Chap 2 - Mission

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T/p : Comment ça ?
Qu'est-ce qu'il y a de si important ?

Je redoutais sa réponse.

Mon patron est quelqu'un de très strict et même égoïste.
Un connard en tout point.

Il a déjà viré des centaines de personnes sans la moindre culpabilité d'avoir mis des gens à la rue sans argent et démunis de biens.

J'ai même déjà entendu qu'il achetait des femmes pour ensuite les violer.

Patron : Je vais te le dire directement.

T/p : Je n'en attends pas plus.

Patron : Je veux que tu soutires des informations.

Bah oui c'est ça, je suis un espion maintenant ?

Patron : Pas n'importe lesquelles.
Je veux que ce soit sur le bataillon d'exploration.

Je manquai de m'éttoufer avec ma propre salive.

T/p : Pardon ? Vous vous foutez de moi ?!

Il me lança un regard menaçant.
Je sus directement que je devais faire attention à ma manière de parler.
D'autant plus qu'il est mon supérieur.

T/p : Monsieur, sauf votre respect, je ne me vois absolument pas effectuer cette tâche.
La bataillon d'exploration est bien trop dangereux.
Leur soutirer des informations telles qu'elles soient serait du suicide.

J'avais peur.
Comment pouvait-on infliger cette horreur à une personne ?

C'est parce qu'il n'a rien à perdre en me faisant ça ?

Tout le monde ici rêve de pouvoir avoir la chance de faire un reportage ou quelque chose du genre, mais sur le bataillon d'exploration ?
C'est se jeter directement dans la gueule du loup.

T/p : Que voulez-vous dire par «soutirer des informations» ? demandais-je, énervée

Patron : Trouve quelque chose que personne ne sait. Que tout le monde ignore.
Quelque chose qui fera scandale, qui choquera et qui sera humiliant.

Je lui lançai un regard méprisant.

T/p : C'est hors de question.

Je m'appretai à faire demi tour mais ce dernier attrapa mon bras de force.

Patron : Tu n'as pas le choix T/p.

Mon corps fut parcouru d'un court frisson.

T/p : Lâchez-moi ! Vous me faites mal !

Patron : Car tu crois que j'en ai quelque chose à foutre ?
Je pourrais le casser, personne ne dirait que c'est moi, alors écoute-moi bien.
Tu vas nous trouver une putain d'information sur eux bien croustillante et nous la dire.

T/p : Je peux refuser. Et c'est bien ce que je compte faire ! Je ne veux pas les avoir sur le dos, c'est impensable.

Il s'apprêta à lever la main sur moi.

Je fermai les yeux mais rien ne se passa.

J'ouvris les yeux délicatement et vu Mélia tenir fermement le poignet de notre patron.

Je la regardai, choquée.

Mélia : Ne vous a-t-on jamais appris à ne pas frapper une femme, Monsieur ?

Elle le regardait droit dans les yeux.
Sans aucune crainte y paraître.

Il rigola.

Patron : Très bien.

Il dégagea son bras de l'emprise de Mélia et posa son regard sur le mien.

Ce regard sadique.

Patron : Tu feras ce travail, T/p.
Dois-je vraiment te rappeler l'état de ta mère ?

En entendant ces mots, je ne bougeai plus.
Des gouttes de sueur venaient faire leur apparition.

T/p : J-je-

Patron : Il te faut de l'argent n'est-ce pas ? Elle est mourante si je ne me trompe pas.

Merde

Patron : Comptes-tu vraiment refuser cette offre ? La somme que tu recevrais serait assez grosse pour peut-être la guérir..

Je pouvais le voir sourire en prononçant ces mots.

T/p : J'ACCEPTE.

J'avais dit ça sous le coup de la pression.
Mais je n'arrivais plus à prononcer un seul mot.
J'étais comme paralysée, horrifiée de ce qu'il venait de se passer.

Il passa à côté de moi pour descendre les escaliers.
Son odeur d'alcool et de cigarette me dégoûtaient.

Mélia posa sa main chaude et chaleureuse sur mon épaule et s'en alla.

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Je n'avais plus travaillé de la journée.

J'avais passé ma journée à regarder par la fenêtre la pluie tomber.

Peut-être est-ce toute la tristesse de ces âmes perdues qui se déversaient par le ciel.

Mon dieu, je pense que je délirais.

Toutes ces frustrations en une seule après-midi m'avaient claquées je crois.
En soi, je voulais seulement rentrer chez moi et m'affaler dans le canapé avec un bon thé chaud entre les mains.

Il était enfin 16h00, la journée était finie.

Je pris mes affaires et descendis les escaliers mais en arrivant au rez-de-chaussée, beaucoup de gens commencèrent à me dévisager.

Était-ce de la pitié ?

Je n'en veux pas.

J'avancai en regardant droit devant moi, sans détourner mon regard ne serait-ce qu'une seule fois.

Les messes basses commencèrent.

J'avais envie de leur dire d'arrêter.

J'étais déjà dans une fichue situation et maintenant il fallait qu'on parle dans mon dos pour en rajouter une couche ?

Je soupirai.

J'étais enfin sur le chemin du retour, sans personne qui risquerait de me déranger.

Je fis juste un petit détour pour me diriger vers un magasin de thés.

Il ne m'en restait plus. J'avais bu le dernier qu'il me restait aujourd'hui à midi.
C'était une mauvaise journée en tout point.

J'entrai dans le petit magasin.
Une personne était déjà devant moi, en train de choisir ses thés mais je n'y fis pas attention.

Pourtant, quand il eut fini de payer et qu'il se dirigea vers la sortie, nos regards se croisèrent, à peine une micro seconde.

Mon coeur rata un battement et mon corps fut parcouru d'un léger frisson.

J'avancais vers la caisse, toujours un peu déconcentrée par ce qu'il venait de se passer.

La charmante caissière habituelle me dit que c'était un client régulier mais qu'il avait toujours cet air froid.
Pourtant, continua-t-elle, je suis certaine qu'il a un bon fond, dit elle en souriant légèrement.

Je repensais.

Il avait des yeux bleus dissimulés par des nuages teintés d'une couleur ferreuse.

C'était tellement beau.

Mais si effrayant à la fois.




[Livai x Reader] ConséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant