Vous vous rappelez sans doute des contes que vos parents vous lisaient lorsque vous étiez enfants ? Hé bien, amis(es) yaoistes, je vous présente mon recueil de contes remaniés à ma façon et avec des couples majoritairement homosexuels bien que quelq...
Petit mot de l'auteure : Enfin un second conte yuri ! Il était temps, me direz-vous ! Mais ayant plus de mal à écrire du yuri que du yaoi, ce n'est pas étonnant de ma part, malheureusement ^^' mais je fais des efforts, promis ! Ainsi ce trente-troisième conte est une réécriture du conte groenlandais du même nom issu du recueil de contes nordiques : "Histoires à raconter en regardant tomber la neige" par Michèle SIMONSEN, illustré par Minna YU publié aux éditions du Verger des Hespérides et faisant parti de la collection Patrimoine oral. Bonne lecture à vous, mes chéris.es ! Et désolée pour ce long retard ! *s'incline très bas*
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Imarasak passait pour l'un des meilleurs chasseurs de la contrée. Il n'avait pas son pareil pour harponner le phoque, le morse et l'otarie. Aussi ses réserves de viandes étaient-elles toujours pleines et il n'eut jamais connu la disette. Pourtant, il n'était pas heureux. Car il habitait seul, loin de toute autre habitation et n'avait pas un seul voisin pour lui tenir compagnie lors des longues soirées d'hiver, personne avec qui chanter au son du tambour, personne avec qui partager les vieilles légendes et les récits héroïques du grand nord. De plus, comme il n'avait pas de femme pour l'accueillir au retour de la chasse, il devait dépecer le gibier lui-même. Au Groenland, c'était pourtant le travail des femmes que d'arracher la peau des phoques à l'aide de leur ulo et de découper la viande.
Pourtant, Imarasak n'avait pas toujours vécu seul. Il avait même trouvé à se marier six fois ! En effet, à six reprises, il avait parcouru la contrée dans son magnifique traîneau, à la recherche d'une belle femme ou d'une jeune fille jolie et habile à manier le ulo. Six fois déjà, on avait accepté sa demande en mariage. Mais la malchance semblait poursuivre cet homme. Chaque fois, son épouse mourrait peu de temps après les noces. Et chaque fois, il avait dû repartir dans la neige et le froid à la recherche d'une nouvelle fiancée. Bientôt les malheurs d'Imarasak furent connus à des lieues à la ronde.
Dans un autre campement assez loin de là, habitait Mimisa. Elle était belle et le savait. En apprenant qu'Imarasak était de nouveau veuf, elle se dit avec espoir qu'il ne viendrait peut-être pas la demander en mariage ! Car en effet, la jeune femme en plus d'être belle, n'était pas née de la dernière pluie. Et les veuvages à répétition de l'homme, ne lui disaient rien de bon. De plus, son cœur était déjà pris. Par une autre femme du campement, Sedna la chasseresse. Cette dernière venait d'une famille de 4 enfants et dont l'aîné qui était l'unique fils avait péri quelques années auparavant durant une chasse bien plus compliquée que prévue. Depuis lors, la fille s'étant retrouvée l'aînée et qui était particulièrement forte, rusée et agile prit en charge toute sa famille. Elle fit la fierté de sa mère et du campement tout entier. Si bien que le chef et ancien de celui-ci la lui fit don du titre de chasseresse. Pour autant, ce progrès ne suffisait pas vraiment à ce que les femmes soient davantage acceptées pour leurs différences quand celles-ci concernait notamment leurs inclinaisons. Car Sedna et Mimisa s'aimaient tendrement. Elles s'étaient faites une cour discrète et tendre. Seulement, il leur fut interdit de s'unir. Si le chef du campement s'était un peu ouvert sur les femmes chasseresses, ce n'était nullement le cas pour les unions du même sexe. Aussi nos deux amantes ne purent devenir épouses. Elles en furent si malheureuses, qu'elles s'éloignèrent un temps pour limiter leur souffrance. Ce qui ne marcha que peu. Quelques temps après cette séparation, la nouvelle du sixième veuvage d'Imarasak fut arriver jusqu'à leurs oreilles.