Hors des frontières françaises, Roy réalise à quel point le monde dans lequel il vivait n'était qu'illusions et mensonges. Blessé et avec pour seul allié, Seth, il choisit de se lancer dans une guerre sans fin contre son père en rejoignant un groupe...
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ROY
Une petite demi-heure avant minuit, notre mince équipe se réunit dans l'entrée du château surveillée à cette heure par deux gardes plutôt bien dissimulés. Nous partions avec un fourgon et deux voitures tout-terrain. Chacun d'entre nous portait la tenue des Insurgés qui n'était malheureusement pas aussi protectrice que les combinaisons que je portais à l'Opale. Le tissu plus épais ne nous protégerait pas autant des balles, je doutais aussi du gilet par balle mais nous n'avions pas vraiment le choix. Nos armes n'étaient pas aussi performantes même si j'avais toujours les J8 que Seth avait récupéré sur les cadavres des soldats après la course poursuite dans les bois.
Denis, Seth et Zack vérifiaient que nous avions bien tout notre matériel et finissaient de s'équiper tout en bavardant. Ils semblaient plutôt en forme, autant que Wolf et Aza qui discutaient un peu à l'écart de notre groupe. Je n'avais pas pu partir sans un café pour me réveiller un peu, la nuit avait été courte et sans ce précieux élixir je serai inapte sur le terrain. Neils avait eu la même idée que moi, elle finissait encore de siroter le sien, assise sur le capot d'un des véhicules tout-terrain. Je m'approchai d'elle à pas de loup dans l'obscurité compacte de cette dernière soirée d'octobre.
- Bien dormi ?
Elle releva ses yeux d'un vert atrocement sombre vers moi. Dans le noir, je ne m'étais pas gêné pour la détailler du regard. Les treillis la rendaient toujours aussi différentes de la Neils qu'elle était à l'Opale, autant que toutes les armes attachées à sa ceinture. J'aimai beaucoup la partie effrontée de sa personnalité.
- J'ai connu mieux. Tout est prêt pour qu'on puisse partir ?
- Presque. Les dernières vérifications sont en cours.
Opinant de la tête, elle descendit de la voiture pour aller jeter son gobelet.
- Et toi, tu n'es pas anxieux ?
Avant une mission, j'étais toujours plus excité que stressé et ce même quand je savais qu'elle ferait partie de l'équation.
- Jamais. Mais j'en conclus que tu l'es.
- Je n'ai pas dit ça, me contredit-elle.
- Tu ne me l'aurais pas demandé si tu ne l'étais pas toi-même.
J'aurais pu la rassurer, lui assurer que tout se passerait bien mais je n'aimai pas les mensonges. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver sur le terrain.
- Admettons que je le sois, qu'est-ce que ça change ?
- Rien. Mais tu n'es pas obligée de me le cacher à moi, répondis-je doucement.
Je pouvais voir dans son regard qu'elle était déçue, qu'elle attendait une autre réponse que celle-ci.
- J'ai peur que nous tombions dans un piège ou que tu aies oublié des facteurs non négligeables, avoua-t-elle d'une voix presque colérique. Cette peur n'y changera rien donc il est inutile que je m'évertue à l'exprimer.
