Le Fiancé de l'Hiver

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Petit mot de l'auteure : Ce troisième conte m'a été inspiré par le conte russe du même nom : "La fiancée de l'Hiver". Et aussi par le conte du "Gel au nez rouge", également de Pierre Gripari dans son recueil des Contes de la Folie de Méricourt. En espérant qu'il vous plaira, je vous souhaite une bonne lecture !

 En espérant qu'il vous plaira, je vous souhaite une bonne lecture !

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Il était une fois, dans un pays lointain où le Froid régnait en Roi absolu. Un riche paysan vivait aux frontières de la Capitale. De son premier mariage, ce paysan avait un fils, bon, gracieux, soigneux, travailleur et toujours de bonne humeur. Il était d'ailleurs fort beau. Ses longs cheveux étaient d'un blond aussi pur que les blés mûrs durant l'été et ses yeux aussi bleus que les couches de glace qui recouvraient les lacs du pays lorsque l'Hiver arrivait. Quand le paysan se remaria, sa seconde épouse avait aussi un fils, mais méchant, malpolie, malpropre, fainéant et capricieux à l'image de sa mère. Il n'était d'ailleurs pas aussi bien fait de sa personne que le fils du paysan. Certes, ses traits étaient gracieux mais ses cheveux bruns et fillasses ne faisaient absolument pas ressortir ce qu'il avait de meilleur en lui tout comme ses yeux aussi noirs que le charbon que l'on mettait dans la cheminée pour se réchauffer.

Bien entendu, la seconde épouse n'aimait que son fils à elle, et elle se mit à haïr celui de son mari. Chaque jour, elle s'arrangeait pour le faire pleurer. Qu'il aille ou qu'il vienne, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, ce n'était jamais bien. Elle lui faisait faire tout le gros travail de la maison, pendant que son fils restait couché du matin au soir. Et à la fin de la journée, quand le paysan rentrait des champs, elle lui disait :

- Tu ne sais pas ce qu'il a encore fait, ton fils ?

Et elle lui racontait toutes les méchancetés qui lui passaient par la tête. Le paysan soupçonnait bien que son fils n'était pas si mauvais, mais il n'osait pas trop le défendre, car il craignait sa femme. Un jour, celle-ci lui dit avec forces de manières hypocrites car elle avait un plan pour se débarrasser de ce beau-fils encombrant et qui faisait de l'ombre à son propre fils :

- Mon ami, il est temps de marier ton fils, il est en âge et j'ai trouvé le partenaire qu'il lui faut. C'est le Froid.

Horrifié, le paysan tenta de résister et de dissuader son épouse de son funeste projet. Mais cette dernière n'en démordit pas. Alors, plus que peiné, le paysan alla dans la grange pour préparer son traîneau. Car sa femme voulait qu'il emmène son enfant dans la forêt jusqu'au grand chêne qui s'y trouvait, le lendemain matin. Le paysan pleura longtemps. Toute la nuit durant, même. Son fils, dénommé Aiden, avait été avisé par sa belle-mère de ses fiançailles imminentes. Timide comme il l'était et effrayé par cette femme, il n'avait pas posé de questions mais cette nuit-là, il ne dormit pas plus que son père, espérant que son futur époux ne soit pas comme sa belle-mère.

Le lendemain matin, la belle-mère réveilla Aiden, le fit manger un peu plus que d'habitude tout en faisant semblant de le dorloter comme une mère peu pressée de voir partir son enfant pour qu'il se marie. Mais le jeune homme ne fut pas dupe. Oh que non ! Alors que quelques minutes plus tard, il descendait l'escalier qui menaient aux chambres de la famille, vêtu du mieux qu'il l'avait pu et avec un petit baluchon, il entendit sa belle-mère parler à son père en ces termes :

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