Blondin, Bonne-Biche et Beau-Minon 9/10

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Petit mot de l'auteure : Navrée, hier j'étais tellement crevée que je n'ai pas pu poster cette partie alors heureusement, me revoilà ! J'espère que cette neuvième et avant dernière partie de cette réécriture vous plaira autant que les précédentes ! Bonne lecture à vous !

Petit mot de l'auteure : Navrée, hier j'étais tellement crevée que je n'ai pas pu poster cette partie alors heureusement, me revoilà ! J'espère que cette neuvième et avant dernière partie de cette réécriture vous plaira autant que les précédentes ...

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IX/La vache et la tortue

Un bruit de grelots tira le prince de ses douloureuses pensées. Il aperçut une belle vache qui approchait doucement, puis s'arrêtant près de lui, s'inclina et lui vit voir une écuelle pendue à son cou. Blondin, reconnaissant de ce secours inattendu, détacha l'écuelle, se mit à traire la vache, et but avec délices deux écuelles de son lait. Puis la vache lui fit signe de remettre l'écuelle à son cou, ce qu'il fit ; il baisa la vache sur le cou et lui dit tristement :

- Merci, Blanchette ; c'est sans doute à mes pauvres amis que je dois ce secours charitable ; peut-être voient-ils d'un autre monde, le repentir de leur pauvre Blondin et veulent-ils adoucir son affreuse position.

- Le repentir fait pardonner bien des fautes, reprit encore la voix.

- Ah ! S'écria le prince, quand je devrais passer des années à pleurer ma faute, je ne me la pardonnerais pas encore : je ne me la pardonnerais même jamais.

Cependant la nuit approchait. Malgré son chagrin, Blondin songea à ce qu'il ferait pour éviter les bêtes féroces dont il croyait déjà entendre les rugissements. Il vit à quelques pas de lui, une espèce de cabane formée par plusieurs arbustes dont les branches étaient entrelacées ; il y entra en se baissant un peu, et il vit qu'en relevant et rattachant quelques branches, il s'y ferait une gentille petite maisonnette ; il employa ce qui restait de jour à arranger son petit réduit : il y porta une quantité de mousse dont il se fit un matelas et un oreiller ; il cassa quelques branches qu'il piqua en terre pour cacher l'entrée de sa cabane, et il se coucha brisé de fatigue.

Il se réveilla au grand jour. Dans le premier moment, il eut peine à rassembler ses idées, à se rendre compte de sa position ; mais la triste vérité lui apparut promptement, et il recommença à pleurer et à gémir comme la veille. La faim se fit pourtant sentir. Blondin commença à s'inquiéter pour sa nourriture, quand il entendit les grelots de la vache. Quelques instants après, Blanchette était près de lui. Il fit comme la veille, détacha l'écuelle, tira du lait et but tant qu'il voulut. Il remit ensuite l'écuelle, baisa Blanchette et la vit partie avec l'espérance de la voir revenir dans la journée. En effet, chaque jour, le matin, à midi et au soir, Blanchette venait présenter à Blondin son repas frugal. Le prince passait son temps à pleurer ses pauvres amis, se reprochant amèrement ses fautes.

- Pas ma désobéissance, se disait-il, j'ai causé de cruels malheurs qu'il n'est pas en mon pouvoir de réparer ; non seulement j'ai perdu mes chers amis, mais je me suis privé du seul moyen de trouver un jour mon cher père qui attend peut-être son malheureux Blondin, condamné à vivre et à mourir seul dans cette affreuse forêt où règne mon mauvais génie !

Blondin cherchait à se distraire et à s'occuper par tous les moyens possibles ; il avait arrangé sa cabane, s'était fait un lit de mousse et de feuilles ; il avait relié ensemble des branches dont il avait formé un siège ; il avait utilisé quelques épines longues et fines pour en faire des épingles et des aiguilles ; il s'était fabriqué une espèce de fil avec des brins de chanvre qu'il avait cueillis près de sa cabane, et il avait ainsi réussi à raccommoder les lambeaux de sa chaussure, que les ronces avaient mise en pièces. Le tout quand il ne s'entraînait pas afin de ne rien perdre de son éducation militaire. Il vécut de la sorte pendant six semaines. Son chagrin était toujours le même, et il faut le dire à sa louange que ce n'était pas sa vie triste et solitaire qui entretenait cette douleur, mais le regret sincère de sa faute : il eût volontiers consentit à passer toute sa vie dans cette forêt, si par là elle avait pu racheter la vie de Bonne-Biche et de Beau-Minon.

Un jour, alors qu'il était assit à l'entrée de sa cabane, rêvant tristement comme de coutume à ses amis et à son père, il vit devant lui une énorme Tortue.

- Blondin, lui dit la Tortue d'une vieille voix éraillée, Blondin, si tu veux te mettre sous ma garde, je te ferai sortir de cette forêt.

- Et pourquoi, Madame la Tortue, chercherais-je à sortir de la forêt ? C'est ici que j'ai causé la mort de mes amis, et c'est ici que je veux mourir.

- Es-tu bien certain de leur mort, Blondin ?

- Comment ! Il se pourrait !... Mais non, j'ai vu leur château en ruine ; le Perroquet et le Crapaud m'ont dit qu'ils n'existaient plus ; vous voulez me consoler par bonté sans doute ; mais hélas ! Je ne puis espérer les revoir. S'ils vivaient, m'auraient-ils laissée seul, avec le désespoir affreux d'avoir causé leur mort ?

- Qui te dit, Blondin, que cet abandon n'est pas forcé, qu'eux-mêmes ne sont pas assujettis à un pouvoir plus grand que le leur ? Tu sais, Blondin, que le repentir rachète bien des fautes.

- Ah ! Madame la Tortue, si vraiment ils existent encore, si vous pouvez me donner de leurs nouvelles, dites-moi que je n'ai pas leur mort à me reprocher, dites-moi que je les reverrai un jour ! Il n'est pas d'expiation que je n'accepte pour mériter ce bonheur.

- Blondin, il ne m'est pas permis de te dire le sort de tes amis ; mais si tu as le courage de monter sur mon dos, de ne pas en descendre pendant six mois et de ne m'adresser aucune question jusqu'au terme de notre voyage, je te mènerai dans un endroit où tout te sera révélé.

- Je promets tout ce que vous voulez, Madame la Tortue, pourvu que je sache ce que sont devenus mes chers amis.

- Prends garde, Blondin : six mois sans descendre de dessus mon dos, sans m'adresser une parole ! Une fois que nous serons partis, si tu n'as pas le courage d'aller jusqu'au bout, tu resteras éternellement au pouvoir de l'enchanteur Perroquet et de sa sœur la Rose, et je ne pourrai même plus te continuer les petits secours auxquels tu dois la vie pendant six semaines.

- Parton, Madame la Tortue, partons sur-le-champ, j'aime mieux mourir de fatigue et d'ennui que de chagrin et d'inquiétude ; depuis que vos paroles ont fait naître l'espoir dans mon cœur, je me sens du courage pour entreprendre un voyage bien plus difficile que celui dont vous me parlez.

- Qu'il soit fait selon tes désirs, Blondin ; monte sur mon dos et ne crains ni la faim, ni la soif, ni le sommeil, ni aucun accident pendant notre long voyage ; tant qu'il durera, tu n'auras aucun de ces inconvénients à redouter.

Blondin acquiesça et monta sur le dos de la Tortue.

- Maintenant, silence ! Dit celle-ci ; pas un mot avant que nous soyons arrivés et que je te parle la première.  

A Suivre... 

*souffle de soulagement*  AVANT DERNIERE PARTIE BOUCLEE ! A toute suite pour la suite et fin de ce conte que vous attendez tellement ! 

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