Chapitre 6

24 2 0
                                    

Les cellules de la base belge me rappelait la base Grandson et les désagréables souvenirs qui  y étant liés

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Les cellules de la base belge me rappelait la base Grandson et les désagréables souvenirs qui y étant liés.

À dix-sept ans, j'avais passé quelques jours en isolement parce que j'avais grièvement blessé l'un de mes instructeurs. Il s'appelait Dominique. J'étais passé sous son commandement lors de ma deuxième année d'entrainement. Dominique était un fervent addict de l'ordre. Il vociférait des ordres à longueur de journée et nous n'avions qu'à lui obéir. À cheval sur les règles, il passait le plus clair de son temps à nous chercher des problèmes. Pour une broutille, on pouvait se manger un savon pendant une demi-heure, à la suite de quoi il nous infligeait la punition qu'il jugeait la plus correcte. Dominique était de ceux qui aimaient être craints et admirés. Deux sentiments qu'il ne m'avait jamais inspirés.

Comme la plupart des instructeurs, Dominique aimait s'en prendre à ses élèves, parfois un peu violemment. Il m'avait classé en liste noire dès le départ. Ma réputation me devançait, partout dans la base, on murmurait déjà mon nom. Quoi de plus horripilant qu'un gamin dont tout le monde parlait ? Dominique m'avait haï à la seconde où j'avais passé la porte du dortoir et il me l'avait bien fait comprendre. Avec brutalité et cruauté.

Mon instructeur avait commis une erreur cruciale. Il m'avait poussé trop loin dans mes retranchements. Un matin alors qu'il vérifiait l'état de nos couchettes, il avait décidé que la mienne n'était pas bien faite.

- C'est ce que vous appelez faire votre couchette de Lussigny ?

L'humidité du bâtiment faisait encore frissonner mes muscles endoloris. Même en plein hiver, le chauffage restait une option. J'aurais tranché la gorge de ce gros bulldog pour qu'il se décide à chauffer le dortoir. Les autres ne s'en plaignaient pas, mais moi j'en avais ma claque de me geler les miches toutes les nuits.

Dominique me fixait, de ses yeux de fouines. Son crâne dégarni le rendait plus vieux qu'il ne l'était déjà. De même, son visage était marqué par des rides profondes sous les yeux et au coin de sa bouche. La cinquantaine. Mes camarades trouvaient qu'il était encore bien conservé pour son âge et chacun d'eux pensait qu'il possédait la sainte parole. Ridicule. Ils étaient tous d'un ridicule effroyable. Lobotomisé par les dires des généraux, les slogans de propagande, et les règles instaurées pour le soi-disant « bon vivre général ». Mes fesses, oui.

- Parfaitement, rétorquai-je sans l'appeler par son nom comme le stipulaient les règles.

Un élève s'adressait toujours avec respect à son instructeur. J'avais désobéi à cette règle plus d'une fois. Et je recommencerai avec plaisir. Ils ne pourraient jamais me contrôler comme ils le souhaitaient, je le refusai. Adrien ne ferait pas de moi sa marionnette.

- Quelle insolence ! Cracha-t-il. Comment doit-on s'adresser à son instructeur ? Il me semble pourtant que vous avez lu et relu ce règlement, de Lussigny.

Empire - T2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant