Chapitre 4 : " tu m'as fais peur "

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Je me sens lourd et j'ai froid. Je me sens très fatigué aussi.

C'est bizarre, je ne sais pas comment l'expliquer.

Je suis dans le noir. De plus, je n'arrive pas à bouger.

J'entends vaguement des voix au loin. Cependant, je n'arrive pas du tout à déchiffrer ce qui se dit.

Je suis comme secoué dans tous les sens.

Je commence à avoir l'impression de manquer d'air, c'est assez désagréable.

Une sirène me vrille les tympans même si je ne l'entends que peu.

J'arrive à ouvrir la bouche et tente de remplir mes poumons. Cependant, je n'ai pas vraiment l'impression que c'est efficace.

Quelque chose le tire la paupière pour finalement m'éblouir. Derrière la source de lumière je vois une tâche sombre de la forme d'un humain. Enfin, je crois. C'est tellement flou.

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J'ai comme l'impression de sortir d'un grand bain froid. Mon corps est ankylosé, j'ai des fourmis dans mon corps et surtout dans mon ventre. Aux pieds et aux mains, j'ai très froid.

J'ouvre les yeux pour les refermer. Trop de lumière pour mes rétines.

J'essaye de parler mais je n'y arrive pas. Quelque chose est dans ma gorge et me gêne.

Je rouvre doucement les yeux est observé autour de moi. C'est blanc.

Suis-je mort ?
Non ce n'est pas possible, sinon. Sinon quoi ? Je ne suis jamais mort pour le moment, donc je ne peux pas comparer mon ressenti avec celui d'une âme prisonnière d'un cadavre. Je suis bête moi.

En tout cas, pour penser ça c'est sûr je peux le faire. Mais dans la mort, peut-on penser ?

Au bout de ce qui me semble être un triées long moment, j'entends bruit autre que le bip incessant.

Je rouvre les yeux et cherche la source du bruit du regard.
Il y a bien quelqu'un.

? : bonjour Kodama, à ce que je vois tu es enfin réveillé. Tu as bien dormi dis donc.

Moi dormi ? Je ne pense pas... J'ai plus l'impression d'avoir plus été drogué qu'autre chose.

J'essaye de parler mais rien ne sort. Il y a juste mes lèvres qui bougent. Enfin. Je crois...

? : est-ce que tu arrives à bouger la tête ou les doigts ?

Pourquoi me demandait il ça ? S'il m'enlevait ce qui le gène je pourrai parler facilement.

? : tu es encore engourdi à cause de l'anesthésie, ce n'est rien ça va passer.

L'homme m'expliqua patiemment qu'il était médecin et qu'il s'occupait de moi depuis mon arrivé il y a 5 jours. Je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé pour que je finisse à l'hôpital. Néo, le docteur, m'a expliqué que j'étais intubé parce que je n'avais pas assez de force pour respirer seul. Vue que je m'étais réveillé, ils n'allaient pas tarder à me retirer le tube. Mais aussi que j'avais été gravement blessé à l'abdomen et que j'avais eu une commotion cérébrale, ce qui expliquait mon amnésie. Au passage, j'avais eu beaucoup de chance apparemment, puisque l'artère passant dans mon foie avait été épargné de peu. Cependant, ce n'était pas le cas de mon pancréas et de mes intestins qui avaient énormément souffert.
Je n'avais compris qu'à demi-mots ses paroles. J'étais de nouveau très fatigué. Aussi, je comprenais de moins en moins les mots qui m'étaient adressées pour finalement le plus entendre de nouveau. Je repartais dans le pays des songes bercé dans les bras de Morphée.

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Des éclats de voix suivi d'un claquement de porte me tire de mon sommeil.

J'ouvre les yeux, au bout de quelques secondes je vois ma porte de chambre s'ouvrir pour laisser passer tonton. Le masque que je porte sur le visage m'empêche de bien le voir. Cependant je suis sûr qu'il me regarde comme on regarde un revenant.

Je lève doucement ma main vers lui et lui sourit.

Pour toute réponse, il se précipite vers moi et me tien ma main. La sienne est chaude et réconfortante. La mienne froide, pâle et terrifiante.
Son visage est dénué de toute émotion. Il est, tout du moins il me semble, en état de choc.

Moi avec une voix roque : désolé... Je...

Tonton : tu n'as pas à t'excuser, tout est de ma faute, Kodama. Je n'aurai pas dû te laisser seul. Je suis sensé m'occuper de toi et tu finis ici. Je m'en veux terriblement...

Moi le coupant : stop... Écoute...

J'essaie de choisir mes mots. Mes idées sont légèrement floues c'est assez gênant. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'elles n'ont jamais vraiment été claires.

Moi : rien n'est... de ta faute... Tu as déjà... fais beaucoup. Pour moi... Quand tu sors, je dois rester...seul... Et ce n'est pas pour une fois... Tonton...

Au milieu de ma courte tirade, j'ai commencé à avoir mal au ventre.
Je fais une grimace légère.

Tonton : qu'est-ce que tu as ? Tu as mal ? Tu veux que j'aille chercher quelqu'un ?

Moi : ça va. A.... aller.

Je sers doucement la main de tonton en fermant les yeux esquissant un léger sourire.
Au bout de quelques secondes, je sens sa main trembler doucement.
J'ouvre les yeux.
Tonton Chizome a la tête basse. Je ne l'ai jamais vue comme ça. Je crois qu'il craque... C'est bizarre, lui l'homme qui purge cette société malsaine et pleine de vices en tout genre, l'homme sensible mais dur comme un roc avec un cœur en or, pleure...

Je n'ai qu'une envie le prendre dans mes bras. Le problème est que je n'en ai pas la force. A vrai dire, même celle de lever juste ma tête je ne l'ai pas.

Je sers sa main de toute les forces que j'arrive à concentrer, il lève un instant ses yeux si dur vers moi.

Moi : arrête de t'en vouloir, c'est... Pas ta faute... Je sortirai vite promis...

950 mots

[MHA] Kesshôdan Kodama, Neveu De Stain- TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant