arriver devant la même plateforme que Castiel m'avait montré. Je pense que c'est comme ça que lui et Monsieur Eagleton arrivent à monter.

- Et si vous me faisiez une petite démonstration de vos talents de vol ? Votre collègue m'a dit que c'était un jeu d'enfant pour vous de redescendre du volcan sans emprunter la plateforme. J'aimerais en juger par moi-même.

Je le regarde actionner le bouton d'élévation, permettant ainsi à la planche de bois de prendre de l'altitude, et une fois qu'il est en haut, je l'aperçois me faire des signes pour m'indiquer de le rejoindre. Je prends mon élan sans trop de pression, et m'élance dans les hauteurs jusqu'à arriver à son niveau.

- Très impressionnant pour quelqu'un qui n'était censé maîtriser que l'élément Terre. Je suis impatient de voir s'il en est de même pour le Feu.

Je sens une pointe de défi dans sa voix lorsqu'il me dit cela. Nous rejoignons assez rapidement le sol rocheux de la zone d'entraînement où j'attends impatiemment les instructions de Monsieur Eagleton.

- Dans un premier temps je vais évaluer votre aptitude à supporter la chaleur en mesurant la température maximale que vous pouvez encaisser. Vous allez enfiler cette combinaison...

Il me tend cette dernière que Castiel m'avait déjà présenté.

Si je me souviens bien, elle sert à ce que le feu ne nous brûle pas pendant le test si jamais sa température est trop élevée pour nous.

- Je vais toucher votre bras et envoyer de la chaleur. Mais ne vous en faites pas, je commencerais avec une faible température. Si vous ressentez quelques picotements, prévenez-moi et cela clôturera le test.

- Juste par curiosité, c'est quoi pour vous une "faible" température ? Je ne pense pas que nous ayons la même notion de ce mot.

- J'entends par là, au moins 100°C. Encore une fois : ne vous inquiétez pas. Vous n'en avez pas encore conscience mais votre corps est capable de supporter au moins les quelques degrés que je vais vous infliger.

Après tout, c'est seulement un cours, je ne vois pas ce qu'il pourrait arriver de grave alors que je suis bien encadrée.

Il emprisonne mon bras dans sa main et plante son regard dans le mien. J'attends patiemment qu'il se passe quelque chose. En le regardant, je sens que lui-même ne comprend pas que rien ne se manifeste.

- Monsieur Eagleton, y a-t-il un problème ?

- Non je ne pense pas, mais je me questionne : comment se fait-il que vous n'ayez aucunes réactions à la chaleur que je vous envoie ?

- Peut -être que vous essayez de me ménager.

- Absolument pas. Tel que vous me voyez là, je suis en train de vous envoyer l'équivalent de la température de la lave en fusion, autrement dit : 1200°C.

Il veut me tuer ou quoi ? 1200°C ?! Comment mon corps peut-il supporter une température aussi forte ? Je ne supporte déjà pas lorsqu'il fait 35°C l'été mais là... Comment est-ce humainement possible ?

- Il doit forcément y avoir une erreur. Comment pouvez-vous m'envoyer autant sans que je ne ressente ne serait-ce qu'un frisson ?

- Enlevez votre combinaison, nous allons faire sans.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée professeur.

- Comme vous le dites si bien, je suis le professeur donc faites ce que je vous demande.

Toute tremblante, j'enlève ce qui me sert de protection pour meretrouver avec ma simple tenue de cours sur le dos. Encore une fois, il capturemon bras avec sa main et le serre. Je vois de la fumée s'échapper de sa main,mais cela ne m'empêche pas de ne rien ressentir. Il retire sa main, laissantapparaître une faible marque semblable à un bleu.