Les Sept Corbeaux

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Petit mot de l'auteure : Le vingt-neuvième conte est l'un des nombreux contes des Frères Grimm. Je n'ai pas changer le titre et il est issu du recueil Contes de Grimm illustré par Arthur Rackham parut chez (BnF Edition. J'espère qu'il vous plaira autant que les précédents, je vous souhaite donc une bonne lecture ! 

 Il y avait une fois, comme toutes les autres, un homme qui avait en tout et pour tout sept filles comme enfants

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 Il y avait une fois, comme toutes les autres, un homme qui avait en tout et pour tout sept filles comme enfants. Et toujours pas de garçon, bien qu'il en désirât un de plus en plus ; enfin, sa femme attendit un nouvel enfant et, quand l'enfant naquit, ce fut un garçon. Grande fut leur joie à tous les deux ; mais l'enfant était si fluet et si faible qu'il fallut recourir au baptême d'urgence. Le père envoya, en toute hâte, sa fille aînée à la source chercher de l'eau pour l'ondoiement ; les six autres y coururent avec elles, et, tandis qu'elles se disputaient pour savoir à qui remplirait la cruche, celle-ci leur échappa et tomba au fond du lit d'eau avant d'être emportée par le courant. Elles restèrent là, atterrées et, ne sachant que faire, n'osant, en tout cas, pas rentrer. Ne les voyant toujours pas revenir, le père, irrité et impatient s'écria :

- Elles sont sûrement en train de s'amuser et elles en oublient le malheureux petit !

Il avait tellement peur que le bébé mourut sans être ondoyé, qu'il s'emporta et prononça des mots qui allait regretter pendant des années :

- Je voudrais les voir toutes transformées en corbeaux !

À peine l'eut-il dit, qu'il entendit, au-dessus de sa tête, un froissement d'ailes dans l'air, et qu'il vit, en levant les yeux, sept corbeaux d'un noir brillant qui s'éloignaient à tire-d'aile.

  Il était malheureusement trop tard pour que les parents pussent revenir sur la malédiction. Mais s'ils se désolèrent de la perte de leurs sept filles, ils se consolèrent néanmoins un tout petit peu en voyant que leur fils, non seulement avait échappé à la mort, mais prenait aussi chaque jour de nouvelles forces et gagnait en beauté comme en sagesse et en gentillesse. Il ignora cependant qu'il avait eu des sœurs pendant des années, car ses parents lui avaient soigneusement cachés la chose ; mais il advint un jour, tout à fait par hasard, qu'il entendit des gens parler de lui, et dire qu'il était aussi beau que le jour et qu'il était vraiment dommage qu'il eut fait le malheur de ses sept sœurs qui seraient sans nul doute devenues toutes aussi belles que lui l'était. Bouleversé, il courut interroger son père et sa mère pour savoir s'il avait eu des sœurs et apprendre ce qu'elles étaient devenues. Ne pouvant garder le secret plus longtemps, les parents lui assurèrent que c'était là, la volonté du ciel et que ce n'était pas de sa faute à lui, si sa naissance avait occasionné le cruel évènement.

  Néanmoins, le jeune homme s'en fit grief dans son cœur pur et se tient pour responsable : chaque jour, il s'accusait de la chose, croyant de plus en plus fermement que c'était son devoir de délivrer ses sœurs de la malédiction. Il n'eut ni repos ni trêve jusqu'au jour où il quitta ses parents et se mit à parcourir le monde dans le but de retrouver ses sœurs afin de les délivrer de leur malédiction. Il ne prit avec lui qu'une bague en souvenir de ses parents, une miche de pain contre la faim, une cruche d'eau contre la soif, et un petit tabouret contre la fatigue. Ainsi, il s'en alla au loin, toujours plus loin jusqu'au bout du monde. Quand il approcha du soleil, comme sa chaleur était trop forte, comme il était effrayant et dévorait les humains qui l'approchaient de trop près, le jeune homme s'éloigna bien vite et courut vers la lune qui le reconnut immédiatement.

Contes des Amours d'éphèbesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant