Une bonne odeur de tajine m'emplis les narines quand j'approchais de la porte d'entré. Je l'ouvris et vit des air max bleu que j'avais déjà vu auparavant près de la porte et les petites chaussures usés de Khalti Nouria. J'enlevai lentement les miennes, essayant de me rappeler où j'avais vu ces chaussures quand j'entendis le rire de Khalti Nouria. Elle était prise d'un grand fou rire, ça faisait très longtemps que je ne l'avais pas entendu rire comme ça. Qui pouvait bien être la personne à table avec elle. Je me suis rappeler qu'elle avait vu Haytem au parloir aujourd'hui, ce qui expliquait pourquoi elle devait être plus heureuse.
Sa bonne humeur me contamina, j'avançais le sourire aux lèvres jusqu'à ce que je vis Younes le visage remplis de sauce, riant comme un enfant, continuant même une fois qu'il remarqua ma présence.
- Ah Benti regarde moi ce Helouf il si pas mongé ahaha, tout à l'heure il a mit une zitoune (olive) don son nez ce hmal ! Il fi n'impourte quoi, ca mu rappil mon fils quon il iti bebe
Elle se remit à rire de plus belle, lui jetant plusieurs torchons au visage pour qu'il s'essuit, tandis que je l'observais, méfiante. Qu'est-ce qu'il faisait là et pour quelles raisons, quel était son but et ses intentions envers Haytem et moi ?
- Me regarde pas comme ça, tu manges encore pire que moi Shérazade
Il me dit cela accompagné d'un clein d'oeil, mais je me suis contenter de froncer les sourcils et me suis rendu dans la chambre que j'occupais pour me mettre en pyjama. J'étais en train d'en chercher un dans le placard quand on toqua à la porte et rentra sans qu'on me laisse le temps de dire « entrez ». C'était Younes.
- Je suis pas là pour foutre la merde loin de là
- Alors sors d'ici parce que là c'est tout ce que tu réussis à faire pour moi
Il se contenta de me regarder et de rire doucement, ce qui m'agaçais encore plus.
- Qu'est-ce qui a de drôle ? Tu veux encore te payer ma tête ?
Il soupira, s'allongea sur mon lit comme si je l'avais invité à prendre ses aises et me dit sérieusement :
- Ecoute Shérazade, je suis comme ça, j'aime trop les meufs, je les collectionnes, frère ou pas frère je m'en fou. Tu crois que Soraya elle m'intéressait pas depuis le début ?
Je n'avais pas songé à cela, mais selon moi ça ne l'excusais pas quand même.
- Et alors ? T'aurais pu le lui dire, les choses se seraient peut être passé différemment, elle ne se serait pas foutu de sa gueule.
- Soraya aussi était intéressé par moi, c'est pour ça qu'elle a refusé de se marier avec lui.
J'en croyais pas mes oreilles, quel genre de personne Haytem portait dans son entourage.
- Oh mais arrête avec tes yeux là, tu me regardes bizarement depuis tout à l'heure, c'est bon c'est la vie c'est comme ça !
Je m'approchais de lui tout en lui disant « Hein ? C'est la vie ? C'est la vie tu dis ? Mais tu sais quel mal tu ferais à Haytem si il l'apprenait ? ».
- Et lui tu crois qu'il m'a pas fait mal au cœur ?
- Soraya n'avait qu'à pas se mettre avec lui ! Elle n'avait qu'à pas lui faire croire des choses, elle aurait du lui dire la vérité si elle ses intentions envers Toi était sincère !
Il se redressa sur le lit et se mit en position assise puis fixa le sol. Il avait perdu son sérieux, toute sa maîtrise, il n'avait plus l'air sûr de lui tout d'un coup. Il savait que j'avais raison. J'arrivais à avoir de la peine pour lui, mais qu'est-ce qui m'arrivait, il ne fallait pas que j'oublie qu'il avait essayer de se rapprocher de moi !