Blondin, Bonne-Biche et Beau-Minon 5/10

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Petit mot de l'auteure : Me revoilà avec la cinquième partie ! Bonne lecture ! 

Petit mot de l'auteure : Me revoilà avec la cinquième partie ! Bonne lecture ! 

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V/Bonne-Biche

Beau-Minon était entré par un petit passage qui semblait fait exprès pour lui, et il avait probablement averti quelqu'un du château, car la grille s'ouvrit sans que le petit prince eût appelé. Il entra dans la cour et ne vit personne ; la porte du château s'ouvrit d'elle-même. Blondin pénétra dans un vestibule tout en marbre blanc et rare ; toutes les portes s'ouvrirent seules comme la première, et Blondin parcourut une suite de beaux salons. Enfin, il aperçut, au fond d'un joli salon bleu et or, une biche blanche couchée sur un lit d'herbes fines et odorantes. Beau-Minon était près d'elle. La biche vit Blondin, se leva et alla vers lui en lui disant :

- Soyez le bienvenu Blondin ; il y a longtemps que moi et mon fils Beau-Minon nous vous attendons.

Et comme le prince paraissait effrayé, elle reprit :

- Rassurez-vous Blondin, vous êtes avec des amis ; je connais le roi, votre père et je vous aime tous deux beaucoup.

- Oh, Madame ! Dit le jeune prince, si vous connaissez le roi, mon père, ramenez-moi chez lui ; il doit être bien triste de mon absence.

- Mon cher Blondin, soupira Bonne-Biche ; il n'est pas en mon pouvoir de vous rendre à votre père ; vous êtes sous la puissance de l'enchanteur de la Forêt des Lilas. Moi-même, je suis soumise à son pouvoir, supérieur au mien. Mais je puis envoyer à votre père, des songes qui le rassureront sur votre sort et qui lui apprendront que vous êtes chez moi.

- Comment ! Madame, s'écria Blondin avec effroi, ne reverrai-je jamais mon père, mon pauvre père que j'aime tant ?

- Cher Blondin, ne nous occupons pas de l'avenir ; la sagesse est toujours récompensée. Vous reverrez votre père, mais pas encore. En attendant, soyez sage et bon. Beau-Minon et moi ferons tout notre possible pour que vous soyez heureux.

Blondin soupira et répandit quelques larmes. Puis il pensa que c'était mal reconnaître la bonté de Bonne-Biche que de s'affliger d'être auprès d'elle et de son fils ; il se contient donc et s'efforça de causer gaiement.

Bonne-Biche et Beau-Minon le menèrent voir l'appartement qui lui était destiné. La chambre de Blondin était tapissée de soie bleue brodée d'or : les meubles étaient en velours ébène, brodés admirablement avec les soies les plus brillantes. Tous les animaux, les oiseaux, les papillons, les insectes y étaient représentés. Près de la chambre de Blondin était son cabinet de travail, tendu en damas vert pastel brodé en perles fines. Les meubles étaient en moire d'argent rattachée avec de gros clous en aventurine verte. Sur le mur étaient accrochés deux magnifiques portraits représentants une jeune et superbe femme et un charmant jeune homme ; leurs costumes indiquaient qu'ils étaient de lignée royale.

- De qui sont ces portraits, Madame ? Demanda le prince à sa bienfaitrice.

- Il m'est défendu de répondre à cette question, cher enfant. Plus tard, vous le saurez. Mais voici l'heure du dîner ; venez, Blondin, vous devez avoir faim.

En effet, le prince mourrait de faim ; il suivit Bonne-Biche et entra dans une salle à manger où était une table servie bizarrement. Il y avait un énorme coussin en satin blanc, placé par terre pour Bonne-Biche ; devant elle, sur la table, était une botte d'herbes choisies, fraîches et succulentes. Près des herbes était une auge en or, pleine d'eau fraîche et limpide. En face de Bonne-Biche était un tabouret élevé, pour Beau-Minon ; devant lui, était une écuelle en or, pleine de petits poissons frits et des cuisses de bécassines ; à côté, une jatte en cristal de roche, pleine de lait tout frais.

Entre Bonne-Biche et Beau-Minon était le couvert de Blondin ; il avait un petit fauteuil en ivoire sculpté, garni de velours nacarat rattaché avec des clous en diamant. Devant lui était une assiette en or ciselé, pleine de potage délicieux de gelinottes et de becfigues. Son verre et son carafon étaient taillés dans un cristal de roche ; un petit pain de mollet était placé à côté d'une cuiller qui était en or ainsi que la fourchette. La serviette était en batiste si fine, qu'on n'en avait jamais vu de pareille. Le service de la table se faisait par des gazelles qui étaient d'une adresse merveilleuse ; elles servaient, découpaient et devinaient tous les désirs du jeune prince, de Bonne-Biche et de Beau-Minon.

Le dîner fut exquis : les volailles les plus fines, le gibier le plus rare, les poissons les plus délicats, les pâtisseries, les sucreries les plus parfumées. Blondin avait faim ; il mangea de tout et trouva tout excellent.

Après le dîner, Bonne-Biche et Beau-Minon menèrent Blondin dans le jardin ; il y trouva les fruits les plus succulents et de charmantes promenades. Après avoir bien couru, s'être bien promené, Blondin rentra avec ses nouveaux amis : il était épuisé. Bonne-Biche lui proposa d'aller se coucher, ce que Blondin accepta avec joie.

Il entra dans sa chambre à coucher, où il trouva deux gazelles qui devaient la servir : elles le déshabillèrent avec une habileté merveilleuse, le couchèrent et s'établirent près du lit, pour le veiller. Blondin ne tarda pas à s'endormir, non sans avoir pensé à son père et sans avoir amèrement pleuré sur sa séparation d'avec lui.  

A Suivre... 

*se mouche car n'arrête pas d'éternuer*  Comme quoi, chopper un coup de froid en été, c'est toujours pour ma pomme ! Je reviens de suite avec la sixième partie ! 

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