Chapitre 4

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 Le lendemain, ma fièvre n'était toujours pas retombée et j'avais la dérangeante impression d'avoir le corps de quelqu'un d'autre

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 Le lendemain, ma fièvre n'était toujours pas retombée et j'avais la dérangeante impression d'avoir le corps de quelqu'un d'autre. J'étais mou, endolori et j'avais froid en permanence en dépit de la laine qui me couvrait les épaules. Mon état cadavérique faisait bien rire Katarina qui me gratifia d'un regard méchamment amusé lorsqu'elle nous servit à Seth et moi du ragout. Il me semblait ne rien avoir avalé depuis des lustres.

Côte à côte sur la table auparavant pleine de morceaux de viande et de quelques poissons, Seth et moi mangeâmes nos assiettes en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Le ragout n'était pas particulièrement savoureux mais étant affamé, je n'étais pas très regardant sur ce que je mangeai.

- Il faut que vous nous parliez des pays aux alentours, dis-je d'une voix faible qui n'était pas la mienne après avoir fini mon assiette.

- On ne vous doit rien, feula Katarina depuis le pan de mur où elle était accoudée.

Celle-ci serait impossible à dompter, elle me haïssait corps et âme. Tout ce que je pourrais dire sonnerait faux à ses oreilles. Elle ne me faisait pas confiance et avait raison de ne pas le faire. Archibald lui lança un regard agacé même si lui aussi posait sur Seth et moi un regard méfiant et distant.

- Qu'est-ce que vous voulez savoir exactement ? Nous demanda-t-il.

- Y a-t-il des gouvernements viables sur les terres que la France nous présente comme vides de vie et dangereuses ?

Archibald esquissa une moue pincée. Son regard se promena de Seth à moi.

- Pour la grande majorité, ces territoires sont bel et bien vides. La France ralentit le développement des pays frontaliers. Le Royaume-Uni s'est remis sur pied presque aussi vite que la France, tout comme les pays du Nord comme la Suède, la Finlande, l'Irlande et la Norvège. Pour le reste, c'est plus compliqué.

Un mauvais pré-sentiment m'envahit comme un poison, j'avais refusé de croire à une telle issue parce que je préférai jouer l'autruche. C'était tellement plus simple pour une fois que d'affronter la rude vérité. L'entendre de sa bouche ne ferait que prouver encore une fois que l'empire détenait tous les pouvoirs et qu'il régnait en dictateur.

Une dictature de terreur.

Archibald marqua une pause. Malgré nous, nous étions pendus à ses lèvres.

- Le gouvernement français envoie régulièrement des convoies militaires en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, en Italie et en Espagne.

Les pays voisins. Nos frontières.

- Ils tiennent les survivants éloignés et terrorisent les populations qui essaient de se reconstruire. Chacun des pays que je viens de citer n'est constitué que de groupes plus ou moins important de survivants. Ils ne peuvent pas mettre sur pied un gouvernement. L'armée les en empêche depuis des décennies. Ils déciment les survivants et pillent leurs ressources en permanence. Ils possèdent quelques bases sur certains territoires.

Empire - T2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant