Partie 24

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J'étais allongé sur ce lit, moelleux et confortable mais incapable d'adoucir la douleur que j'avais en moi, dans mon cœur et dans tout mon être. Je fixais le plafond noir dans la pénombre, il devait être vers les coups de 3 heures du matin, la fenêtre était ouverte mais tout dehors à la cité était étonnamment silencieux. On entendait uniquement le son des cris lointain des portugais du 6ème étage encore une fois en train de se disputé, les cris du fils d'une des voisines qui était handicapé, le bruit de meubles tirés à grand bruit. Mais personne n'entendait les cris que je retenais en moi, ma respiration saccadé, mes larmes continuant inlassablement de couler.. Oui, personne ne m'entendait..

Je me ressassais intérieurement ce qui s'était passé plusieurs heures plus tôt, le sommeil n'allant pas tarder à m'emporter.

« - Tu parles de moi mais Toi t’es pire, t’amènes l’un des pires ennemis de Haytem près de l’hopital, Tfou tu m’dégoutes

Je me suis arrêter devant lui, me tenant droite, les sourcils froncés, réfléchissant de qui il devait parlé, et ouvrit grand les yeux quand j'ai réalisé qu'il parlait sûrement de Fahd. Ca expliquerait pourquoi il n'était plus devant l'hopital, mais qu'est-ce qu'il avait bien pu lui dire pour qu'il s'en aille ?

- Comment ça pire ennemi d'Haytem, tu parles de Fahd ? Depuis quand ? A cause de quoi ?

- Hep Hep Hep, une question à la fois, ah ouais t'es vraiment chéper comme meuf t'étais pas au courant, je t'expliquerais plus tard monte dans la voiture

Je le regardais mettre le sac dans le coffre, je ne bougeais pas de ma place, et réfléchissait à pour quelle raison ils avaient pu être pire ennemie. Le moment où il ferma la porte du coffre à grand bruit me fit sursauter et j'avançais machinalement jusqu'à la portière de la voiture. J'était presque surprise durant quelques secondes de voir Khalti Nouria dans la voiture, cette histoire entre Fahd et Haytem m'envahissant tellement l'esprit. Elle avait réussi a retrouvé un semblant de sourire, c’était une petite victoire pour moi, mais je n’arrivais pas à la savourer pleinement, j’étais trop préoccuper.

Younes parlait comme si de rien était avec elle, comme si de rien était, il riait même et elle se contentait de sourire, reprenant peu à peu quelques couleurs. On était arrivé à destination, de loin je vis Jihane en bas de son bloc habituel, avec Fatou à ses côtés, assise par terre se tenant la tête dans ses mains. Je me rappelais la dernière fois que je l’avais croisé et où elle n’avait pas l’air dans son assiète.. Je suis monté avec Khalti Nouria et Younes jusqu’à la porte de l’entré et dit à Khalti Nouria que j’allais voir rapidement Jihane et que j’allais revenir, Younes me suivait silencieusement jusqu’à la porte de l’appartement pour sortir. Arrivé vers la porte de la cage d’escalier je me suis arrêté puis l’ai regardé, le regard interrogateur, dans l’attente qu’il me révèle enfin ce que j’attendais d’entendre. Il me montre la porte de la cage d’escalier d’un mouvement de tête pour que j’y entre, puis il s’assit sur une des marches et tapota la place à côté de lui pour que je vienne m’asseoir près de lui. Ca me rappela la fois où Haytem avait ce même geste envers moi la veille de la fois où les policiers sont venus, dans son salon.. J’avais baissé la tête d’un coup et fis un mouvement de tête négatif. Il se racla et commença :

- Tu sais quoi sur Fahd ?

- Pas grand-chose .. Qu’il a fait de la prison et qu’il en est sorti depuis peu de temps.

- Tu sais pourquoi il a fait de la prison ?

J’ai relevé la tête, les yeux grands ouverts, ça me démangeait de savoir pour quelle raison il y avait été.. Je murmurais un faible non puis il me dit dans un soupire :

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant