Partie 35

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Il roulait sans s'arrêter, grillait les feux rouges, comme si il était le seul à exister sur terre, qu'importait les autres, leurs émotions, les vies en jeu, tant que lui devait avancer il avancerait, sa manière de conduire reflétait sa manière de vivre. Seul son plaisir personnel comptait, seul sa course vers le pouvoir comptait, son truc à lui dans le fond n'était pas le viol ni les plaisirs sexuels, mais le fait de savoir qu'il tenait les rennes, il aimait être le maître, maître de lui comme des autres, de leur sentiment, il aimait sentir qu'il pouvait briser quelqu'un facilement, d'un claquement de doigt, à l'aide d'une seule misérable parole.. et il y arrivait très bien.

- Ah j'oubliais..

Il ouvrit la boîte à gant, en sorti une trousse et me la jeta en pleine figure, et continuait tout en fixant la route « Ce soir, montre toi sous ton plus bel aspect, j'rigole pas je sors pas avec n'importe qui, j'ai une réputation à garder ».

- Oui celle d'un pervers sans cœur.. murmurais-je tout bas.

Il n'avait pas l'air de m'avoir entendu, ou bien ça lui était complètement égale ce que je pouvais penser de lui car il ne dit rien, il savait que dans le fond j'étais morte de peur, il savait que j'étais sa marionnette, et c'était tout ce qui comptait pour lui.

Je l'ouvrais lentement pendant qu'on roulait sur une grande autoroute déserte, avec de chaque côté des grands champs de blé, un beau paysage qui adoucissait un peu le fait que j'étais avec Fahd dans cette mercedes blanche, son cœur noir et ses intentions tellement sombre..

- Dépêche ta race on est bientôt arrivé.

Il y avait pleins de maquillages que je ne savais pas utilisé, c'était toujours Jihane qui me maquillait les fois où ça arrivait. Il y avait aussi un petit miroir fissuré et sale Je me demandais à qui ça pouvait appartenir, sûrement à l'une des nombreuses filles qui ont dû côtoyer Fahd, de leur gré.. ou non.. Des frissons me parcoururent à cette idée, mais j'essayais de vite chassé l'image de lui violant des filles, des sœurs de ma tête pour tenir le coup.

Je pris un des rouges à lèvres qui était très rouge, et le mit sur mes lèvres.

- Ca te vas à merveille Jolie cœur.

Je relevais la tête vers lui qui me regardait par le rétroviseur, en se mordant la lèvre. J'avais envie de vomir.

Je baissais la tête, prit un mascara même si je n'avais aucune envie de continuer à me maquiller, mais je savais que si je ne le faisais pas je le payerais chère, et que d'autres risquaient de payer aussi, il ne valait mieux pas contrarier Fahd. J'attendais de voir comment les choses avanceraient pour essayer de m'en sortir, je n'allais pas pouvoir continuer comme ça toute ma vie, il fallait que je trouve une solution seule, mais je n'avais encore aucune idée de comment j'allais m'y prendre.

J'avais du mal à m'en mettre, je me tachais la paupière avec l'encre du mascara mais l'enlevais aussitôt. Je me suis mis de la poudre sur le visage pour essayer de cacher quelques peu les griffures sur mon visage.

Je décidais de ne pas en faire plus, le rouge à lèvre étant assez voyant. Je refermais la trousse et la posa sur le siège à côté de moi.

Il n'y avait aucune maison aux alentours, uniquement des champs, on y voyait même quelques vaches et chevaux, j'avais du mal à comprendre comment Fahd pouvait dire qu'on était bientôt arrivé. En attendant je m'observais, dans cette robe qui avait du coûter tellement chère, dans d'autres circonstances j'aurais pu être heureuse de la mettre, mais à ce moment là je me sentais tellement mal à l'aise. Je baissais les yeux sur mes jambes pour admirer la longueur de la robe, et remarqua mes chaussures qui n'allait pas du tout avec cette tenue. Sa réputation risquait d'être à son apogée, j'essayais de cacher ma satisfaction de pouvoir tâcher quelque peu son image qu'il s'imagine si admirable.

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant