ROY
Enfant, quand il m'arrivait de me blesser en jouant dans les arbres autour de la maison, je couvrais les dégâts du mieux que je pouvais et je me tenais plus droit pour cacher ma douleur aux yeux des gouvernantes, et de mon père. Cette technique m'avait permis d'échapper à nombre de sermons et le plus amusant était que je l'appliquai encore maintenant. Pour ne pas avoir à avouer quelque chose, il suffisait de le cacher convenablement aux autres. Je le faisais depuis que Neils occupait la pièce.
J'enfilai encore mes boots quand elle s'adossa au mur abimé en face de moi.
- Tu es certain de te sentir mieux ?
- Je vais très bien et je suis en pleine forme, assurai-je d'un ton ferme.
Je n'arrivai pas à m'en vouloir même si je la trompais aussi facilement. Il s'avérait finalement que j'étais expert lorsqu'il s'agissait de jouer la comédie. Derrière ce mensonge se cachait la fatigue grandissante qui me gagnait, mes muscles qui m'engourdissaient plus qu'hier et cette espèce de bruit blanc dans mon crâne qui ne s'éteignait pas. Avouer que j'allais mal serait reconnaitre que j'avais besoin d'aide et que notre mission à Paris pourrait échouer. Et je préférais mourir plutôt que de voir disparaitre cette opération entre mes doigts. Mon seul moteur maintenant, c'était la vengeance.
- Personne ne t'en voudrait si tu te reposais un jour de plus, insista Neils en croisant les bras.
Son agacement vibrait dans chaque recoin de la chambre et semblait me menacer silencieusement. Je ne savais pas ce que Neils voulait réellement en me tenant à l'écart un jour de plus, mais je ne comptais pas rester allongé dans ce lit une minute de plus. J'avais perdu assez de temps comme ça.
- J'ai l'air d'être malade, Neils ?
Les lacets de mes boots étaient fait mais j'attendis sagement la réponse de Neils, qui tardait à venir, plutôt que de me précipiter hors de cette chambre.
- Les vrais malades n'ont pas toujours l'air de l'être, rétorqua-t-elle lentement.
- Alors ta solution c'est de me maintenir dans cette pièce ? Tu sais que je déteste ne pas avoir la main sur tout ce qui se passe, soupirai-je en me levant pour lui faire face.
La lumière du soleil formait un halo autour de son visage et le baignait de cet air angélique qui la rendait énigmatique. Ainsi, elle me paraissait à des années lumières.
- Tu ne le remarquerais pas si tu étais sur le point de mourir parce que tu n'es pas capable de te reposer quand tu en as besoin, argua Neils d'un ton sec.
Je restai stoïque face à la douleur qui étreignait ma poitrine mais les formes de colère que je percevais dans sa voix, et ses yeux, allaient me mettre en colère à mon tour. Je détestai les réprimandes et je détestai qu'on m'oblige à faire quelque chose que je ne voulais pas faire.
VOUS LISEZ
Empire - T2 (Terminé)
Science FictionHors des frontières françaises, Roy réalise à quel point le monde dans lequel il vivait n'était qu'illusions et mensonges. Blessé et avec pour seul allié, Seth, il choisit de se lancer dans une guerre sans fin contre son père en rejoignant un groupe...