Vous vous rappelez sans doute des contes que vos parents vous lisaient lorsque vous étiez enfants ? Hé bien, amis(es) yaoistes, je vous présente mon recueil de contes remaniés à ma façon et avec des couples majoritairement homosexuels bien que quelq...
Petit mot de l'auteure : Un vingt-deuxième conte qui nous ramène en Chine, au bord de la mer orientale. Un conte issu d'un recueil intitué "Histoire illustrées de la Chine" paru aux éditions Usborne. Ces écrits ont été adaptés par Rosie Dickins et Andrew Prentice, et illustrés par Li Weiding. Comme pour les précédents, je vous souhaite une bonne lecture en espérant qu'il vous plaira !
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Ming-Yu, Celui qui porte la flamme, le fils aîné du roi dragon de la mer Orientale, était soucieux. Il désirait partir à l'aventure et courir le monde, mais son père, lui, souhait qu'il reste au palais, se choisisse une épouse et prennent une partie des affaires de son royaume.
D'ailleurs, sur les ordres de son père, le chancelier Crabe, le maréchal Anguille et le général Limande avaient fouillé le pays du nord au sud et de l'est à l'ouest à la recherche d'épouses dignes de son rang. Mais ils eurent beau courir, ramper et nager, rien n'y fit. Le prince faisait le difficile et trouvait toujours quelque chose à reprocher à toutes les nobles dames qui lui étaient présentées. Mais ayant trop peur du rejet paternel, il n'avoua jamais la véritable raison de ses refus. Il n'avait aucun goût pour la gente féminine.
- Je ne désire pas quelqu'un de riche et issue d'une puissante famille, insistait-il, je veux une épouse honnête et courageuse !
À la fin, le roi dragon, exaspéré par les objections de son fils, gronda :
- Tu vas choisir une épouse ou je la choisirai pour toi !
Alors, craignant d'être marié de force, Ming-Yu décida de s'enfuir. Comme tous les dragons, il pouvait se métamorphoser à volonté. Aussi, il se décida à prendre une apparence plus discrète que celle qui était la sienne depuis sa naissance. Il ressemblait presque traits pour traits à sa défunte mère de visage et ce n'était pas sa longue chevelure sombre et luisante qui allait détromper cette ressemblance. Seuls, ses prunelles aussi flamboyantes que les coraux tapissant les champs des eaux salées témoignaient de son lien avec son auguste paternel. Ming-Yu se savait agréable à regarder et soupira devant le miroir qui ornait un mur de sa chambre, il réfléchit un moment puis il se déguisa en vieil homme et sortit du palais en secret. Clopin-clopant, appuyé sur une canne, il parcourut ainsi les quatre coins du pays pendant des mois. Il vécut de nombreuses aventures et rencontra des gens de toutes sortes. Ainsi, il acquit sagesse et connaissances qui lui seraient sans nul doute utiles dans son futur règne.
Un jour, dans une contrée reculée, loin vers l'ouest, il rencontra un pauvre fermier prénommé Ah-Shun. Il vivait dans une cabane délabrée avec son frère aîné Ah-Peng. Il manquait de tout, mais fut heureux de partager le peu qu'il possédait avec un vieil homme affamé. Tout en mangeant ce qu'il lui apportait, le prince l'épiait discrètement. Le jeune homme devait avoir environ son âge en années humaines et était bien fait de sa personne malgré ses haillons et la crasse qui venait de son dur labeur de la terre. Ses prunelles sombres et sa longue chevelure claire étaient uniques car jamais le prince déguisé n'en avait vu de pareils chez les personnes issues du milieu fermier. Mais si ce fut le physique d'Ah-Shun qui charma Ming-Yu en premier lieu, la personnalité généreuse et le fait qu'il plaisanta à maintes reprises afin de faire oublier qu'il n'y avait pas assez de riz pour eux deux, acheva de séduire le jeune prince qui perçut ses gentilles manières et la chaleur de son sourire lorsque le fermier posait ses iris d'une couleur qu'il ne sut vraiment définir sur lui dans son déguisement.
