Black Blood

66. On a pas le choix Harley 🧟‍♀️

C'est une douleur atroce qui me vrille le crâne qui provoque mon réveil. Je me redresse en hurlant autant de douleur que de peur. Je suis complètement désorienté. Je ne sais pas où je suis et mes yeux qui parcourent la pièce ne rencontre que du blanc. Tout semble aseptisé autour de moi sauf lui. Je le vois tout à coup fendre ma vision et ses grandes mains encerclent mes épaules. Sa voix rassurante tente de me calmer mais ma respiration est sifflante et précipité.

-Harley calme toi... tout vas bien...

-Abraham... Comment...

-Chut ma belle tout vas bien.

Doucement, calmement il me force à respirer correctement en me calquant sur sa propre respiration. Doucement je prends conscience de mon environnement. Nous sommes dans une chambre d'hôpital ou en tout cas ça y ressemble. Quand enfin je suis calme l'ancien militaire commence à m'expliquer.

-Nous sommes en vie. Rien de ce que nous avons vécu n'était vrais... Nous étions en simulation gouvernementale visant à tester l'espèce humaine face à une apocalypse.

Je secoue la tête refusant d'y croire, impossible que j'ai pu participer à ça de mon plein grès et surtout sans en avoir aucun souvenir. Pourtant mes souvenirs sont flous... Je me souviens bien être entrer dans une base et m'être endormis sans raison mais c'est comme si c'était une autre Harley.

-Daryl...

-Il est réel il fait partis des civils sélectionné.

J'arrache la perfusion de mon bras que je viens à peine de remarquer et je tente de me lever mais mes jambes sont comme endormis et sans Abraham je serais tombé face contre terre.

-Tu ne peux le voir... Il est encore en vie dans la simulation...

Mes yeux s'écarquillent quand je comprends le sens de ses mots mais la porte de la chambre s'ouvre sur un homme en blouse blanche suivit d'un colonel. Je me crispe et regarde Abraham qui reste totalement calme. Il a dû vivre cela lui aussi...

-Bonjour Sergent Grimes comment vous sentez vous ?

En une seconde j'explose. Ma colère prend le dessus.

-Comme une personne qui a été manipulé ! Jamais je n'aurais accepté un truc pareil !

-Non il est vrai que nous ne vous avons pas demandé votre avis Sergent. A aucun d'entre vous d'ailleurs mais c'était pour le biens de l'humanité.

-Le bien de l'humanité !? Ne me faites pas rire ! Je doute que vous nous relâchez dans la nature avec la liberté d'en parler !

Abraham passe ses bras autour de moi et me ceinture au lit pour être sûr que je ne saute pas sur le haut gradé militaire.

-En effet comme les autres participants ayant repris conscience vous allez signez une charte de confidentialité.

-Je refuse de...

-Le sergent Ford l'a signé.

J'écarquille les yeux vers Abraham qui hoche la tête.

-On a pas le choix Harley. C'est ça ou Guantánamo et ils le feront crois moi... Certains s'y trouvent déjà à cause de leurs sauvagerie pendant la simulation.

-Le gouverneur... Hugo... Shane...

-Entre autres Sergent Grimes et croyez bien que si vous ne les rejoignez pas c'est seulement grâce à l'extrême courage dont vous avez fait preuve pour protéger les autres.

Je cherche un échappatoire autour de moi mais il n'y a rien. Des barreaux obstrues la seule fenêtre. Le médecins et le commandant sont devant la porte. Et de toute façon Abraham me tient bien trop serrer contre lui pour que j'arrive à me défaire dans un tel état de fatigue. Tout mon corps semblent accusé le coup et je finis par soupirer.

-Très bien...

-Parfais je vous ferez parvenir le contrat dans l'heure.

Il sort accompagné de l'homme en blanc et une fois seul je me laisse aller complètement dans les bras d'Abraham.

-Combien de temps...

Il comprend très bien le sens de ma question.

-Apparemment pas plus d'un an. Le temps en simulation est plus rapide.

-Combien de temps encore ?

-Temps qu'il reste une personne en vie dans la simulation elle continue.

-Est ce que l'on peut les voir ?

-Oui mais on ne peut pas les toucher...

Je me laisse aller à pleurer contre son torse et il ressert sa prise sur moi avec autant de tendresse qu'il le peut. Je me rend compte que je ne vais pas revoir Daryl avant un très long moment. Je me redresse et essuie mon nez et mes joues avant de chevroter.

-Je veux le voir...

-Suis moi.

Abraham se lève et me jette un pantalon de jogging qui était posé sur une petite table.

-Enfile ça tu vas pas te balader avec les fesses à l'air.

Je me rend compte que je suis en chemise d'hôpital ouverte sur l'arrière de mon corps. Je me dépêche donc d'enfiler le pantalon et je saisis la main qu'Abraham me tend. Mais alors que je sors de la chambre je me retrouve face à un miroir. Il couvre tout le mur sur la longueur et la vision qu'il me renvoie me cloue sur place. Mes cheveux arrivent à mes épaules et son brillant, mon corps et musclé et non plus maigre. Ce reflet n'a rien à voir avec celui que m'a renvoyé le dernier miroir que j'ai vu dans la maison d'Herschel. Je passe une main dans mes cheveux et Abraham resserre sa prise sur mon autre main.

-Tout ce que nous avons vécu était faux Harley...

Je le regarde à travers le miroir et ses mots m'arrache le cœur. Mes sentiments envers Daryl sont donc faux eux aussi ? Suivant le fil de ma pensée à travers mes yeux mon ami se rapproche.

-Ce que nous avons vécu est faux mais ce que nous avons ressenti les uns pour les autres est bien réel. Maintenant viens... Nous n'avons que peu de temps. Je doute qu'ils nous garde ici longtemps après notre réveil.

Je hoche la tête et laisse l'homme me trainer dans les couloirs. Les personnes que nous croisons nous toise et semble prêt à nous disséquer. Quand enfin Abraham s'arrête devant une vitre je me retrouve face à une centaine de corps endormi. Tous sont couché sur des tables blanches et relié à des moniteurs. Des médecins se baladent entre les corps et certains sont en train de les faire bouger. Sûrement pour que les muscles ne soient pas atrophiés. Mes yeux trouvent des visages inconnu mais aussi d'autres que je connais. Comme Tim et Beth, Alec et Carmen, Rick ou encore Carl. Mais celui que je cherche je ne le trouve pas immédiatement. Seulement quand mes yeux tombent sur lui les larmes remplissent à nouveau mes yeux. Il est comme lorsque je l'ai vu la première fois, le visage rasé, des cheveux courts et un corps épargné par la faim... Ma main se pose d'elle-même sur la vitre et je murmure.

-Daryl...

-Je suis désolée Harley mais on nous interdit de les toucher. Ils craignent sûrement qu'on tente de les réveiller.

Je hoche la tête les larmes dévalant mes joues. Je suis incapable d'assimiler vraiment tout ce qui est arrivé. Et en vérité ce que nous avons vécu n'était qu'un énorme mensonge...