Petit mot de l'auteure : Conte russe issu du recueil "Contes des pays de neige" illustré par Adrienne Ségur, écris d'après les contes populaires russes par Arthur Ransome et traduit par André Bay, aux éditions Flammarion. Afin de finir cette année 2024 en beauté et de manière douce, voici trente-cinquième conte de ce recueil en espérant qu'il vous plaira autant que les précédents et en se retrouvent en janvier pour un autre conte ! Passez un excellent réveillon, mes chers yaoistes et ... BONNE ANNÉE avec tout ce qui s'en suit xD
Il était une fois, il y a très longtemps, un petit prince nommé Ivan qui pour le malheur de ses parents était né muet. En fait, c'était ce que tous croyaient car il n'avait jamais dit un mot depuis sa naissance, pas même un "oui", un "non" ou "s'il vous plait" ou bien encore "merci". Son père, le souverain du royaume était très mécontent de cela. À dire vrai, ni son père, ni sa mère ne supportaient de le voir. Ce qu'ils ignoraient ; Ivan n'était pas muet. Il avait seulement rapidement saisi que ses parents ne l'écouterait jamais réllement, quoi qu'il dise. Aussi, à mesure qu'il grandissait, il ne prononça toujours aucun mot, quand bien même ses parents tentèrent de le faire parler.
- Quelle calamité qu'un Tsar muet ! pensaient-ils après plusieurs années d'essais infrutctueux. Et même, leur fils les dégoûtait, si bien qu'ils allaient jusqu'à se dire :
- Si seulement nous avions un autre enfant ! Qu'il soit n'importe comment pourvu qu'il ne soit pas muet !
Et ils furent punis d'avoir eut pareilles pensées, vous le verrez par la suite.Ils ne prenaient aucun soin du jeune prince Ivan qui passait son temps dans les écuries à écouter les histoires que racontait un vieux valet. Ce dernier était un sage qui connaissait le passé et l'avenir, et même ce qui se passait sous terre. Peut-être tenait-il cette sagesse de ses chevaux, allez savoir. Quoiqu'il en soit, il en savait plus que les autres, et il vient un jour alors que celui-ci venait de passer ses seize ans, où il dit au prince :
- Prince, aujourd'hui tu as une sœur. Elle est née des prières de ton père et des vœux de ta mère. Malheureusement, c'est une vilaine sorcière qui poussera comme du chiendent. D'ici six semaines, elle sera énorme. Avec ses dents de fer, elle mangera ton père et ta mère. Et toi aussi, si jamais elle en a l'occasion. Inutile d'essayer de sauver les vieux; mais si tu vas assez vite et si tu fais bien ce que je te dis, tu pourras te sauver toi, corps et âme. Et je t'aime bien, mon prince muet, alors je n'aimerai pas imaginer ton jeune corps entre les machoires de cette sorcière. Tu dois aller trouver ton père et lui demander son meilleur cheval, puis tu dois filer comme le vent, cela jusqu'au bout du monde.
Le jeune Ivan hocha la tête et alla aussitôt trouver son père. Ce dernier était avec sa mère, dans la salle du trône et celle-ci tenait avec tendresse, un petit bébé hurlant comme une furie dans ses bras.
- Au moins, elle n'est pas muette, disait le Tsar comme s'il avait été ravi de l'entendre crier.
- Père, dit le prince, puis-je disposer du plus rapide de tes chevaux ?
C'étaient les premières paroles qui sortaient de sa bouche en seize ans et les parents en demeurèrent figés pendant quelques secondes.
- QUOI ! s'exclama le Tsar, aurais-tu enfin une voix ?! Oui, prends le cheval que tu voudras. Et regarde, reprit-il en balayant le sujet d'un geste de la main, tu as une petie sœur. Une fameuse petite sœur ! Elle a déjà des dents. C'est dommage qu'elles soient noires, mais le temps arrangera ça. Et il vaut mieux naître avec des dents noires que naître muet.
Le prince Ivan trembla dans ses bottes quand il entendit que sa sœur avait des dents noires, car il savait qu'elles étaient en fer. Il remercia son père et courut à l'écurie. Le vieux valet lui sella le meilleur cheval. C'était une bête splendide. Noire, avec une selle et des brides ornées d'argent. Le prince monta sur le grand cheval noir, fit un salut de la main au valet et partit au galop, à travers le vaste monde.
- C'est grand, le monde ! Je me demande quand j'arriverai au bout !
Le prince pensait ainsi car voyez-vous, il n'était jamais sorti du palais et de son parc. Et il n'avait monté jusque là qu'un poney. Tandis que maintenant, il était perché sur le dos de son grand cheval noir qui galopait avec un bruit de tonnerre et qui sautait par-dessus les rivières et les ruisseaux, et qui franchissait d'un bond les collines.
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Contes des Amours d'éphèbes
FantasyVous vous rappelez sans doute des contes que vos parents vous lisaient lorsque vous étiez enfants ? Hé bien, amis(es) yaoistes, je vous présente mon recueil de contes remaniés à ma façon et avec des couples majoritairement homosexuels bien que quelq...