67. Bonjour Sophia 🧟‍♀️

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Trois jours après nous avons été mis dehors sans vraiment savoir où nous pourrions aller... J'ai donc proposé à Abraham de nous tenir à ce que nous avions prévu pendant la simulation. Aller vivre dans le ranch de ma tante. C'est un endroit éloigné de tout ou nous pourrons reprendre contact avec la réalité à notre rythme.

-Attendez !

Nous nous tournons vers l'entrée du bâtiment militaire. Un médecin en sors en courant une feuille à la main. Essoufflé il me tend le document.

-Voici les positions des personnes mortes en simulation. Je pense que deux vont vous intéresser. Votre chien Jafa ainsi que la fille de Carole. Sophia.

Immédiatement mes yeux tombent sur les mots inscrit sur la page. Jafa est dans un chenil de la ville et Sophia dans un orphelinat. Je n'ai pas besoin de questionner l'homme sur Nessie. Ils m'ont appris qu'elle n'était pas réelle. Une simple invention de la simulation. Néanmoins savoir que je vais revoir Jafa apaise ma douleur. Abraham pose une main sur mon épaule et remercie l'homme. Puis il me pousse à avancer.

-Allons les chercher tous les deux et allons-nous-en loin d'Atlanta.

Je hoche la tête pour approuver. On a mis à notre dispositions un véhicule, un hummer mais pour ce qui est de nos vis d'avant on nous a dit de faire profil bas et de nous éloigner des gens que nous connaissions pour éviter des gaffes. En dehors de mes amis de l'armée je n'avais personne alors le tour est vite fait pour moi. Abraham lui avait divorcer de sa femme peu avant alors lui aussi n'a personne à voir. Nous faisons d'abord route vers le chenil pour aller chercher Jafa, on ne nous pose même pas de question. En vérité à peine m'a-t-on vu qu'un homme amène Jafa. Quand je vois mon chien je me laisse tomber à genoux au sol.

-Jafa !

L'animal semble hésiter, il renifle l'air et quand mon odeur lui parvient il se mets à tirer sur la laisse et l'employé du chenil est obligé de le lâcher. Mon chien une fois libre se précipite vers moi et me percute presque de toutes ses forces pour me sauter dessus, me lécher... Si j'avais vraiment le physique de la simulation je serais tombé en arrière mais je suis forte. Mon corps est musclé et j'encaisse le choque sans broncher. Après avoir cru le perdre, après avoir vécu dans lui presque deux ans le sentir contre moi c'est comme revivre. Quand nous remontons dans la voiture et qu'il pose sa tête entre Abraham et nous pour garder le contact avec moi je suis bien obligé d'admettre que rien de ce que nous avons vécu n'est vrai.

-Il n'y a plus de retour en arrière...

-Parce que tu voudrais retourner vivre entourer de geeks mangeurs de cerveau ?

Je secoue la tête amusé devant sa réplique mais je reprends.

-Non bien sûr que non... Mais au moins dans ce monde-là on vivait sans devoir rendre des comptes à quiconque...

-Parce que tu comptes devoir des choses à des gens toi ? Moi pas en tout cas. Je pense que l'on nous a assez utilisé pour le reste de nos vies !

-Hum...

Nous restons silencieux tous les deux le reste du trajet jusqu'à l'orphelinat. Je n'arrive pas à me faire à la situation. Autour de nous finis les ruines, finis les morts qui déambulent. C'est trop pour moi d'un coup.

-Reste dans la voiture. Il vaut mieux que j'y aille seule.

Abraham hoche la tête et je sors de la voiture en lui laissant Jafa qui passe presque immédiatement sur mon siège et passe la tête par la fenêtre de la voiture ouverte. Je m'avance vers les grilles de l'orphelinat et je prends le temps de détailler les enfants qui jouent dans la cours du bâtiment. Mais une en particulier attire mon attention. Une petite fille aux cheveux acajou, seule assise sous un arbre un carnet dans les mains et un crayon à papiers dansant sur le papier. Sophia. Sans que personne ne m'arrête je rentre dans la cours et avance vers elle avant de m'agenouiller à ses côtés.

-Bonjour Sophia.

L'enfant relève les yeux de son dessin et ce que je vois dans ses yeux me fait du mal. Il n'y a pas une once de vie enfantine, je ne vois qu'une gravité bien trop adulte.

-Tu est une des femmes de l'hôpital.

-Oui je m'appelle Harley et je viens te proposer quelques chose. Je suis une amie très proche de ta maman et je te propose de venir avec moi et mon père. Nous allons quitter la ville pour vivre à la campagne dans le ranch de ma tante.

La petite tente de trouver du mensonge en moi je le vois, elle est méfiante et je le comprend parfaitement. Alors je lui laisse le choix de me suivre ou pas. Finalement elle me tend une main et je l'aide à se relever.

-Je viens avec vous. Je déteste cet endroit, tout le monde se moque parce que je fais de cauchemars.

-Je fais-moi aussi beaucoup de cauchemars.

La jeune fille me sourit cette fois avec un vraie sourire et je reconnais bien les traits de Carole en elle.

***

J'ai dû signer tout un tas de papiers et d'autorisation pour emmener Carole mais cela m'a quand même paru bien facile. Je suis sûr que quelqu'un est intervenue plus haut. Mais peu importe le principale est qu'elle soit maintenant avec nous. J'ai repris le volant d'Abraham et je jette un regard dans mon rétro. Sophia dors coucher sur Jafa et le grand chien à lui les yeux fixé sur la route à travers le pare-brise. Mon père de cœur pour sa part est fixé sur un journal qu'il a acheté quand j'étais occupé dans l'orphelinat. De temps en temps il balance une information qu'il juge capitale mais je n'écoute que d'une oreille. Peu m'importe quel président on élus les Français, ou qu'elle pays a déclaré la guerre à l'Iran. De toute façon je doute que l'on fasse appel à nous de nouveau après leurs petites magouilles de simulation. Ils savent très bien qu'avec cette "trahison" aucun de nous n'acceptera encore de travailler pour eux. J'engage le hummer sur un long chemin de terre qui nous enfonce dans une forêt et quand nous voyons enfin une éclaircit entre les arbres c'est pour découvrir les terres de ma tante. La maison ancienne entouré de la grange et des écuries, les chevaux qui broutent dans les prés. Je me doutais bien que Jasper viendrait encore travailler ici malgré mon absence. Je vois d'ailleurs le vieil homme jaillir de la grange une fourche à la main et à peine ai-je arrêté la voiture que je saute presque au sol.

-Harley ? C'est bien toi ?

-Bonjour Jasper.

-Sale petite peste ! Sais-tu à quel point je m'inquiétais ?!

Je m'approche de lui et vais le serrer dans mes bras dans une étreinte qu'il me rend.

-C'est une longue histoire Tonton, mais je suis de retour à la maison... Et cette fois je ne compte plus partir.

Jasper est le maris de ma tante Imogène et ils étaient comme chien et chat, l'homme ne vivait même pas avec elle, mais à la mort de sa femme je lui ai confié le ranch entier.

-Tu vas me présenter tes amis et nous parlerons de ça devant un café.

Il me repousse doucement et s'avance vers Abraham alors que Sophia et Jafa me rejoignent. Je chien me renifle rapidement avant de partir en courant pour découvrir les lieux.

-C'est ta maison ici ?

-Oui Sophia c'est ma maison... Et ça fait bien trop longtemps que je n'étais pas revenue...




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