Chapitre 1

17 2 0
                                    

Par dessus le béton, nous entendions nettement les ordres hurlés et les soldats qui s'entassaient autour de la porte métallique

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Par dessus le béton, nous entendions nettement les ordres hurlés et les soldats qui s'entassaient autour de la porte métallique. Dès qu'elle serait ouverte, ils nous poursuivraient jusqu'à nous capturer. Restait à savoir si mon père me voulait toujours vivant ou non.

Face à nous il y avait la forêt, à notre gauche l'océan et à droite des champs.

- On doit se dépêcher, me pressa Seth.

Il passa mon bras au dessus de ses épaules et désigna d'un oeil l'étendue verte face à nous.

- Là-dedans, nous aurons plus de facilité à nous cacher. Il faut que tu tiennes le coup encore un peu si on veut rester en vie jusqu'à la fin de cette journée.

Son sérieux d'aplomb était aussi surprenant que terrifiant. Seth et moi étions dans une mauvaise position. Si j'étais heureux d'être hors de France, nous pouvions à tout moment y être rapatrié par l'armée si elle nous mettait la main dessus. Blessé comme je l'étais à la cuisse, je ne tiendrai pas très longtemps.

- Je perds trop de sang Seth, soufflai-je difficilement alors qu'on avançait lentement vers la forêt.

D'un geste vif, il enleva son maillot de corps pour l'arracher en deux et faire un garrot au-dessus de la blessure. Ça ralentirait la perte de sang mais ne freinerait pas la douleur et ne m'empêcherait pas de perdre ma jambe si on ne faisait pas rapidement quelque chose. Dans une situation aussi précaire, j'avais besoin d'un chirurgien et d'un bloc opératoire.

- Je ne voudrais pas t'inquiéter, dit Seth en reprenant notre ascension vers la forêt, mais c'est moche à voir. La balle est ressortie, tu pisses le sang et si j'ai de bons souvenirs de mes cours de sciences, ton artère fémorale a été touchée.

Pour le tact, on repasserait. Sans soins, je ne pourrais peut-être plus marcher demain matin, pas l'idéal quand je venais enfin de retrouver ma liberté.

- Tu as dit que la balle était ressortie ? Demandai-je en grinçant des dents à chaque mot.

- Exact.

- Les enfoirés, grognai-je. Ils nous ont tiré dessus avec des mitraillettes J56, les pires merdes qui soient. C'est la nouvelle invention de père, il en est très fier.

Le blondinet explosa d'un rire non contenu.

- Il peut en être fier vu que tu es maintenant bon à mettre dans un cercueil.

Je lui coulai un regard mauvais. Si j'avais été en forme, il se serait pris une droite mémorable. Malheureusement, je n'étais pas en position de force et vu la douleur qui me consumait, j'étais bien incapable de me battre.

- Si je m'en sors, c'est toi que je vais mettre dans un cercueil. Et si on accélère pas un peu, les connards derrière nous rattraperons avant qu'on atteigne les arbres.

Mon camarade accéléra instantanément la cadence non sans se retenir de répliquer d'un ton amusé :

- J'y peux rien si tu te traines comme une limace.

Empire - T2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant