Il ne faisait que de fumer sur le chemin, je n'avais pas oser lui dire que cette odeur me gênait, ni qu'il devrait arrêter comme je l'avais dis à Haytem.. C'était à peine si j'engageais la discussion avec lui, il semblait préoccuper, tournait la tête vers la droite, vers la gauche comme s'il s'attendait à voir quelqu'un. Je regrettais d'avoir accepté, j'étais gêner, je ne comprenais pas pourquoi il m'avait accompagné si c'était pour faire comme si je n'étais pas là, comme si les voitures et les passants étaient beaucoup plus intéressants que ma présence.
On était arrivé sur le parking de l'hopital, je commençais à sentir cette boule au ventre avant de la revoir, dans quel état elle serait, aussi émotionnellement que physiquement. Elle n'avait pas de grande séquelle physique malgré la puissance du choc, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Devant la grande porte de l'entré, il s'arrêta, ressorti une cigarette et me dit :
- Je t'attend la, j'aime pas les hopitaux.
Froid et sec. Aucune chaleur dans ses paroles, ça n'avait rien avoir avec la manière dont il m'avait parlé devant le grec. Je le regardais, un peu surprise, lui fis un petit sourire poli en hochant la tête pour acquiescer puis rentrai dans l’hôpital.
A chaque fois que je sentais cette odeur ça me ramenais des années en arrière. Mon cœur se serra, j'avançais la tête haute mais l'humeur au plus bas, retour à la réalité, tout refaisait surface, le manque de ma mère, les trahisons, les coups, les insultes, leurs absences, changement de comportement.. Il y a des moments comme ça, quand le malheur se déchaîne, que tout resurgit comme pour mieux nous achever.
Les larmes me picotaient les yeux, que je gardais grand ouvert pour ne pas qu'elles coulent. La vie était et demeurerait ainsi, pleines d'embûches, d'obstacles, uniquement et toujours des mises à l'épreuve. Il me faudra me relever à chaque fois que Je tombe, la récompense n'en sera que meilleure, comme le goût du bonheur à la clef. Malgré tout ce qui m'arrivait, je ne devais pas me laisser abbatre.
Un jour Shérazade, tu partiras, tu te marieras et tu vivras heureuse, inchallah ..
Il n'y avait pas d'infirmières qui zonaient près de couloir pour une fois, j'en profitais pour m'y faufiler rapidement avant qu'on me coupe le passage prétextant que je n'avais pas droit aux visites. De toute façon si cela devait arriver j'avais prévu de passer par la fenêtre de sa chambre, à la Haytem.. Arrivé près de la porte de la chambre, j'y avais entendu du bruit, des voix. Celle de Khalti Nouria et d'un autre homme. Younes.
Je posa ma main sur mon front et soupira, exaspérée, c'était la dernière personne que j'avais envie de revoir. Les pas se rapprochèrent de la porte, je me suis redressé et m'en approcha, la tête baisser vers le sol carrelé de l'hopital. La porte s'ouvrit et je vis ses air max bleu et blanche, avancer puis s’arrêter près de moi, Je ne lui ai prêter aucune importance et suis rentré directement dans la chambre. La porte se referma derrière moi, nous étions enfin seules toutes les deux.
Elle était allongée sur son lit, le regard sur cette fameuse fenêtre, le teint livide. Sa peau brune avait perdu sa couleur, tout son éclat. J’ai pris une chaise, l’ai mise à son chevet et m’y suis assise.
- Te déronge pas pur moi Benti, va vivre ta vie de joune, t’iquiète pas pur moi..
Sa voix était toute tremblante et faible, s’en était trop Je me suis levé d’un coup, suis sorti brusquement et ait interpellé le premier médecin qui se trouvait sur mon chemin.
- C’est au sujet de la femme hospitalisé dans la chambre 26
- Je n’ai pas le temps mademoiselle
- ECOUTEZ MOI !
J’avais crié tellement fort que je m’étais fais peur moi-même. Il me regarda avec des grands yeux, le torse en arrière comme projeté par mon la force de mes cris. Une infirmière arriva en trombe, murmura quelque chose au médecin qui s’en alla presque en courant, puis elle me prit le bras doucement et me demanda qu’est-ce qui c’était passé.
- Je veux écourter l’hospitalisation de la patiente de la chambre 26, Madame Djerdoubi.
Je ne demandais aucune permission, je ne prenais l’avis de personne, c’était une affirmation à la limite de l’ordre, Je ne pouvais pas la savoir + de temps dans cet état et dans ses conditions avec ce qui se passe.
- Ah oui je vois de qui il s’agit mais j’ai bien peur que cela ne soit pas possible Mademoiselle…
- Et pourquoi ça ? Je signerais les papiers s’il y en a à signer, Je ferais tout ce qui est en mon possible
- Mais cette patiente doit encore faire des examens avant de pouvoir sortir
- Je l’y accompagnerais, je la surveillerais, elle ne présente pas de grandes séquelles qui pourraient l’handicaper
- ça on en est pas sûr à 100%, d’où l’utilité de lui faire passer des examens encore.. Mais si Madame Djerdoubi est d’accord, Je peux voir ce que Je peux faire.
Elle me fit un léger sourire et s’en alla pour voir le médecin qui suivait Khalti Nouria, je suis rerentré dans sa chambre, elle n’avait changé ni de position ni de regard, Je ne supportais plus de voir cette Nouria sans vie, sans joie, sans sourire, je ne l’avais jamais vu comme ça aussi longtemps.
J’ai commencé à ranger ses affaires dans des sacs, à mieux plier, elle me demanda d’une petite voix ce que je faisais, et je lui répondis que je n’allais pas la laissé une seconde de plus ici. Je repensais à Haytem.. Si il aurait été à ma place et qu’il l’aurait vu dans cet état il aurait fait pareil.. J’avais de nouveau envie de pleuré mais je pris sur moi pour ne rien laissé paraître, pas cette fois. L’infirmière rerentra avec le medecin, qui posa quelques questions à Khalti Nouria, lui fit signer quelques papiers. Quand ils sont sortie, je l’entendis se lever, elle s’arrêta près de moi et posa sa petite main de Femme Forte sur mon épaule. Je me suis arrêter dans mon rangement, j’étais agenouiller les mains dans le sac pleins de vêtements et serviette. Elle serra sa main plus fort sur mon épaule, je me suis relevé, lui fit face et la vie les yeux brillants, pleins de gratitude et d’amour. Elle me prit dans ses bras, je l’entendais sangloter. Mes bras l’entouraient du plus fort que je pouvais et dans ses sanglots je pu entendre un « Ta mère serait si fière de Toi si elle serait encore là » qui me fit verser quelques larmes.
On était arrivé sur le parking de l’hôpital, où l’on y vit Younes, adossé contre une voiture. J’en avais oublié Fahd, qui n’était plus près de l’hôpital. J’avais dû prendre beaucoup trop de temps, mais ce n’était pas plus mal, il avait eu un comportement tellement étrange. Younes eut l’air un peu surpris en voyant Khalti Nouria avec moi, portant son gros sac sur mes frêles épaules. Il s’avança rapidement vers moi, me prit le sac à l’aide d’une seule main comme s’il s’agissait de la chose la moins lourde au monde.
- Nounou monte dans la voiture je vais mettre ton sac dans le coffre.
L’entendre lui donné ce surnom me fit monté la colère en moi, comment pouvait-il donné ce genre de marque affectif à la mère de celui qu’il ne respecte même pas. J’allais rentré dans la voituree à mon tour quand il me saisit le bras et m’enmena près du coffre de la voiture. Je le regardais les yeux écarquillé et me détacha rapidement de lui quand il me dit :
- Tu parles de moi mais Toi t’es pire, t’amènes l’un des pires ennemis de Haytem près de l’hopital, Tfou tu m’dégoutes