Vassili le Très Beau

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Petit mot de l'auteure : Vu que j'avais encore ce treizième conte déjà complètement rédigé, je me suis dis que je pouvais le publier avant d'aller me coucher ! Tout comme le conte précédent, est une réécriture à ma sauce du conte russe "Vassilissa la Très Belle" issu du livre "Contes de Russie" d'Ivan Yakovlévitch Bilibine et traduits par Cécile Térouanne publié aux éditions ACTES SUD junior. J'espère qu'il vous plaira tout comme mes précédents contes !

 J'espère qu'il vous plaira tout comme mes précédents contes !

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Il était une fois dans un royaume, un marchand qui n'avait qu'un seul fils, Vassili le Très Beau. Sa femme était morte alors que le petit n'avait que huit ans ; elle avait confié à son fils ses dernières paroles : 

- Écoute, mon petit Vassili chéri ! Souviens-toi toujours de ce que je vais te dire et fais-moi confiance. Je te laisse, en plus de ma bénédiction maternelle, cette poupée ; garde-la toujours avec toi et ne la montre à personne. Si un jour, tu es triste, prépare-lui un bon repas et demande-lui conseil. Une fois qu'elle aura mangé, elle te dira comment surmonter ton chagrin.

Le marchand eut beaucoup de peine à la mort de son épouse, puis il songea à se remarier. Il épousa une dame déjà veuve, qui avait un fils et une fille du même âge que Vassili. Il pensait qu'elle serait à la fois une femme d'intérieur expérimentée et une mère pour Vassili. Mais le marchand se rendit bien vite compte de son erreur : sa nouvelle épouse n'était pas du tout gentille avec Vassili. La marâtre et ses enfants enviaient en effet la beauté mais aussi la bonté de Vassili, qui était le plus bel et généreux enfant de tout le village. Ils ne songeaient qu'à épuiser le pauvre petit à la tâche, pour que le travail l'amaigrisse, que le soleil et le vent abîment sa peau et que leurs brimades fassent noircir son bon cœur. Mais cela ne se passa jamais ainsi. Vassili supportait tout sans se plaindre et chaque jour embellissait davantage physiquement et moralement. Ses cheveux aussi blonds que ceux de sa défunte mère lui arrivèrent finalement au milieu du dos et ses yeux aussi bleus que la glace hivernale ressortaient joliment grâce à son teint de neige bien que souvent dissimulé sous des couches de cendres du foyer. Sa douceur, sa bonté ainsi que son ouverture d'esprit faisaient de lui, le meilleur parti de la ville.

À l'inverse, la méchanceté desséchait et enlaidissait la marâtre et ses enfants, alors qu'ils passaient leur temps à ne rien faire, comme de vrais membres de la famille royale. Comment était-ce possible ? Grâce à la poupée, sans laquelle le pauvre enfant  ne serait jamais venu à bout de tout ce travail ! Ainsi, bien souvent, Vassili ne mangeait pas et gardait pour sa poupée le meilleur morceau ; le soir, quand tout le monde était couché, il s'enfermait dans le petit réduit qui lui servait de chambre et régalait sa poupée en lui disant : 

- Tiens, mange, petite poupée, et écoute mon chagrin ! Ma vie est sans joie dans la maison de mon père ; ma méchante marâtre me harcèle sans cesse. Que faire, dis-moi ?

Une fois qu'elle avait mangé et écouté Vassili, la poupée lui donnait des conseils et consolait son chagrin. À l'aube, tout le travail du jeune homme était fait : il ne restait plus qu'à couper les fleurs pour les bouquets. Car les plates-bandes étaient déjà retournées, les choux arrosés, l'eau puisée et le poêle allumé. Et quand il faisait chaud, la poupée préparait même une tisane à Vassili pour se rafraîchir. Il faisait bon vivre avec cette poupée ! 

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