Chapitre 9

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 ROY

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 ROY

En dépit de mon boitement régulier, je permis à Seth de s'appuyer sur moi. Je le serrai contre moi avec une force sans pareille. Les cheveux blonds de Seth lui collaient à la figure et se mélangeaient devant ses yeux à cause de la sueur. Je ne savais pas si je devais l'en dégager ou non. Tout ce sang sur son t-shirt me faisait complètement paniquer.

- Elle va te détester pour de bon, ajouta Seth faiblement.

Neils nous suivait de près.

- Je me fiche de ce qu'elle peut penser de moi, lui dis-je. Nous n'aurions jamais dû tenir cette promesse, Seth.

Si Katarina et Archibald n'avaient pas fait partie de l'équation, il ne serait pas en train de se vider de son sang dans les couloirs d'une soi-disant organisation pacifique. Ma haine à l'encontre de tous ces occupants menaçait de me faire perdre les pédales. Si Seth perdait la vie, je ne répondais plus de rien.

- Ne fais rien de stupide. Les choses sont comme elles sont.

- Je préférerai que tu t'énerves.

- Tu le fais assez bien pour nous deux, Roy.

Notre escapade dans les couloirs fit grand bruit, tout le monde s'arrêtait pour nous laisser passer et nous lancer des coups d'oeil curieux, si ce n'étaient haineux.

Quand on atteignit l'infirmerie, j'y entrai avant même d'avoir frappé et m'empressai de faire asseoir Seth dans un lit alors que Philipe accourait vers nous.

- Bon Dieu ! S'exclama-t-il en observant le sang s'écouler de la plaie. Que s'est-il passé ?

Seth grinçait de douleur sur le lit, et mon impuissance en ce moment me donnait envie de faire un carnage.

- Blessure à l'arme blanche, lui répondis-je sans lâcher la main tremblante de Seth qui s'agrippait à la mienne. La lame devait être émoustillée et non stérilisée.

Autant dire que Seth risquait une grave infection. Philipe s'affaira immédiatement auprès de son patient.

- Retirez-lui ses vêtements, et allongez-le sur le lit.

Le teint de Seth perdait de plus en plus en couleur.

- Je t'interdis de t'évanouir, le prévins-je, engloutie tout entier par la terreur de le perdre.

J'avais vécu ce moment trop de fois. Il échappait toujours à la mort, mais il y aurait une fois de trop. Je ne pensais pas pouvoir y survivre. Je retirai son maillot de corps et sa chemise, trempée de sang frais, avec la plus grande délicatesse. Le grand de sa peau était recouvert d'un mélange de sueur, de sang, et de chair de poule. La plaie me retourna le coeur.

- J'ai du mal à...à...à respirer.

- Je pense que tu as des côtes cassées, et... mais merde Seth ! M'exclamai-je, submergé par la situation. Pourquoi tu ne t'es pas défendu ?

Mes yeux parcouraient son torse abimé avec consternation et colère.

- Qu'aurait fait Iris si j'avais tué l'un des siens, à ton avis ? Marmonna Seth en grimaçant de douleur, la voix sifflante.

Sa poitrine se soulevait de façon irrégulière, il était courbé par la souffrance. Sa masse de cheveux blonds retombaient devant ses yeux.

- On aurait trouvé une solution, le contrai-je, affligé par ce que je voyais. On aurait...

Seth releva la tête, le vert de ses yeux s'éclaircissait à l'éclairage, qui rendait aussi ses taches de rousseur plus sombres sur le blanc cireux de sa peau.

- Non, Roy. On ne peut pas fuir éternellement et espérer s'en sortir, souffla-t-il doucement.

Je me retins de ne pas ajouter quelque chose en me mordant la langue. À la place, je l'aidai à s'allonger sur le lit métallique. L'opération fut douloureuse et arracha une plainte d'animal sauvage à Seth. J'en tressailli d'angoisse.

- Il va s'en sortir ? Demanda Denis au médecin qui préparait ses instruments à notre opposé.

Philipe continua sa préparation sans relever les yeux.

- Je crois. Qui est ce jeune homme d'ailleurs ?

- Un prisonnier fait par Iris dans la matinée. Il accompagnait Roy de Lussigny, expliqua Denis qui jouait avec une sorte de porte clé.

- Iris devrait penser à revoir sa manière de protéger ses prisonniers, fit remarquer Philipe d'un ton agacé en lançant un regard à son patient.

D'une main incertaine, je dégageai le visage de Seth, tirant un peu vers l'arrière ses mèches blondes qui lui couvraient le front et gênaient sa vision.

J'aime un peu trop son visage d'imbécile.

T'es mignon quand tu t'inquiètes, tenta de plaisanter Seth dans un soupire.

C'était bien son genre, Seth serait capable de plaisanter sur son lit de mort mais ce trait d'humour ne me fit pas rire. Au contraire, mon estomac se contracta d'angoisse.

- Je vais devoir vous demander de sortir, dit Philipe en revenant avec tous ses instruments.

Seth déglutit difficilement, je n'avais aucune envie de le laisser seul.

- Je ne peux pas...

- Non, m'interrompit immédiatement Philipe. J'ai besoin d'être seul avec lui, et vous ne me serez d'aucune utilité. Dehors, tout le monde !

- Je reviens dès que possible, promis-je en lâchant ses doigts.

Avec précaution, je sentis Neils attraper mon poignet pour m'éloigner. J'aurais pu rester planté là des heures si elle ne l'avait pas fait. 

Empire - T2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant