Chapitre 33

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WOLF

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WOLF

L'usine de papier de Brigitte Damier avait été aménagée selon un schéma concis et simple à comprendre. La structure même n'était que protégée d'un grillage partiellement émoustillé qui l'entourait à la façon d'un enclos pour bêtes. La forme rectangulaire était tout à fait banale, à peu près autant que l'entrée du bâtiment à laquelle on accédait par un petit portail noir à peine plus haut que mon bassin. Il n'y avait pas à dire, Damier ne considérait pas son travail comme risqué. Quelque part, elle avait sans doute raison, qui s'en prendrait à une pauvre entreprise de papeterie ?

L'entrée que nous surveillions depuis deux heures, du haut d'un toit d'immeuble, n'était pas gardée. Toutes les vingt minutes, une patrouille de militaires passait devant l'usine, sans y prêter plus d'attention que nécessaire. Les gendarmes s'étaient volatilisés ou ne s'occupaient visiblement pas de cette partie de l'arrondissement. Aza souhaitait analyser le plus possible les lieux pour y pénétrer sans problème et n'alerter personne. Une très bonne idée, comme toutes celles qu'elle avait en général. Son talent égalait sa froideur de glace, accentué par mon propre talent à la mettre hors d'elle avec des broutilles. J'aimerais qu'elle se sente assez à l'aise avec moi pour plaisanter comme elle le faisait avec Seth, et qu'elle laisse aux autres ses colères froides.

- Il est temps d'y aller, décida-t-elle en reposant les jumelles devant elle.

Nous étions allongés sur le ventre, l'un à côté de l'autre, depuis si longtemps que j'avais les membres engourdis et les lèvres humides de pluie. Le temps ne nous épargnait pas aujourd'hui, et malgré les capuches, l'eau ruisselait dans mon cou et sur mon visage sans grande difficulté.

En me relevant, j'eus l'intention d'intervenir mais elle disparut presque immédiatement derrière la porte du toit comme si elle m'avait senti venir, ce qui était certainement le cas. J'avais de plus en plus de mal à supporter ses sautes d'humeur. J'étais exaspéré de voir à quel point elle s'énervait aussi facilement par tout ce que je pouvais dire et combien de temps il me fallait ensuite pour retrouver une relation à peu près stable avec elle. Qu'est-ce qui l'énervait au point de constamment me faire sentir sa colère avec autant d'intensité ? Pourquoi j'étais l'unique privilégié à en profiter ?

Je m'élançai à sa suite après avoir ouvert la porte par la poignée métallique dégoulinante d'eau. Je laissai une trainée d'eau s'étendre derrière moi, sur les marches en béton grises. Loin de m'en préoccuper davantage, j'accélérai pour rattraper Aza qui dévalait les marches à toute vitesse avec une agilité que je trouvais toujours aussi époustouflante. Dans un effort supplémentaire, je réussis à l'attraper par le bras avant qu'elle ne franchisse la porte du hall d'entrée et ne disparaisse de la cage d'escalier. Je la lâchai rapidement face à la résistance qu'elle m'imposait mais elle se retourna tout de même vers moi avec ce regard meurtrier que j'étais peut-être le seul à connaitre.

- Qu'est-ce que je dois faire pour que tu cesses d'être autant sur les nerfs ? M'enquis-je à bout de souffle. Je ne pensais pas ce que j'ai dit hier, j'étais juste...

Empire - T2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant