Avédis et le Prince des Sources

241 29 2
                                    

Petit mot de l'auteure : Un dix-neuvième conte qui nous vient d'Arménie, tiré du recueil "1000 ans de Contes du monde entier" paru aux éditions Milan. Bonne lecture à vous, mes yaoistes adorés ! 

Il était une fois, par-delà les lointaines montagnes, se trouvait un village en Arménie

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Il était une fois, par-delà les lointaines montagnes, se trouvait un village en Arménie. Là vivait Avédis, un jeune bûcheron aux yeux bleus comme les lacs et aux cheveux bouclés de la couleur du Soleil, et son teint hâlé était le résultat des heures passées hors de la maison familiale. Chaque jour, il chargeait les bûches sur le dos de sa mule et partait les vendre sur les routes.

- Achetez du bon bois pour les grands froids ! Criait-il.

Le soir venu, avec fierté, il montrait à sa vieille mère, Naïri, les pièces durement gagnées.

- C'est le début de la fortune, mon fils ! L'encourageait-elle.

Le temps passa et Avédis se résolut à se marier, à la plus grande satisfaction de sa mère. L'affaire, cependant ne fut pas aisée. Le jeune homme ne s'intéressait qu'à la gente masculine. Mais cela ne dérangea guère sa mère qui ne pensait qu'au bonheur de son unique enfant. Sans perdre de temps, Naïri rendit visite aux parents des jeunes hommes en âge de se marier. On la recevait toujours avec courtoisie, jusqu'au moment où, d'un air anodin, elle parlait mariage.

- Ce n'est pas sérieux ! Ton fils dort sur une paillasse ! Ricanait-on.

- Sa mule est si vieille qu'elle croule sous le poids de sa charge ! Comment ton enfant pourra-t-il entretenir un ménage ? De plus, nos fils n'ont pas cette référence ! Rétorquaient d'autres familles.

- Peut-être, mais il est fort et sérieux dans son travail, répondait Naïri. Et avouez qu'il est beau garçon !

- Oui, oui... ses boucles dorées sont bien sa seule richesse ! Raillaient les commères.

Quant aux jeunes hommes, ils se moquaient à contrario des jeunes filles, cachées derrière les portes, elles se désolaient car elles étaient toutes secrètement amoureuses du bûcheron.

Vexé et surtout blessé par ces refus, le bûcheron décida d'aller chercher fortune et bonheur également. Sa mère s'attrista de cette décision. Toutefois, elle embrassa son fils et lui donna sa bénédiction. Avédis fit son balluchon, revêtit son manteau élimé et partit.

Il marcha longtemps, affrontant la neige et le vent, le soleil et la pluie. Il parcourut de nombreux pays et gagnait sa vie en coupant du bois pour diverses personnes qui l'en remerciait bien. Seulement voilà : il pensait souvent à sa vieille mère, restée toute seule chez eux et finalement, il décida de rentrer.

Sur le chemin du retour, en traversant la montagne, le jeune homme s'arrêta près d'une source d'eau limpide. Il but jusqu'à plus soif et, voyant le reflet de son visage triste, il se lamenta :

- Hélas, je reviens au village, presque aussi pauvre qu'à mon départ.

Soudain, la surface de l'eau se troubla.

Contes des Amours d'éphèbesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant