Hors des frontières françaises, Roy réalise à quel point le monde dans lequel il vivait n'était qu'illusions et mensonges. Blessé et avec pour seul allié, Seth, il choisit de se lancer dans une guerre sans fin contre son père en rejoignant un groupe...
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Archibald et Katarina, qui se trouvaient être jumeaux, nous avaient emmené dans leur maison de fortune. Bâtie avec du bois et de petite taille, elle comprenait tout juste de quoi avoir une hygiène de vie respectable. Il n'y avait que deux pièces : la pièce principale composée d'aménagements en bois qui ressemblaient à une sorte de cuisine et d'une table simple et recouverte de viande séchée. La seconde pièce au fond devait être celle où ils dormaient.
En entrant dans cette maison qui n'en était pas vraiment une, je ne me sentis pas le moins du monde à l'abri. Seth aussi s'était crispé mais il continuait à me faire avancer et ne me lâcha pas alors que je ne faisais plus aucun effort pour lui faciliter la tâche. Je tenais à peine debout et j'étais frigorifié depuis que nous étions sortis de la rivière.
- On a un nécessaire de premier secours, si ça peut vous aider, dit Archibald en observant sans subtilité mes blessures.
Katarina lança un regard noir à son jumeau avant de s'enfermer dans la chambre.
- Ça pourrait servir, admit Seth, mais il faudrait aussi des couvertures et un feu pour stériliser les instruments.
- Il y a du bois dehors, à côté du porche, expliqua Archibald. Je vais vous chercher des couvertures.
Il avait l'air inoffensif comparé à sa soeur mais même les plus petites des proies avaient un arsenal d'armes à leur bras. Seth m'aida à m'asseoir en face de la cheminée, sur un tapis épais tricoté à la main et sûrement vieux de plusieurs années. Je voyais à son regard qu'il ne désirait pas le moins du monde me quitter des yeux ne serait-ce qu'un instant.
- Tu as toujours le J8 que je t'ai donné ? Murmura-t-il à mon encontre en jetant un oeil à Archibald qui venait d'ouvrir une grande armoire un peu bancale près de la cuisine.
J'hochai la tête, sentant la lame bien aiguisée entre mes doigts.
- Je reviens vite, ajouta-t-il avant de s'évanouir derrière la porte d'entrée.
Sur le chemin il porta sa main au H90 à sa ceinture, signe inconscient qu'il n'avait aucune confiance en nos hôtes. Une méfiance réciproque d'ailleurs.
Archibald revint avec des couvertures épaisses et poussiéreuses à l'odeur de renfermé qu'il posa à côté de moi. De plus près, je voyais les contours de sa carrure légère et osseuse, ses épaules carrés, sa mâchoire pointue et son visage anguleux presque identique à celui de sa soeur. Leurs cheveux blond pâle étaient exactement les mêmes, comme leurs yeux couleur océan. Leur ressemblance frappante me rappelait que je ne ressemblais pas autant à Isaac.
- Où sommes-nous ? Articulai-je difficilement malgré ma gorge sèche et la douleur qui menaçait de m'emporter à tout instant.
Mes doigts étaient figés sur le couteau que je cachais dans une poche de mon treillis. Il était proche de moi mais au vu de sa taille et sa carrure, je le surpassais en poids et force. Mais j'étais en position de faiblesse, sur un terrain que je ne maitrisai pas alors que lui était selon toute vraisemblance en pleine forme.
