Partie 5

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Je l'ai regarder avec de grands yeux, ne comprenant pas pourquoi il avait cette envie de me raccompagner. Sûrement uniquement pour aller chercher ce qu'il voulait chez lui. Je dis au revoir à tout le monde d'un signe de tête, quand Jihane me dit :

- Eh Sher' oublis pas, demain je t'attendrais ici !

- Ouais Sher revient quand tu veux, dit un autre gars

Je leur souris, et parti avec l'autre garçon dont je ne savais même pas le nom. Sher', ça sonnait bien, ça me faisait plaisir d'entretenir une relation amicale avec eux. Un long silence pesait entre nous deux, j'en profitais pour l'observer un peu plus. Il avait une tête de garçon qui se battait beaucoup. Il avait une cicatrice au sourcil, une marque de coupure au coin de ses lèvres, un nez qui avait l'air cassé un peu comme les boxeurs que je voyais à la télé avec mon père quand j'étais petite..

Baba .. Il me manquait tellement, je me souvenais de quand il me prenait sur ses genous quand j'étais petite, qu'il me serrait fort dans ses bras et qu'on regardait des matchs de boxe. Mon père adorait la boxe, il en avait fait étant plus jeune, il aurait pu devenir un grand boxeur mais pour ma mère il avait arrêter.. Le fait de me rappeler tout ça m'avait donner les larmes aux yeux, je baissais la tête, essayant de me contenir mais c'était plus fort que moi, plus je me disais d'arrêter de pleurer, plus des souvenirs refaisait surface. Je sentis le regard du garçon se poser sur moi, puis il s'arrêta et mis sa main sur mon épaule.

- ça va Sher ?

Ca question était de trop, je me suis mise à pleurer, j'en pouvais plus, biensûr que ça n'allait pas. Ce bon moment avec eux, cette sensation de bien être n'était que de courte durée, je refaisais face à la réalité.

- Qu'est-ce qui t'arrives ? C'est à cause de qui ? Dis moi c'est à cause de quel zemel que tu pleurs je vais l'niquer

Je reniflais, tentais de me calmer, je ne voulais pas que quelqu'un me voit dans cet état. Je n'avais encore jamais pleuré devant quelqu'un, toujours en secret, la nuit, étouffant mes sanglots. Personne ne devait voir que j'allais mal, je ne voulais montrer mes faiblesses à personne.

J'allais en direction de la cage d'escalier pour éviter le miroir de l'ascenseur, et surtout pour éviter que les voisins me voit dans cet état, quand je senti encore cette même main sur mon épaule. Il me fit me retourner vers lui, et je le vis, les sourcils froncés, son regard plongé dans le mien.

Je ne le connaissais pas et pourtant, je ne me sentais pas aussi mal à l'aise qu'avec Haytem ou autre. Une larme coula le long de ma joue, et il approcha lentement sa main de ma joue pour l'essuyer. Je n'étais pas habituer à autant de contact avec un homme, instinctivement j'ai reculer d'un pas, et je me retrouverais adosser au mur.

- Une belle fille comme Toi devrait pas verser des larmes comme ça

Il avait dit que j'étais belle ? Les mots d'Haytem dans la cave résonnèrent dans ma tête « Les Femmes de ménage c'est pas mon truc, surtout quand je l'a vois avec sa djellaba ça me fait pitié ». Je baissai la tête, et un sourire triste se dessina sur mes lèvres.

- Je suis loin d'être belle, je suis qu'une femme de ménage avec une djellaba qui fait pitié..

Et là, sans que je m'y attende, il se mit à rire, d'un rire rauque et aigu à la fois par moment, ce qui me fit rire aussi, sans comprendre ce qu'il avait trouvé de drôle dans ce que j'avais dis.

- T'es sérieuse dans ton délire là ? Eh couzine enlève toi ces idées de la tête toute suite, ça va pas ou quoi

Je ne lui répondis pas, me contentant de sourire, un sourire triste.

- Allez monte, je dois chercher mon sac de sport faut que j'aille à la boxe

- Tu.. Tu fais de la boxe ?

-Ouais, ça se voit pas à ma tête toute niquer ? Ça m'donne un petit charme hein ?

Il me dit ça avec un grand sourire, en me faisant un clein d'oeil. Je me suis mis à rire, c'était fou à quel vitesse je pouvait passer des larmes au rire.

- Voilà c'est mieux quand tu rigoles, moi c'est Younes, mister you pour les intimes

On continua à parler un peu jusqu'à mon étage, il me faisait rire. Au moment où il allait me serrer la main pour me dire au revoir, quelqu'un descendait d'étages plus haut.

Mon cœur battit beaucoup plus vite quand je vis qu'il s'agissait d'Haytem.

Il fut d'abord surpris de nous voir là, puis nous regarda avec un regard noir, pleins de haine. Des frissons me parcoururent quand nos yeux se croisèrent.

- Wesh Kho qu'est-ce qui t'arrives, t'as perdu à Fifa ou quoi

Haytem ne répondit pas et et continua à descendre les escaliers.

Moi et Younes nous sommes séparé puis je suis rentré, ma tante n'étais pas encore rentré, et ses filles non plus. Je me suis assise sur le canapé, pensive. Pourquoi Younes avait été si gentil avec moi ? Je repensais à ses mots, au fait qu'il me trouvait belle. Je sentis comme des papillons dans mon ventre en me remémorant tout ça. Il avait raison quand il disait que son visage balafré avec son nez cassé de boxer lui donnait un certain charme. Et ses yeux ..

La porte s'ouvrit, ma tante rentra, puis ses filles peu après. La journée se termina lentement.

Le lendemain promettait d'être riche en émotion.

- Bonjour Haytem, comment ça va wouldi ? T'as encore grandit dis donc, machallah un bel homme, faudra je te marie à l'une de mes filles inchallah

Haytem était arrivé, mon cœur s'emballa, je me suis mise à courir dans la salle de bain. Même si ces propos m'avait blessé, je voulais paraître un peu présentable. J'entendis les pas de ma tante venir dans la salle de bain. Elle entra, ferma la porte et me dit tout pas pour qu'Haytem ne l'entende pas :

- Kelba fais attention à ce que tu vas dire, ne me fais pas honte surtout, sinon tu verras

Elle me mit un coup derrière la tête, ouvra la porte et me poussa hors de la salle de bain. Tendresse habituelle.

J'avançais, tête baisser jusqu'à Haytem. Il dit au revoir à à ma tante, et nous descendîmes les escaliers en silence. Je ne sais pas pourquoi mais à ce moment là je me suis mise à pensé à Younes. Dehors il se mit à marcher vite à 2 mètres de moi, peut être parce qu'il avait honte, malgré qu'il n'y avait personne dehors pour le moment. Je repensais à ce que Jihane m'avait dit, de ne pas lui parler, de ne pas le calculer et de profiter de la sortie. J'inspirais un bon coup, releva la tête et pressa le pas. Il conduisait une belle BMW, noir, aux vitres tinté. Il ouvrit la portière pour me faire rentrer, et s'installa lui aussi par la suite. Il mit le contact et roula, dans un silence encore plus pesant que dehors. Je lui lâchais des regards de temps en temps, furtivement, espérant qu'il ne le remarque pas. Il avait la machoire contracté, ses grosses mains serrer au volant, les sourcils froncé. Il avait l'air enervé mais restait toujours aussi beau à mes yeux. Il avait un t shirt blanc moulant qui faisait ressortir ses muscles, un jean et des baskets. Il sentait bon, mon dieu qu'il sentait bon. Je ne m'en étais pas rendu compte mais je le fixais, c'est là qu'il tourna le regard vers moi, ses sourcils toujours aussi froncé. On resta comme ça quelques secondes à se regarder, heureusement que nous étions juste sur une autoroute et qu'il n'y avait pas grand monde à ce moment là. Il me rendait toujours aussi mal à l'aise, je commençais à avoir chaud, puis froid en même temps. J'avais peur de recommencer à être dans l'état dans lequel il me rendait à chaque fois, je l'aimais .. Aussi fou que cela puisse parraître, même si l'on avait jamais vraiment prit le temps de se connaître, d'avoir une réelle discussion, je ressentais ces sentiments incontrôlable pour lui, qui arrivait à me rendre heureuse et malheureuse quand il le vouvait, à chacune de ses paroles ou de ses regards. Il gara la voiture alors que nous n'étions toujours pas arrêter, regarda droit devant lui, les sourcils toujours froncé, les mains crispé sur le volant, la machoire toujours contracté. Je le regardais, sans comprendre, quand il me dit :

- Tu faisais quoi avec Younes hier ?
VOTER SVP.

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant