Partie 53

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Je me souviens à quel point je riais sans pouvoir m'arrêter, je riais aux larmes, le visage bronzé de Ramzi souriant en face de moi, fière du résultat de ses bêtises, Momo pas très loin du comptoir à une table avec des amis à lui.

- Ah ma sœur ça fait du bien de revenir après tout ce temps sah j'en avais marre de toutes ces petites espagnol qui me tournaient autour là

Un des gars à une table encore plus bronzé que Ramzi s'écria en sa direction :

- Qu'est-ce que tu racontes frère c'est elles elles en avaient marre de toi ouais

Je ne pu me retenir de rigoler à la remarque de son ami qui ria à son tour en me regardant et repris le cour de la discussion de ceux avec qui il était. Ramzi me tapa le derrière de la tête en rigolant :

- T'aimes trop te foutre de ma gueule toi hein, c'est un rageux il raconte que de la merde lassui

Je n'eut pas le temps de lui répondre qu'une petite tête brune s'approcha de la caisse, une grosse doudoune rouge sur elle.

- Salam Jiji tu vas bien ?

- Ouais je pète la forme, tu finis ton service à quelle heure ?

- Dans 20minutes même pas

- Hella je t'attend à une table on décale ensemble après

Je sentis la grosse masse de muscle de Ramzi se rapprocher de moi et il dit :

- Non non, y a pas moyen ma sœur elle traîne pas avec des meufs dans ton genre

Jihane fit les gros yeux, l'air ahuri, prête à lui sauter dessus.

- C'est à moi que tu parles là ? Eh Sher rassure moi c'est pas à moi qu'il parle là ?

- Si je parle à toi y a quoi ? Va sucer des khels et laisse nous tranquille, tu piges ?

Je posais mes yeux écarquiller tantôt sur le visage contracter de Ramzi, tantôt sur l'expression choquer de Jihane qui en avait perdu ses mots et je réussis difficilement à articuler ces quelques mots « Non mais ça va pas ou quoi ? ». Ils ne prirent pas la peine de me répondre, trop occupé à se dévisager.

- Ecoute moi bien tête de bite c'est pas parce que t'es son frère que t'as tous les droits, et évite de parler de ce que tu connais pas

Elle continua du même ton qu'il avait utilisé pour prononcer ces mêmes mots « Tu piges ? ». S'en était trop pour Ramzi qui s'apprêtait à faire le tour du comptoir mais Momo arriva à temps pour apaiser les tensions.

- Eh eh eh, pas de ça ici c'est finit les embrouilles à deux balles, Ramzi ça fait même pas deux jours t'es rentré tu fous déjà ton zgah, Sher elle à reprit le taff y a même pas une semaine qu'elle a retrouvé l'sourire tu veux déjà tout niquer ?

Le trou béant dans ma poitrine que je tentais en vain d'oublier refit surgir une douleur horrible, j'essayais tant bien que mal d'oublier, de faire comme si rien était et j'en avais fait du chemin en même pas une semaine depuis que Jihane était passé à la maison me faire ce déclic. Je ne répondais plus aux plusieurs appels chaque jour de Mélanie, chaque jour moi et Jihane trouvions un moment pour se voir afin de m'empêcher de retomber dans cette dépression dans laquelle je m'étais réfugiée, le retour de Ramzi était la cerise sur le gâteau, j'arrivais mieux à vivre l'absence de Fahd, de Alae, ainsi que celle d'Haytem qui ne donnait plus aucun signe de vie. Mais je ne put empêcher cette vive douleur jaillir à l'écoute de ses paroles. Beaucoup de gens si ce n'est pas dire tout le monde avait été au courant des meurtres qu'il y avait eu, et la fausse nouvelle sur l'union entre moi et Fahd aussi, je ne relevais même plus les regards de pitié posés sur moi au quartier.

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant