Ael ou le danger de rapporter

154 14 44
                                    

Petit mot de l'auteure : Voilà enfin le trentième conte qui aura mit un long moment à sortir ! Je ne vous cache pas que j'ai eu du mal à le réécrire car je voulais coller à l'œuvre original écrit par Madame Leprince de Beaumont sous le titre de Joliette ou le danger de rapporter. J'espère qu'il vous plaira autant que les autres et je m'excuse encore pour cette longue attente ! Bonne lecture à vous ! 

 Il était une fois, un seigneur et son épouse qui étaient unis par le mariage depuis plusieurs années mais sans avoir d'enfants : ce qui était un immense malheur pour eux

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

 Il était une fois, un seigneur et son épouse qui étaient unis par le mariage depuis plusieurs années mais sans avoir d'enfants : ce qui était un immense malheur pour eux. Ils croyaient également qu'il ne leur manquait que cela pour être heureux, car ils étaient riches et estimés de toute leur société. Finalement, leur vœux fut exaucé et ils eurent un garçon. Le baptême fut rapidement célébré et toutes les fées qui étaient dans le pays, vinrent à la fête, pour lui offrir des dons. L'une dit qu'il serait beau comme un ange ; la seconde, qu'il serait un merveilleux danseur ; une troisième, qu'il ne serait jamais malade ; une quatrième, qu'il aurait beaucoup d'esprit et une intelligence affûtée.

La jeune mère fut bienheureuse de tous les dons qu'on fit à son fils : beau, spirituel, de bonne santé, divers talents. Que pouvait-on donner de mieux à cet enfant qu'on nomma Ael(Messager). Tous se s'attablèrent pour se divertir ; mais lorsque l'on eut à moitié soupé, on vient dire au père d'Ael que la reine des fées, qui passait par là, requérait la permission d'entrer. Toutes les fées se levèrent pour aller au-devant de leur reine ; mais celle-ci avait un visage si sévère, qu'elle les fit toutes trembler.

- Mes sœurs, dit-elle, lorsqu'elle fut assise et d'un ton ferme ; est-ce ainsi que vous employez le pouvoir que vous avez reçu du ciel ? Pas une de vous n'a pensé à doué Ael d'un bon cœur, d'inclinations vertueuses. Je vais tâcher de remédier au mal que vous lui avez fait. Elle agita sa baguette de cristal et déclara solennellement. Je le doue d'être muet jusqu'à l'âge de vingt ans. Plût à Dieu qu'il fût en mon pouvoir de lui ôter absolument l'usage de la langue.

Puis elle disparut, et laissa les parents d' Ael dans le plus grand désespoir ; car ils ne concevaient rien de plus triste que d'avoir un fils muet !

Les années passèrent et Ael devenait charmant ; il s'efforçait de parler quand il eut deux ans, et tous finirent par connaître ses petits gestes. Il entendait tout ce qu'on lui disait et il mourrait d'envie de répondre. Ses parents, conscients de son intelligence, lui donnèrent toutes sortes de maîtres, et il apprenait avec une promptitude surprenante. Il avait tant d'esprit qu'il se fit entendre rien que par ses gestes, et très vite, il rendit compte à sa mère de tout ce qu'il voyait et/ou entendait, négligeant ses devoirs (bien qu'encore peu nombreux) de jeune héritier seigneurial. D'abord, les membres de la suite du seigneur et de sa femme admirèrent cela, mais le seigneur qui était un homme de bons sens, dit un jour à son épouse bien-aimée :

- Ma chère, vous laissez prendre une mauvaise habitude à Ael : c'est un petit espion ! Qu'avons-nous besoin de savoir tout ce qui se fait dans la ville ? On ne se méfie pas de lui, parce qu'il est un enfant, et le fait qu'il soit muet est connu, et il vous fait savoir tout ce qu'il entend ! Il faut corriger ce défaut, il n'y a rien de plus déshonorant que d'être un rapporteur.

Contes des Amours d'éphèbesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant