Hors des frontières françaises, Roy réalise à quel point le monde dans lequel il vivait n'était qu'illusions et mensonges. Blessé et avec pour seul allié, Seth, il choisit de se lancer dans une guerre sans fin contre son père en rejoignant un groupe...
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ROY
Les quelques heures précédant notre départ avaient été rythmées. J'avais eu le culot de croire que tout serait fin prêt pour ce lundi matin et les avancées me donnaient raison. Chacun de nous avait reçu sa combinaison complète des industries de Lussigny et les armes qui l'accompagnaient. La collaboration entre Insurgés, Fantômes et Anges de Gabriel sonnait toujours très étrange mais je savais qu'ils étaient mon moyen de parvenir à mon père et à ma vengeance.
Les hommes de Gabriel nous avaient déniché deux jolis Land Rover, cinq places chacun et un coffre qui pouvait contenir beaucoup d'armes, des bidons d'essence et de quoi camper à la belle étoile le soir. Il avait aussi fallu faire quelques provisions, mais pas énormément. Nous serions à Paris demain en fin de journée, et là-bas, nous pourrions voler ce dont nous aurions besoin en temps voulu.
Je ne connaissais pas très bien le côté sud de Paris mais Aza le connaissait à merveille parce qu'elle y avait une planque sécurisée, ce qui nous faciliterait la tâche sur place. Notre première cible serait Robert Abel, un collaborateur de père. C'était un architecte très réputé dont la femme était au conseil des ministres. Ils étaient tous les deux nos cibles. L'un parce qu'il était proche de mon père, l'autre parce qu'elle était proche du président en place. L'objectif était de décimer tout le conseil du président, et tous les acteurs importants de la capitale qui entretenaient des relations avec la haute sphère. On pourrait croire à un travail de titan mais ces personnes se regroupaient le plus souvent aux mêmes endroits. Ce serait notre plus gros avantage.
- Roy, est-ce que nous prenons aussi les caisses d'Hydron 9 ?
Aza, les mains pleine de boites à munitions de H90 et GL300 qu'elle empilait dans l'un des Land Rover.
- Prends en une. Je ne m'attends pas à ce qu'on nous fasse de cadeaux si on était découvert.
Initialement, l'Hydron 9 était un missile qu'on utilisait pour abattre des avions ou hélicoptères. Il avait été mis au point par les équipes d'ingénieurs d'Hector. Ce qu'il fallait retenir, c'était que ce missile était capable de faire des dégâts phénoménales, qu'il soit lancé sur un avion ou un bâtiment. C'était un joker important pour nous.
- Tout le monde est prêt, m'apprit Seth en apparaissant à côté de moi comme par magie.
J'ignorai habilement ce que je ressentais en sa présence et je savais que par la même occasion, je m'éloignai de lui. Or je ne voulais pas qu'il y ait de la distance entre nous mais j'étais en train de l'instaurer tout seul, par crainte.
- C'est la partie la plus facile. Paris est une ville pleine de mauvaises surprises, lui dis-je.
- Autant que les autres. Je ne sais pas si on risque plus là-bas qu'ici. Remarque, il y a toujours un mandat d'arrêt contre toi.
Son sourire taquin avait perdu de son éclat ces derniers jours et je ne savais si c'était dû à notre prochaine opération ou si c'était de ma faute.
