La porte s'était ouverte dans un gros fracas, me réveillant avec sursaut. Il faisait noir dans la chambre, je ne voyais pas son visage mais j'avais deviné que c'était Lui, il respirait fort, et avait les yeux fixé sur un mur près de moi comme pour éviter de me regarder. On est rester comme ça quelques secondes, silencieux .
Il se decida à avancer, ne me regardant toujours pas et donna un coup de point au mur. Je restais paralysé, sur le lit, ne comprenant pas ce qui se passait.
Il commençait à me faire peur, je me suis doucement assise, et alluma la lumière qui était sur la table de chevet. C'est là que je vis ses yeux rouges, de larmes, de haine, sa mâchoire serrer. Il n'y avait qu'une seule chose qui pouvait arriver à le mettre dans cet état, qui pourrait lui donner les larmes aux yeux, qu'une chose qui pourrait le rendre fragile, qu'une chose qui pourrait le rendre impuissant. Sa maman..
Je me suis levé lentement, m'approcha de lui, ne sachant pas quoi faire. J'ai avancer ma main vers lui, comme pour lui apporter mon soutient mais il me poussa d'un geste violent. Je me suis retrouvé sur le lit, le cœur battant. Je n'aimais pas cette facette d'Haytem, ce côté violent, cette agressivité, son impulsivité. Il mit son point contre son front, ferma les yeux, pris une inspiration et me dit :
- Elle.. Elle est allongé dans ce putain de lit d'hopital.. J'vais retrouver ce fils de pute je vais le niquer zeubi, je vais l'baiser, je vais l'enculer !
Il commença à donner des coups dans le mur, à insulté le garçon dont il parlait. Ca me faisait mal de le voir comme ça, quitte à me prendre des coups je ne pouvais pas le laisser se mettre dans cet état. Je me suis relever, et, hésitante, ai entouré sa taille de mes petits bras. Je l'ai serré fort, et j'ai fermé les yeux attendant une réaction violente de sa part, mais je voulais lui faire comprendre que dans ce moment là il n'étais pas seul, que j'étais là.. Il s'arrêta, essaya de retrouver une respiration normal, sembla s'être un peu calmer puis se détacha de mon étreinte rapidement et se dirigea vers la sorti en me disant dans un souffle de le suivre. Je pris une djellaba dans la volet dans mon placard, l'enfila tout en marchant, mis des sandales et couru le rejoindre. Il dévalait les escaliers, j'essayais de le suivre mieux que je pouvais, trébuchant. Il faisait froid ce soir là, il y avait quelques gars en bas qui essayait de capter l'attention d'Haytem, lui demandant s'il il allait bien, ou si ça allait aller, mais il ne leur répondait pas. Sa carrure me semblait encore plus imposante à ce moment là, un garçon à fait l'erreur de l'attraper par l'épaule pour lui parler, lui demandant ce qui c'était passé, mais Haytem le poussa violemment, encore plus violemment que moi dans la chambre, et lui donna un coup de point. Je restais la bouche ouverte, choqué, pendant que le garçon s'en allait presque en courant.
On arriva vers sa voiture, où je découvris Younes, qui s'y était adossé.
Quand il nous vit il n'esquissa aucun sourire, se contenta d'ouvrir la portière et de se mettre à l'avant. Je me suis mis à l'arrière et n'ai même pas eu le temps de mettre ma ceinture qu'il démarra à toute vitesse. Un silence pesant s'installa dans la voiture. Younes me regardait par moment par le rétroviseur, Haytem lui restait concentré sur la route, les sourcils froncés. J'observais les alentours de la fenêtre, on était arrivé à l’hôpital. Il freina brusquement sur le parking de l’hôpital, je restais bien accrocher à ma ceinture, et sorti quand ils sortirent tous.
La lumière éclatante de l’hôpital me piqua les yeux, une horloge m'indiqua qu'il était 5heures du matin, et même à cette heure là il y avait du monde. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer en pleine nuit..
Haytem avança determiner dans le couloir de l'hopital, il connaissait bien le chemin, et moi et Younes le suivirent. Il avait tenter d'essayer de m'adresser la parole, mais je faisais comme si je ne l'entendais pas. Je lui en voulais, d'avoir tenter d'être aussi proche de moi, et de faire ce qu'il fait à Haytem avec Soraya. Comment ce genre de garçon pouvait exister, comment on pouvait autant jouer avec les sentiments des gens..
Il s'arrêta devant la porte d'une chambre, baissa la tête, resta comme ça quelques secondes et poussa la porte. Younes entra, et moi je restais dans le couloir, ne sachant pas quoi faire.
Khalti Nouria se trouvait là, dans cette pièce, dans quelle état devait-elle être ? Je venais de réalisé vraiment qu'il lui était arrivé quelque chose, que ça pouvait être grave. Les larmes me montèrent aux yeux, ma tête recommença à tourner. J'entendais sa petite voix, très faible murmurer des choses que je n'arrivais pas à entendre, j'entendais Younes, poser des questions sur ce qui lui était arrivé. Il parlait de voiture, de pompier, il lui demandait de décrire un homme au volant de la voiture dont il parlait, j'avais du mal à comprendre. Puis j'entendis Khalti Nouria prononcer mon prénom distinctement, on aurait dit qu'elle devait faire un énorme effort pour le prononcer. Ma gorge se noua, je m'approchais doucement de la chambre, pris une grande inspiration et entra.