Hors des frontières françaises, Roy réalise à quel point le monde dans lequel il vivait n'était qu'illusions et mensonges. Blessé et avec pour seul allié, Seth, il choisit de se lancer dans une guerre sans fin contre son père en rejoignant un groupe...
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ROY
Philipe me fit asseoir devant son bureau. Celui-ci se constituait d'un bureau très élégant et minimaliste, d'élégantes chaises blanches et d'un ordinateur portable. Les Insurgés avaient beaucoup investi dans le médical, bien plus que dans d'autres secteurs comme celui de la défense.
- Tout d'abord, il faut que tu saches que je ne suis pas psychologue, débuta Philipe en prenant un crayon. Mais on va la jouer à la régulière tous les deux donc je vais te constituer un dossier qui restera bien entendu sous scellé de sorte que ni Iris ni les généraux, ni qui que ce soit, ne puissent le voir. C'est ce qu'on appelle le principe du secret médical, je suis persuadé que tu connais. Ma formation devrait quand même me permettre de déterminer ce qui « cloche » d'après les mots de Wolf avec toi. Bon commençons avec les informations peu pertinentes, nom, prénom, âge, date de naissance, parents, frères et soeurs.
J'étais un peu réticent mais je comprenais qu'il faisait tout ça pour mon bien et parce que Neils, Seth et Wolf s'inquiétaient de mon état qui je l'admettais volontiers s'aggravait de jour en jour. Je ne sais pas si je serais capable de tout évoquer, de parler librement des gros évènements de ma vie et des choses, qui je le savais, avaient modifié ce que j'étais et m'avait très certainement fait aboutir à ce que j'étais maintenant. Philipe n'allait pas se soucier uniquement des conséquences mais surtout des causes. Il allait creuser en profondeur et je devais coopérer même si une partie de moi le refuserait. J'avais toujours gardé mes secrets pour moi.
- Roy Walker. Je suis né le 13 décembre 2249, j'ai dix-neuf ans. Mes parents sont Jimmy et Helena Walker. Mon...mon frère jumeau s'appelait Isaac, et j'avais une petite soeur, Agathe.
Brièvement, il remonta ses lunettes sur son nez crochu. Je me demandai s'il sentait le supplice dans ma voix, les mots qui m'écorchaient la bouche, l'étau qui enserrait ma poitrine à la simple évocation d'Isaac et Agathe.
- Ils sont tous les deux morts ?
Il était là pour m'aider et la question dans sa bouche ne sonnait pas comme un reproche mais j'avais la furieuse envie de lui hurler dessus. Il pénétrait dans mon intimité à grands coups de couteaux et j'étais contraint de le laisser faire.
- Oui, répondis-je d'une voix étouffée.
- Depuis quand tu fais ce genre de crises ?
Je dus réfléchir avant de lui répondre parce que moi-même je ne me souvenais plus exactement du moment où les effets secondaires du Pays des rêves avaient commencé.
- Je crois que j'avais plus de seize ans quand elles ont commencé.
- Tout de suite avec la même violence ?
- Non. Elles étaient moins violentes avant.
- À cette période de ta vie, qu'est-ce que tu faisais ?
