Chap 35 - Encore

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Marco le dévisagea légèrement, ne comprenant pas pourquoi le Caporal lui avait parlé aussi froidement.
Il haussa discrètement les épaules et se prépara.

Je vis le visage de Livaï s'irriter.

Sans qu'on le remarque, je lui fis un petit coup de coude comme pour lui demander de se calmer.

Livaï : Tch.

Il partit sans rien dire pour se mettre à la place pour mieux voir les mouvements du garçon aux tâches de rousseur.

Marco voltigea dans les airs et coupa les nuques comme demandé.
Il maîtrisait bien l'équipement et était généralement doué dans toutes les fonctions. Il méritait largement sa place car en plus d'être fort, il avait un bon esprit de leader et une bonne analyse. De plus, son sang-froid au combat était remarquable, sans oublier sa bonté toujours appréciée.

Il a beaucoup de qualités, c'est assez rare de voir une personne aussi polyvalente.

Livaï ne trouva pas grand chose à dire, étant donné que son niveau était bon. Il réussit tout de même à le critiquer sur sa vitesse.

Lorsque tout le monde était passé, nous eûmes une pause pour boire de l'eau fraiche mais je n'avais absolument pas pensé à prendre ma propre bouteille vu que je ne connaissais rien de comment ils fonctionnaient.

J'avais soif, certes, mais je devais m'y faire je suppose.

Marco : T/p, tu n'as pas pris d'eau ?

T/p : Non, je me sens vraiment bête. C'était logique pourtant...

Marco : Pas vraiment. Tu n'étais pas sûre de venir donc c'est compréhensible.

T/p : Mh. Peut-être, oui.

Il me tendit sa bouteille.

Marco : Tiens.

T/p : Tu n'es pas obligé.  Enfin, c'est ton eau.

Marco : Je ne pense pas que cela me tuera si tu prends quelques gorgées. Puis je n'ai pas envie de devoir porter ton corps déshydraté sur mes épaules, dit-il en souriant gentillement.

Je gloussai et acceptai sa bouteille. J'avalai de bonnes gorgées d'eau. Je regardais simplement autour de moi pendant que je buvais et finis par croiser le regard de Livaï.

Je toussai et avalai le liquide de travers.

Marco : Woh, t/p ! Ca va ?

Je pris quelques temps avant de reprendre une respiration correcte, étouffée par l'eau qui était entrée dans mes poumons.

T/p : J'ai failli mourir d'une mort littéralement lamentable, mais à part ça, tout va bien.

Livaï : Rangez vos affaires et dépêchez-vous. On rentre au QG.

Tous se préparèrent et moi de même.

Nous étions sur le chemin du retour et je m'étais mise tout derrière, profitant d'un moment seul pour penser paisiblement à Mélia qui n'était plus de ce monde. Très vite, je devins sensible car maintenant, je n'aurai plus jamais l'occasion de lui parler.

Je regrette de ne pas lui avoir dit plutôt qu'elle comptait beaucoup pour moi, cette fille était formidable.

Le Caporal me sépara de mes pensées.

Livaï : Oi. Tu penses à quoi ? 

T/p : Mélia. Elle me manque.

Il ne répondit rien.

T/p : Désolée, je dois vraiment être ennuyante à me plaindre. Je vais essayer de moins-

Livaï : Non. Tu peux me parler de ça. Je comprends ce que tu ressens.

T/p : Vous...avez aussi perdu beaucoup d'êtres chers à vos yeux ?

Son visage était impassible mais ses yeux reflétaient tout le contraire.

Livaï : Bien plus que ce que tu ne le penses.

Cette facette de Livaï me rendit triste. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Son comportement froid et distant envers les gens s'expliquait maintenant.

S'autoriser à aimer quelqu'un, c'est prendre le risque de le perdre.

Dans un calme le plus total, j'entrelaçai nos doigts. J'avais besoin de sentir son contact contre moi. Sa poigne était chaude et rassurante.

Je me sens vraiment en sécurité quand il est près de moi.

T/p : Je suis désolée, chuchotais-je d'une voix cassée.

Il ne répondit rien mais d'un geste doux, il caressa le dos de ma main à l'aide de son pouce.

Nous arrivâmes au QG et la fin de journée pointait le bout de son nez.
Erwin vint vers moi et me demanda de me préparer rapidement pour les funérailles de ma défunte amie.

J'allai me laver puis ensuite me changer, m'habillai d'une robe noire et fis une queue haute.

Une petite boule dans ma gorge s'était formée.
Quelqu'un frappa à la porte.

T/p : Entrez.

Erwin : Tu es prête ? Nous y allons.

T/p : Qui d'autre vient avec nous ?

Erwin : Livaï vu que nous sommes tous les deux sous ta responsabilité.

T/p : D'accord, allons-y.

Nous passâmes par le bureau du Caporal pour lui demander s'il comptait toujours venir avec nous.
Ce dernier souffla mais acquiesca.
Doucement, nous nous faufilâmes dans les rues sombres et peu éclairées de la ville.
Seulement la lumière du coucher du soleil éclairait les terres.

Nous marchions dans le calme depuis plusieurs minutes en nous dirigeant vers le cimetière.

Rapidement, nous arrivâmes dedans et un frisson me parcourut le corps, certainement dû à la mauvaise atmosphère qui régnait.

J'arrivai à facilement trouver la pierre tombale de Mélia qui était là, parmi plein d'autres.
Un grand regard vide m'envahissait mais cela n'empêcha pas les larmes de couler le long de mes joues.

Erwin : Nous te laissons, t/p. Prends ton temps.

Livaï passa sa main dans mon dos et ils partirent plus loin hors de mon champ de vision.

Je m'agenouillai devant sa tombe et sortis quelques mots de ma bouche en posant des jonquilles.
Sa couleur préférée a toujours été le jaune, cette couleur vive qui lui ressemblait temps.

Je priai pendant un petit temps en regardant son nom joliment gravé sur cette pierre.

Plusieurs minutes étaient passées et je commençais à entendre des pas derrière moi.

Je me retournai, les yeux aux sols, ne voulant pas que mes supérieurs me voient pleurer.

T/p : Désolée d'avoir pris du temps.

On me répondit en disant que ce n'était pas grave.

Je pris malheureusement deux secondes à me rendre compte qu'aucune des voix de Livaï ou Erwin ne ressemblait à celle que je venais d'entendre.
Deux secondes qui furent de trop.

Je le relevai la tête et une peur et une incompréhension m'envahirent en voyant le visage de mon patron.

Patron : Prenez-la.

Je n'eus pas le temps de réagir.
Seul le prénom de mon amant réussit à sortir de ma bouche.

Les hommes engagés par mon ancien chef posèrent une sorte d'essui sur mon nez et ma bouche.
Une grande fatigue me vint et à mon plus grand malheur, je m'endormis.

[Livai x Reader] ConséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant